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La rechute [version du 15/10/2018]

lundi 8 octobre 2007, par omedoc

I) Le médecin conseil a refusé ma demande de rechute : pourquoi ?

1° Possibilité : il ne s’agit pas d’une rechute selon la législation, c’est à dire l’article L443-2 de la sécurité sociale. Voir ici

2° Possibilité : la consolidation de l’accident du travail a été trop précoce. Voir ici

II) Quel est la procédure pour une demande de rechute ? qui demande, qui décide...?
Voir ici

Le médecin conseil a refusé ma demande de rechute : pourquoi ?

Article L443-2

Si l’aggravation de la lésion entraîne pour la victime la nécessité d’un traitement médical, qu’il y ait ou non nouvelle incapacité temporaire, la caisse primaire d’assurance maladie statue sur la prise en charge de la rechute.

Voir les considérations générales sur la rédaction des certificats AT MP

Lu dans une expertise :
« La rechute est définie surtout par la jurisprudence comme :"toute récidive subite et naturelle de l’affection précédente survenant sans l’intervention d’une cause externe". Seul sont pris en charge au titre de rechute d’accident des troubles nés d’une aggravation même temporaire des séquelles de l’accident et non ceux qui constituent une manifestation des séquelles. [...]Pour la jurisprudence :
 La rechute constitue l’aboutissement de l’évolution spontanée des séquelles de l’accident en excluant tout autre événement extérieur ?
 Toute conséquence après consolidation d’une blessure qui amène la victime d’un accident de travail à interrompre à nouveau son activité professionnelle constitue l’état de rechute au sens des dispositions du Code de la sécurité sociale ?
 La rechute constitue toute conséquence d’une blessure qui après consolidation contraint la victime à interrompre à nouveau son activité professionnelle et ce peu importe que les troubles ayant entraîné cette interruption aient été pris en compte pour déterminer le taux d’IPP.? »

Trois situations possibles :

1° Soit il s’agit d’une récidive de la même pathologie survenant brutalement au travail (suite à un nouveau "traumatisme") : il s’agit d’un nouvel accident du travail (même s’il décompense un état antérieur pris en charge au titre AT) [1]

2° Soit la pathologie est survenue au domicile après un effort ou un traumatisme : il ne s’agit pas d’une rechute accident du travail.

3° Soit la pathologie est survenue progressivement ou spontanément. Il peut alors s’agir d’une rechute.

Il n’y a pas de présomption d’imputabilité. Il faut donc argumenter de l’existence d’une aggravation spontanée (naturelle) de la lésion initiale (Sur l’imputabilité voir article sur le sujet).
Il faut d’abord préciser l’existence d’un fait médical nouveau associé à une aggravation, avec nécessite de soins actifs (et non symptomatique et/ou préventif d’une aggravation des séquelles) ou d’un nouvel arrêt de travail.

S’il y a une simple aggravation, ce n’est pas une rechute et il peut alors être demandé une révision du taux d’Incapacité Permanente.

S’il n’y a pas d’aggravation il ne s’agit pas de rechute. Il est souvent difficile d’objectiver cette aggravation. Il est nécessaire de trouver un fait médical nouveau et donc une explication à cette aggravation. [2]

Il s’agit d’une discussion médicale à avoir entre médecins.

Ex

Madame Z a été victime en 97 d’une lombalgie aiguë sur un terrain dégénératif et arthrosique.
Elle demande une rechute trois ans après pour aggravation des douleurs. Les lésions responsables de ces douleurs ne sont pas précisées.

Le bilan ne montre pas de faits médicaux objectifs nouveaux. L’examen montre surtout une baisse de perception du seuil de la douleur.
Vu l’ancienneté de l’AT initial, vu les séquelles de l’AT de 98 et la pathologie actuelle, il n’y a pas de lien de causalité direct et certain par origine ou aggravation entre l’accident dont l’assuré a été victime et les doléances invoquées sur le certificat de rechute.
Je donne donc un avis défavorable à la rechute.

Ex

D.A.T
« Lors du transfert du fauteuil au lit, le patient s’est laissé aller. l’Assurée et sa collègue ont voulu le soutenir et le mettre au lit. »
C.M.I.
« Dorsalgie post traumatique.
Bilan radiologique.
 »
Guérison apparente avec possibilité de rechute ultérieure . 3 semaine après
« Dorso Lombalgie. »
Cert de Rechute un an et demi après
« Dorso-Lombalgie suite à un faux mouvement. »


Ex

Maçon

DAT
 ?En montant des plaques de placo platre d’un étage à l’autre, Mr. X a fait un faux mouvement et s’est fait mal au dos. ?

CMI
« Lombalgie »

CMF 6 mois après »
« Séquelles d’une hernie discale L4-L5 droit opérée : impotence fonctionnelle d’effort, parésie du pied droit. »

CERTIFICAT DE RECHUTE 10 mois après
« Douleur lombaire plus importante depuis 6 mois (Antécédent hernie discale opérée) paresthésie. baisse de la sensibilité du pied droit et de la force musculaire.
 »

En fait douleur depuis l ?intervention. Parle d ?aggravation sans pouvoir préciser. Dit qu’il a demandé la rechute car il a contesté le taux d’IP devant les TCI

Cas particulier : consolidation trop précoce.

Dans certains cas le médecin traitant (ou le médecin conseil) consolide l’accident de travail mais quelques semaines plus tard la personne nécessite des soins actifs (Ex : infiltrations) suite à nouveau bilan (Ex : IRM) du fait d’une aggravation des douleurs. Soit c’est pris en rechute soit la consolidation est annulée.

Procédure pour une demande de rechute


"J ?ai été en arrêt pour accident du travail d ?avril 2016 à juillet 2017 suite à une visite chez le médecin conseil de la cpam qui m ?a consolidé.
J ?ai rembauché et fin juin 2018 je me suis arrêté pour le même motif et lorsque je suis allé voir mon médecin traitant pour un arrêt je lui ai dit que c ?était une rechute il m ?a répondu que non car mon accident du travail était consolidé et que cela passé en arrêt maladie.
Sauf qu ?après renseignements et après recherches je m ?aperçois que la rechute aurait dû marcher en accident du travail.
Quel recours ai-je au niveau de la cpam pour faire reconnaître mon arrêt maladie en rechute accident du travail ?"

La CPAM ne peut réglementairement prendre en charge un arrêt de travail au titre accident du travail (initial ou rechute) s ?il n ?y a pas de prescription du médecin traitant en accident du travail ou rechute.
Cette prescription au titre AT est une pièce médico-légale obligatoire.


[1Ex1
Certificat de rechute : "cervicalgies, irradiation vers rachis dorso-lombaire suite effort de soulèvement poutres.
 »

Irradiations ?
Nouvel AT ?

[2Ex2 : Demande d ?aggravation.
Certificat médical ...« Mr me dit souffrir de plus en plus de l’épaule droite accidentée en 92 »

Vos commentaires

  • Le 18 janvier 2018 à 17:22, par MARGARIN En réponse à : COMMENT ME POSER UNE QUESTION ? LE FORUM..

    Bonjour, En janvier 2017, j’ai eu un accident de la route reconnu en avp par mon employeur. Je travaille dans la fonction publique territoriale. En septembre 2017, mon médecin traitant me met en arrêt pour rechute ; Actuellement, je suis toujours en arrêt (jusqu’au 26 janvier 2018). Aujourd’hui la responsable des ressources humaines me demande de rédiger un courrier expliquant le pourquoi de la rechute. A priori ce serait leur assurance qui demande cela afin qu’il se fasse rembourser de mes salaires. Qu’en pensez-vous ? merci de répondre à ma demande.

    • Le 18 janvier 2018 à 18:33, par omedoc En réponse à : COMMENT ME POSER UNE QUESTION ? LE FORUM..

      Bonjour,

      Comme expliqué ici, je n’ai de connaissance et d’expertise qu’en ce qui concerne le régime général de la sécurité sociale. Si vous êtes dans la fonction publique territoriale vous relevez a priori du régime des fonctionnaires et assimilés. Je n’ai jamais compris comment marche ce régime d’assurance. Il me semble fonctionner de façon très complexe et parfois très bizarre :

      "la responsable des ressources humaines me demande de rédiger un courrier expliquant le pourquoi de la rechute."

      Avez-vous un écrit de la DRH ?

      La notion de rechute est une notion médicale, de plus très complexe. C’est d’ailleurs le médecin traitant qui établi un certificat de rechute. Ce n’est pas au travailleur de faire ce certificat. Comment un non médecin expliquer le pourquoi d’une rechute !?

      "A priori ce serait leur assurance qui demande cela"

      Je me méfie beaucoup des gens qui font des demandes (orales) à la demande (orale aussi ?) d’autres personnes... Cela ne peut aboutir qu’à des déformations et incompréhensions !! Pourquoi pas un écrit ? Pourquoi la responsable DRH ne transmettrait pas un écrit de l’assureur précisant exactement sa demande ?

      Par ailleurs, tant que ce n’est pas reconnu comme une rechute cela devrait relever du secret médical !

      Et enfin que peut faire l’assurance au vu de la réponse ? Il m’étonnerait fort qu’ils aient un médecin pour juger de la pertinence médicale de la rechute !

      Je vous donne donc mon ressenti mais il est possible que ce soit la procédure normale dans le cadre du régime de la fonction territoriale... Voyez avec les syndicats ? demandez à la DRH ce qui est précisément demandé dans le contrat qu’ils ont avec l’assureur ? Exigez un écrit de la DRH si la demande est orale...

      Voir mon article sur la rechute.

      Si quelqu’un qui a l’expérience de la fonction territoriale peut vous répondre...