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Comment se faire une opinion. Version 2

samedi 22 janvier 2011, par omedoc

Propos d’un médecin :
« Le problème me semble plus compliqué que cela, pour moi en tout cas .
Cette affaire du Mediator en est le reflet . C’ est qu’en fait le MG
de base ( et j’ en suis ) , pas toujours lecteur assidu et émérite de
LRP , se trouve confronté à une directive de vacciner contre le meningo
, et se doit de le faire pour suivre les recos "officielles" . Le
mediator était sur le marché pour traiter les hypertriglycéridémies et
hyperglycémies "pré"diabétiques . Les AMM sont là pour ça , non . Or on
s’aperçoit que tout est sujet à suspicion , que si l’on n’est pas pas
dans la mouvance contestataire LRP , on est dans l’erreur , mais pas
forcément dans les clous de l’AFFSAPS ou HAS .... , ça devient compliqué
 »

La suite ici :

Version 2

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Voir aussi ces anciens articles sur le sujet...

 Comment se faire une opinion en médecine ?

 Opinion tirée de son expérience personnelle.

 Comment peut-t-on adhérer à des théories farfelues ?!

 L’opinion publique (les sondages)

 Méthode d’argumentation. Comment argumenter son opinion.

Vu la difficulté de l’exercice et l’incertitude du résultat, j’aurais dû l’appeler cet article : "comment se forger une croyance en médecine" !

BROUILLON

Quand est-il raisonnable de croire un témoignage ? [p 220 et svt]
Est-il plus probable que le témoignage soit faux ou que le miracle soit vrai ?

Je savais que la solitude et la retraie étaient indispensables à mon ami pendant les heures d’intense concentration mentale où il pesait chaque parcelle de témoignage et de déposition, édifiait des théories contradictoires, les opposait les unes aux autres, isolait l’essentiel de l’accessoire.
[...]
 Les agents du diable peuvent-être de chair et de sang, non ? Deux questions primordiales sont à débattre. la première : y a-t-il vraiment eu crime ? la deuxième : de quel crime s’agit-il et comment a-t-il été commis ? Certes, si l’hypothèse du docteur Mortimer est exacte et si nous avons affaire à des forces débordant les lois ordinaires de la nature, notre enquête devient inutile. Mais il nous faut épuiser toutes les autres hypothèses avant de retomber sur celle-là.
[...]
 Nous pénétrons maintenant dans le royaume des devinettes, dit le docteur Mortimer.
 Dites plutôt : sur le terrain où nous pesons les hypothèses afin de retenir les plus vraisemblables. C’est l’emploi scientifique de l’imagination : toujours disposer d’une base matérielle à partir de quoi spéculer.
 [1]

Magnifique infographie pour les prescripteurs d’antibiotiques génériques dans l’OMA

C’est en effet de la très bonne vulgarisation à cause du tableau bénéfice/risque.

1° Attention cependant à ne pas le trouver très bien parce que cela va dans le sens de son opinion.

2° Comment expliquer que malgré ce type de recommandations les médecins prescrivent largement ? Inertie clinique ? méconnaissance ? Priorité donnée à l’évaluation subjective ? Autre ?

3° Les bénéfices/risques précisés sont ceux qui ont été prouvés. Il en existe d’autres non prouvés du type développement des résistances...

4° les affirmations sont données sans les marges d’erreur... Est-ce bien scientifique ?

"j’essaye d’apporter des éléments qui pour moi montrent que l’intoxication chronique au métaux (associé à d’autres pollutions environnementales) est très sous-estimée en France, voire considérée inexistante."

Il s’agit d’un sujet de recherche médicale et d’épidémiologie très pointu. On ne s’improvise pas expert en la matière.

1° erreur : Penser qu’en discutant avec des non experts on va pouvoir sérieusement se faire une opinion et:ou que la vérité va apparaître.

2° erreur : Penser que vous pouvez discuter et argumenter avec des médecins. Et même pourquoi pas d’égal à égal. Penser que la médecine c’est très simple. C’est parfois simple, mais c’est souvent très compliquée.

3° erreur : Penser que vous allez trouver la vérité en lisant des livres, en glanant des infos sur internet, en recherchant des témoignages, ou en s’examinant soi-même en tant que malade.

Vous n’êtes pas conscient de la difficulté de la recherche médicale, de la difficulté de faire de la médecine, de la difficulté de se faire une opinion en médecine.

Il faudrait reprendre toutes vos phrases. Il y a même des erreurs de logique argumentative. Expliquer vos erreurs demanderait plusieurs semaines, mois.

Écrire ceci :

Je serai intéressé de voir un cas clinique d’une personne soignée pour intoxication chronique "ancienne" (je veux dire, qui ne suit pas de quelques semaines une intox aigüe dument identifiée, ou une exposition chronique prolongée).

montre que vous n’avez absolument pas conscience de vos lacunes. penser qu’en recueillant des témoignages (en plus ici un seul !), vous allez pouvoir avancer dans votre réflexion montre une méconnaissance totale de la démarche scientifique médicale. Votre naïveté sur ce plan vous rend apte à vous faire manipuler par le premier charlatan venu.

Si vous voulez sérieusement vous faire une opinion et/ou pouvoir discuter avec des médecins ou des experts médecins. Si vous voulez même comprendre ce qui s’écrit sur la question il faudrait :
1° Savoir rechercher l’exhaustivité des études sur le sujet. Et il doit y en avoir des milliers.
2° Savoir trier parmi ces sources celles qui sont les plus pertinentes
3° Savoir connaître la valeur des études selon leur niveau de preuve.
4° Connaître les pièges de l’argumentation.
5° Connaître la lecture critique des articles médicaux.
6° Connaître certains concepts statistiques et épidémiologiques : études en cohortes, études cas-témoins, sensibilité, spécificité.. ; des tests..
5° Avoir une connaissance du terrain. Avoir interrogé et examiné des milliers de patients qui souffrent : soit d’origine psychologique soit d’origine organique.
6° Avoir des connaissances toxicologiques de bases
7° Vouloir réellement rechercher la vérité.


[1Sherlock Holmes : Le chien de Baskerville