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Comment expliquer la quantité d’arrêts de travail ?[version 0.00 du 20/07/08]

mercredi 7 novembre 2007, par omedoc

1) LA VARIABILITÉ NATURELLE

Toute variation de cette quantité peut correspondre à la variabilité naturelle d’un phénomène polyfactoriel. Voir mon article sur le sujet.

2) LES ABUS

Pour certains, le nombre qualifié d’important des arrêts de travail s’explique par les abus et les fraudes. Et donc, son augmentation serait dû au laxisme et sa diminution à l’efficacité des contrôles. Voir mes articles sur le sujet.

3) PLUS DE PATHOLOGIES LIÉES AU TRAVAIL

En fait les arrêts de travail s’expliquent essentiellement par les pathologies liées au travail. Elles peuvent varier au cours du temps en quantité et en proportions.

Si vous avez vu le film "ma mondialisation" qui est passé récemment sur Arte, il est souvent fait allusion aux maladies en relation avec la pression de production due à la concurrence mondiale : accidents du travail, TMS (maladies dues aux gestes répétitifs), stress chez les ouvriers et même chez les patrons !

Même chez nous à la sécurité sociale, l’augmentation de la charge de travail est importante [1] et donc mécaniquement les salariés les plus fragiles craquent (et je ne parle pas des seuls feignants). Un autre des signes, est le nombre de demande de départs à la retraite dès que c’est possible. Il y a probablement une relation linéaire entre la charge de travail et les arrêts maladies. Ne pourrait-on dire que l’absentéisme est un bon indicateur de la charge de travail ?

 ?
Suicides, dépressions, stress, surmenage...,ces maux touchent de plus en plus de salariés
 ? Début d’un article de la revue Philosophie de Novembre 2007. Qu’en est-il exactement ? il faudra y revenir..

4) LE PROGRÈS MORAL

Il y a aussi le fait que les salariés n’acceptent plus les mêmes conditions de travail qu’avant.
D’abord, Ils n’acceptent pas de se faire insulter. Avant, les ouvriers ou employés au bas de l’échelle était les souffre douleurs des petits chefs. C’était considéré comme normal, comme il était normal que les parents et même les instituteurs battent les enfants. J’étais un bon élève et pas particulièrement dissipé, et pourtant pas une année de l’école primaire où je n’ai été giflé. De nos jours la mise au piquet serait une violence inacceptable...

« A cet égard, il importe de préciser que le processus de civilisation a pour effet de façonner chez les individus des structures de pensée et de sensibilité qui informent un nouveau rapport spontané au monde, en abaissant toujours davantage, dans une culture donnée, les seuils de tolérance aux différentes manifestations de la violence pulsionnelle et de la bestialité. De sorte que le même comportement, ou le même événement, qui paraissait précédemment "normal" et était parfaitement toléré par le plus grand nombre, finit par être perçu comme insupportable, moralement et/ou physiquement ("c’est au-dessus de mes forces", "monstrueux", "abject", "révoltant", "à vomir", etc.). » [2]
Article d’Alain Accardo dans "Les cahiers de l’IEESDS"

Lorsqu’on se fait insulter au travail, il est difficile de garder son équilibre psychique.

5) LE PROGRÈS SOCIAL

Les salariés n’acceptent pas non plus la même pénibilité et les mêmes risques physiques qu’avant. Un agriculteur qui revenait de son travail avec un mal au dos, était content car c’était la preuve qu’il avait bien travaillé. [3]. Un maçon qui avait une hernie discale n’en continuait pas moins son travail. Actuellement toute maladie est vécu comme un risque intolérable. Les gens ont peur, pour différentes raisons, des rechutes et récidives [4]. Un maçon opéré d’une hernie discale, même s’il veut retravailler, sera déclaré inapte par le médecin du travail, vu le risque médico légal de récidive. Toute proportion gardée, dans mon enfance on se chauffait au feu de cheminée. Actuellement on ne supporte pas le froid, et on considèrerait comme une régression de ne pas avoir le chauffage central. Dans la chambre, l’urine du pot de chambre parfois gelait... Actuellement on croit que le froid rend malade.

5) LE CHANGEMENT DU TRAVAIL

Il y a beaucoup plus d’emploi en contact avec le public. C’est un cause de stress important. On demande beaucoup plus au salarié. S’il n’est pas à la hauteur de la tâche il en tombera malade.


[1Lorsqu’on atteint les objectifs demandés, on nous les augmente l’année suivante, comme dans les usines !

[2Plus loin, sur le plan individuel il écrit : « Pour dire les choses autrement, plus on s’attache à respecter la personne humaine, en tout individu, en toute circonstance et en tout lieu, plus on est civilisé ou, ce qui revient au même, plus on est humain »

[4Ils ont peur de la maladie en général