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Absentéisme : conseils aux patrons. [Version 0.01 du 16/04/2008]

dimanche 11 novembre 2007, par omedoc

Pour prévenir l’absentéisme il faut motiver les salariés à travailler.
Comment motiver les salariés à (bien) travailler ?

La seule motivation valable pour travailler est le sens du devoir. Lorsqu’on demande aux patients en arrêt de travail pourquoi ils veulent reprendre le travail alors qu’ils ne sont pas encore guéris, il répondent : parce qu’il le faut ! parce que ce n’est pas une solution d’être en arrêt ! parce que c’est la première fois que je suis en arrêt depuis 20 ans que je travaille ! parce que je ne me supporte pas sans rien faire à la maison...! Il faut donc s’appuyer sur cette valeur qui se perd de plus en plus dans une société ou seule la consommation compte.
Il faut que l’employeur évite tout ce qui peut étouffer ce sentiment chez ses salariés : injustices, humiliations [1]. Il faut que le patron travaille par devoir et s’adresse à son employé en présupposant qu’il en est de même pour lui.

Une autre motivation possible pour aller travailler est le plaisir. Cela n’est pas toujours possible. On peut avoir du plaisir au travail soit parcequ’on est fier du travail qu’on fait, soit parce qu’il y a une bonne ambiance de camaraderie. On est fier de son travail lorsque ce qu’on produit est de qualité. [2]

« A la fin des années 1970, le psychologue Franck Smith a démontré le pouvoir des attitudes au travail sur l’effort ?librement consenti ? dans une étude portant sur trois mille employés... En la circonstance, la probabilité pour qu’un employé vienne travailler malgré un trajet rendu difficile par ces conditions [énorme tempête de neige] était bien plus élevée chez ceux qui étaient satisfaits de leur supérieur et d’autres aspects de leur travail que chez les employés moins satisfaits. » [3]

Discours de Xavier Bertrand lors de la remise du rapport sur la détermination, la mesure et le suivi des risques psychosociaux au travail : "On ne travaille bien que si l ?on se sent bien dans son travail, que si l ?on s ?épanouit dans son travail."

La meilleur façon d’avoir de l’absentéisme, est de payer au mérite pour faire un mauvais produit, et ce dans une ambiance exécrable. Il est vrai que si le produit est mauvais et l’ambiance mauvaise, je ne vois que l’argent qui puisse motiver. [4]

Il faut savoir cependant que l’absentéisme est un bon indicateur de la charge de travail, et donc il existe un absentéisme important et incompressible si vous êtes soumis à la concurrence, quelque soit votre style de management.

L’absentéisme est de plus en plus un signe de stress au travail : Voir le rapport De Lègeron
Voir L ?étude belge sur le stress au Travail, en abrégé BELSTRESS
Discours de Xavier Bertrand lors de la remise du rapport sur la détermination, la mesure et le suivi des risques psychosociaux au travail : « Le stress au travail c ?est aussi un coût social et humain. Le turn over, l ?absentéisme et la baisse de la productivité sont une chose, mais le mal-être en est une autre. Mais le stress disons le clairement c ?est aussi un coût économique. Selon le BIT, le coût du stress dans les pays industrialisés s ?élève entre 3 et 4% du PIB dans les pays industrialisés. Pour la France, cela représenterait environ 60 milliards d ?euros. Pour l ?entreprise, ce sont des pertes en termes de productivité (absentéisme, arrêts de travail) et de perte de qualité. Pour la société ce sont la prise en charge des arrêts de travail, des maladies et des médicaments. Une étude de la CNAM réalisée en 2004 a montré qu ?1/4 des arrêts de travail de 2 à 4 mois ont pour motif des « troubles mentaux et du comportement » en particulier chez les cadres et les professions intellectuelles. »


[1Voir ici et ici

[2Un représentant d’une firme pharmaceutique expliquait que
les pires zélateurs des médicaments dangereux n’étaient pas ceux qu’ils
payaient, mais ceux qui avait participé au développement du produit et qui
en avait recueilli la gloire initiale.

[3"Objectif Zéro-sale-con" de Robert Sutton édition : Vuibert

[4« L’esclave est celui à qui il n’est proposé aucun bien comme but de ses fatigues, sinon la simple existence » Simone Veil.
De quel bien s’agit-il ? de l’intéressement aux bénéfices et de la possibilité de consommer ? ou bien que le travait ait un sens ? car lorsque le travail est sans sens « ...les seuls stimulants sont la contrainte et le gain. La contrainte, ce qui implique l’oppression du peuple. Le gain, ce qui implique la corruption du peuple » (Ainsi le salaire au mérite corrompt-il le salarié).

Vos commentaires

  • Le 19 décembre 2007 à 16:31, par sofu En réponse à : Absentéisme : conseils aux patrons. [NA 11/11][A+ le 18/11][T+]

    Si je dois symboliser ma petite expèrience :

     le patron a le pouvoir
     l’employé doit faire au mieux son travail

     l’employé n’est pas récompensé pour son travail, n’est pas encouragé ; l’employé demande une augmentation
     l’employeur lui rit au nez

     l’employé décide de ne plus faire d’heures supp.(impayées) le soir, et de ne plus emporter du travail à la maison (travail impayé), de ne faire que ce pourquoi il est payé
     l’employeur embauche des CNE, en présentant que l’ancienne équipe (3 ans d’ancienneté !!) font mal le travail, qu’il faut faire leurs encaissements, qu’il faut les surveiller

     l’employé commence à déprimer, et se voit pris au piège !
     l’employeur a l’habitude, il joue avec des pions

     l’employé devient parano, l’employé analyse chaque phrase de ses collègues. L’employé n’a plus confiance en ce lieu de travail. Venir travailler est une véritable torture psychologique.
     l’employeur a le compte rendu de certaines collègues, il maîtrise

     l’employé craque ! heureusement, son nouveau médecin ne rechigne pas à lui faire un arrêt de travail ; l’employé a 2 semaines, et il lui semble que c’est LA liberté. L’employé revit.
     l’employeur se réjouit, et se dit que l’employé va bientôt quitter l’entreprise

     l’employé voit se terminer son arrêt de travail, ... mais ne se voit pas rejoindre ce lieu infernal ; son médecin lui rajoute 3 semaines avec des anti-dépresseurs, l’employé explique au médecin qu’il ne veut pas de ces médicaments ! l’employé veut être 100% conscient de ce qu’il vit ! l’employé ne se voit pas malade, mais victime.
    L’employé commence à penser à l’idée d’une lutte, mais ce n’est pas clair : l’employé prend du plaisir à annoncer le jour même de sa reprise que son arrêt maladie est prolongé !
     l’employeur s’en fout : l’employé va bientôt craquer

     l’employé va voir la médecin du travail qui lui dit que c’est lui qui est malade et pas l’employeur : gros choc !
     l’employeur est tenu au courant de l’état de santé de l’employé par cette médecin

     l’employé se dit qu’il y a une sacrée injustice , l’employé va à la CGT, puis contacte une avocate réputée en droit du travail. Elle reprend confiance grâce à l’avocate qui lui donne des pistes sur ce qui peut lui arriver. L’employé retourne sur son lieu de travail, mais c’est trop tôt, l’employé craque.
     l’employeur a le compte rendu du comportement de l’employé, il n’a plus qu’à espérer une démission avant le 13ème mois.

     l’employé grâce à sa médecin qui l’a arrêté 3 mois en tout, a pu formuler sa lutte et retourner au travail, sans avoir pris de médicament.
     l’employeur licencie son employé 2 mois après son retour. Il lui explique que la situation économique n’est pas bonne, et que c’est beaucoup mieux pour cet employé, qui pourra faire des formations grâce à l’ANPE (Merci Patron !!heureusement que vous êtes là ! sans vous je travaillerais encore !!)

     l’employé lance aussitôt la procédure :
    *licenciement éco injustifié
    *5 embauches après mon licenciement
    *primes impayées (400 euros env.)
    et d’autres choses encore !...

    Sans l’arrêt maladie, l’employé n’aurait pas pu se battre !
    Un arrêt maladie de 3 mois est le début de la lutte contre son employeur
    Dommage pour les antidépresseurs, l’employé a dû prendre 8 gellules en tout sur les 200 gellules qu’il ne pouvait pas ne pas prendre à la pharmacie !!
    L’employé est convaincu qu’il n’avait pas besoin des médocs !
    L’employé a eu besoin de recul, et d’une avocate.

    à+