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Comprendre comment se faire une opinion (en médecine) [version 0.70 du 03/10/2016]

samedi 18 juillet 2015, par omedoc

Comment s’y retrouver dans toutes les informations médicales ?
 Pour les médecins
 Pour les patients [1] : mais je n’y crois pas trop. Ils ne pourront jamais se former une opinion aussi juste que le médecin qui à 30 ans de pratique, qui suit une FMC de qualité, qui est théoriquement rodée à une critique et autocritique des articles médicaux. Ce qui n’empêche que pour certaines problèmes médicaux ils puissent se passer de médecins : ceci fera l’objet d’un article.

Si on ne fait pas confiance aux experts "officiels", il n’y a aucune raison de faire confiance aux experts autoproclamés ou pis à sa propre expérience ou "pis plus" aux opinions d’inconnus par le seul fait qu’ils critiquent les experts officiels.

Attention à ne pas tomber dans le relativisme généralisé. Il y a des opinions qui sont plus raisonnables que d’autres. Il y a des arguments qui sont acceptables et d’autres inacceptables. L’expertise de plusieurs experts ayant discutés de façon contradictoire a plus de valeur que l’opinion d’un seul expert qui a réfléchi dans son coin. Et l’opinion de cet expert qui a passé beaucoup de temps à travailler la question et qui a de la pratique a plus de valeur que l’opinion d’un quidam sur internet.

En ce qui concerne la valeur de l’opinion tirée de son expérience personnelle
Voir l’article qui y est consacré

Comment se faire une opinion en général

Soit on décide de devenir expert en la matière, soit on fait confiance à un expert soit on devient expert soi-même.

Mais sur beaucoup de sujets, devenir un expert est quasi impossible :

Il faut avoir accès à l’information pertinente, avoir la compétence cognitive, ne pas filtrer les informations (En fonction de ses motivations).

On peut se convaincre que X est bon ou que Y est vrai parce qu’on méconnaît l’existence de raisons contradictoires avec celles sur lesquelles on se fonde.[...] Toutes les études sur les controverses scientifiques montrent que ceux qui croient à une thèse s’efforcent de minimiser les arguments de leurs opposants, voir de faire en sorte qu’ils ne puissent les exposer.
 [2]

Pour devenir expert :
 il faut d’abord avoir accès à une information fiable et pertinente.
 Il faut ensuite assurer une veille documentaire continue de toutes les publications sur le sujet. Ce qui fait examiner de nombreux ouvrages, souvent en Anglais.
 On doit lire toutes les études sur le sujet et non une sélection orientée.
 il faut savoir bien interpréter les données et les résultats chiffrés, faire une analyse approfondie et une lecture critique : ceci s’apprend.
 Il faut savoir reconnaître les informations fiables et pertinentes.
 Toutes les affirmations d’un expert doivent être argumentées et lorsque c’est possible référencées. Il faut donc savoir argumenter.
 On doit savoir faire une synthétise méthodique de la masse des données.
 On doit enfin se soumettre à la critique des autres. L’opinion d’un seul "expert" autoproclamé ou non n’a aucune valeur s’il n’a pas recherché la critique.

Tout ceci est impossible à l’échelle d’une personne seule ; en tout cas sur les sujets complexes comme les sujet médicaux..

Trois conditions : beaucoup connaître + bien réfléchir + rechercher la critique.

Avoir un esprit critique : Tout conférencier ou tout article devrait commencer par cette mise en garde : "surtout ne me croyez pas".

Il faut être très prudent quelque soit la conclusion à laquelle vous serez amenés...
Ce qui m’intéresse ce n’est certainement pas de vous guider vers mon analyse, mon point de vue n’a aucune importance, à la limite il n’a comme unique rôle de vous susciter une réaction chez vous. Je crois que tout le cœur de notre échange, c’est de vous inciter à ne pas me croire, à me mettre en défaut, à penser. Hannah Arendt disait : les hommes qui ne pensent pas sont comme des somnambules. Donc mon rôle dans cette université c’est que vous ne soyez pas comme des somnambules. Hier il y avait un grand forum sur national de réflexion sur nos libertés. C’est quoi l’enjeu de tout ça ? L’enjeu de tout ça c’est de penser. Gilles Deleuze disait : Résister c’est créer. Commencez par résister, surtout dans les temps troubles. C’est là qu’il faut penser. Quand on commence à vous dire : ayez peur et on s’occupe du reste, c’est là qu’il faut résister, c’est là qu’il faut agir, agir intellectuellement, c’est à dire analyser, sonder, aller au cœur des propositions. Est-ce que la peur nous protège ou est-ce qu’elle n’a pas pour rôle de façon presque performative de faire émerger les démons mêmes que l’on voulait conjurer. Voilà les questions que vous devez vous poser.
 [3]

NE PAS AVOIR DE CERTITUDES

Par ailleurs, en médecine il faut beaucoup pratiquer. mais attention la pratique seule ne suffit pas ! il y faut aussi de l’humilité.

Plus on devient expert, moins on a de certitudes, et plus on devient humble, c’est à dire scientifique.

Dans le numéro de philosophie magazine de mars 2015 on trouve cette réflexion : Le fanatique est caractérisé "moins par l’absence totale de doute que par le fait qu’il est incapable de supporter le doute en lui."

En dehors du fanatisme, ne pas être capable de supporter le doute en soi-même me semble expliquer beaucoup de réactions et de croyances.

Sur les statistiques, seuls les gens qui n’ont pas fait d’études mathématiques (supérieures) sont fascinés... ou ont des réactions hypercritiques....

SAVOIR REPÉRER LE FAUX

Ne pas supporter le doute + ne pas savoir réfuter le faux : le mélange est explosif.

Courrier des lecteurs du journal l’indépendant.

"On ne peut démentir une rumeur par le raisonnement."

Voir cependant le site skepticalscience

"La rumeur est cette parole qui remet en cause le discours normé, formé et informé par les autorités et les médias officiels."

La rumeur véhicule souvent des messages de haine.

Véhiculer une rumeur c’est véhiculer parfois de la poésie, et souvent de la haine.

Pour se faire une opinion il est donc important de savoir repérer les rumeurs.

Comme le rappelle judicieusement le journaliste on ne peut pas prouver qu’une chose n’existe pas.
Et c’est difficile de le faire comprendre aux patients qui demandent par exemple un bilan complet (pour savoir s’ils n’ont pas le cancer ou un autre problème)... Heureusement qu’ils ne savent pas que les examens cliniques et paracliniques ont exceptionnellement une VPN (valeur prédictive négative) de 100%. [4]

INTERNET

“Bonjour j’ai le syndrome des jambes sans repos depuis plusieurs années mais depuis 3 ans je suis soigner avec neupro .j’ai envie d’essayer l’ostéopathie est ce que quelqu’un a déjà fait et est ce que ça marche ? [5]

“ps : pour la personne qui dit avoir la sclérose en plaques : les scléroses en plaques sont les cas les plus fréquents de maladies déclenchées par l’alu dans les vaccins, donc a vous de revoir votre parcours pour voir si vous auriez eu des vaccinations quelques temps même quelques années avant (70 pour cent des vaccins contiennent de l’alu !) [4]”.

Les sites et forums regroupent le meilleur comme le pire, et une personne non avertie risque d’« encalminer » dans les lagunes de l’approximation, des on-dit non vérifiés, voire des pures âneries. [6]

Sur internet, on peut trouver de quoi se faire une opinion juste. Mais il faut pour cela une certaine intelligence dans la recherche et l’analyse critique, parce que internet est, en soi, totalement "idiot".

"En septembre dernier, une vidéo y a été diffusée : une Américaine de 21 ans expliquait qu’elle s’était fait implanter un troisième sein afin qu’on la trouve plus attirante. cette vidéo a connu un immense succès. une dizaine de jours plus tard, un démenti a circulé. Que remarque-t-on ? pendant un certain temps, le démenti connaît une circulation plus importante que la rumeur —il est mailé, "liké", "tweeté". mais cet état de grâce ne dure que quelques jours. Ensuite, durant des mois, la première vidéo continue à se diffuser. Selon les études statistiques sur ce type de phénomènes, Internet est structuré de façon à ce que le faux y est, sur le long terme, immun à sa réfutation. C’est en soi, assez inquiétant." [7]

Discussion sur egora :


 “Internet est un moyen de connaissance, mais on y trouve tout et n’importe quoi, non ?”
 “Effectivement. Mais on constate quand même que les patients internautes acquièrent beaucoup de compétences en surfant sur internet et notamment celle d’apprendre assez vite à faire le tri dans la qualité des informations. Ce qu’on voit sur les forums de patients, c’est une forme d’intelligence collective qui fait qu’évidemment, des bêtises sont écrites, c’est inévitable. Mais elles sont très rapidement corrigées, d’autres personnes interviennent et rétablissent la vérité. Finalement, le ton de la discussion va tendre vers quelque chose d’assez proche de la vérité médicale et scientifique. Il faut faire confiance aux patients par rapport à leurs usages d’internet.”

En fait on s’aperçoit que pour les discussions dans les quelles un camp est passionné, toute discussion est impossible et les contradicteurs moins passionnés sont rares ou désertent rapidement.
Voir ces discussions sur atoute : maladie de lyme, effets secondaires des quinolones. Plus un camp est passionné moins la discussion est possible. C’est ce que j’ai rappelé sur wikipedia par rapport à la fibromyalgie :

“En fait il faut distinguer les sujets qui suscitent de la passion et ceux qui sont neutres. Dans le premier cas, ce sont souvent les plus motivés des deux camps qui dominent sous couvert d’un article faussement neutre : exemple cet article.
Il faut savoir qu’il y a les pro et les anti (En gros, les pro estiment qu’il s’agit d’une maladie organique, les anti estiment qu’il ne s’agit pas d’une maladie organique (les plus nombreux en fait)).
On voit que cet article a été écrit surtout par des "associations de défense" qui estiment qu’il s’agit bien d’une maladie organique et non psychologique (les pro donc). D’où le sentiment de manque d’objectivité.
J’en déduis que pour les articles suscitant des passions, il ne faut pas croire ce qui est marqué. Cela me semble logique. Il y aussi le problème de savoir si on peut être neutre sur certains sujets.
Je suis médecin, et je ne suis pas suffisamment passionné (et les anti en général) pour corriger l’article...”

Repérer les articles douteux

  • Qui est l’auteur ?
    • Un seul auteur ? plusieurs auteurs ? rédaction suite à débat contradictoire ? Comité de lecture pour la validation ?
    • Déclaration des conflits d’intérêts ? Objectifs déclarés du site ? site militant ? Sponsors ? financement ?
  • Quelles sont les qualifications pour parler de science/ médecine ?
    • Diplômes ? Pratiques ? expert reconnu ? expert autoproclamé ?
  • Quel autre genre d’article est publié sur le site ?
    • Site de vente.
  • Les affirmations proposées sont-elles extravagantes ?
  • L’article fournit-il des liens vers des références sérieuses ou discutables ?
    • références très anciennes
    • références à des articles douteux (même repérage).
    • études scientifiques mal interprétées.

Je ne prête jamais crédit à ce genre de blog, on ne trouve nulle part d’indication de qui le met en ligne.
Il reprend des articles qui ne sont que des hypothèses sans véritable évaluation scientifique ni publication officielle.
Faire des tests à chaque fois que quelqu’un émettra une nouvelle idée ne me semble pas opportun et finit par coûter cher à la société.

Les articles ne sont même pas signés ! Certains prétendent savoir ce qu’est vraiment la fibromyalgie, d’où elle vient, comment la soigner ! Il est quand même surprenant qu’il n’y ait pas eu de suite à leurs "découvertes" !

Certains font des discours sur les effets secondaires des médicaments, tout le monde a toujours su qu’ils existaient. Ce qu’on oublie de dire c’est qu’entre deux maux, il faut choisir le moindre.

Un des articles prétend que les bêta-bloquants peuvent aggraver la fibromyalgie, j’en prends mais peut-être n’aurais je pas du et laisser mon cœur battre à 120p/m. Si je l’avais fait je souffrirais sûrement plus de la fibro puisque je ne serais plus là.

Il faut se méfier de ces théories non démontrées scientifiquement. Source

UNE CONFIANCE CRITIQUE DANS LES EXPERTS

Vu l’importance du travail nécessaire pour devenir expert, il est en général impossible de se faire une opinion sur la plupart des sujets... Il faut alors faire confiance (confiance critique) en une opinion qui répond aux conditions ci-dessus.

Comment un rapport destiné à informer les médecins, publié par la Haute Autorité de Santé, peut-il être fiable quand il est gangrené par les conflits d’intérêt ?

Commentaire de cet article

"Malheureusement, en allant sur le site de la déclaration de conflits d’intérêts du CNOM on trouve des partenaires qui atténuent sérieusement son propos !"

Dire : "circulez n’a rien à voir" ne me semble avoir aucun intérêt.

Demander les sources des affirmations surtout lorsqu’elles sont péremptoires me semble beaucoup plus intéressant.

Avec ou sans conflit d’intérêt les opinions individuelles n’ont strictement aucune valeur. L’opinion d’un médecin sans conflit d’intérêt (au sens de la réglementation) n’est pas plus valable que celle d’un médecin avec conflit d’intérêt...

Ce qui compte ce sont les arguments.

"Depuis quelques mois, il y une grosse épidémie de rougeole à Rennes. Pourquoi ? Parce qu’une certaine partie de la population est mal ou pas vaccinée contre la rougeole pour des raisons idéologiques et ce qui devait arriver arriva."

Est-ce vrai, Est-ce faux ? quelles sont les sources de cette affirmation ? Voilà qui est plus intéressant à démontrer ou à démonter...

J’avais déjà évoqué ce sujet pour dire qu’on était bien obligé de faire confiance aux experts comme on fait confiance au pilote d’un avion, mais que cela ne nous empêchait pas de critiquer d’où le terme de confiance critique...

Cette citation [8] du livre de Albert Ogien — "Pourquoi désobéir en démocratie" — correspond exactement à mon opinion. Il ne parle pas de "confiance critique" mais de "vigilance".

"A leur manière, les actes de désobéissance civile qui ont été analysés dans ce livre expriment le genre de vigilance que cherche à promouvoir le républicanisme
"Le "républicanisme" est une théorie politique de la société idem le terme de démocratie]. Cette vigilance, qui est un regard sans concession porté sur l’action gouvernementale n’a strictement rien à voir avec la défiance du politique. Car comme l’écrit P.Pettit :
"Quel que soit le degré de confiance que les gens éprouvent envers les autorités, ils auront d’autant plus de raisons d’éprouver une telle confiance — au sens d’une confiance personnelle — qu’ils ne se lasseront pas de rappeler que les autorités doivent sans cesse se soumettre à un certains nombre d’épreuves pour attester leur vertu. Être vigilant en ce sens n’implique pas que l’on éprouve un sentiment de méfiance à l’égard des autorités, ou du moins cela n’est pas nécessaire ; cela revient simplement à maintenir vis-à-vis d’elles un niveau d’attentes extrêmement exigeant.""

Tout est dit... Il faut être vigilant (jusqu’à désobéir) envers les experts et les autorités car on attend beaucoup de leur expertise et/ou autorité...

Une critique

“C’est bien dit mais je préfère ton terme de confiance critique que celui de vigilance de cet auteur. Le concept de « niveau d’attente extrêmement exigeant » me semble insuffisant pour pallier aux abus des autorités.
Quant à moi mon niveau de confiance en général est tombé très bas, et je fais plus dans la critique à priori que dans la confiance … et dans le déconstructivisme, c’est mon coté Derrida.”

“La vigilance face à l’expertise ne se limite pas à la vigilance face aux experts.
L’enthousiasme du chercheur dans son domaine ne doit pas faire oublier que son apport s’intègre dans des problématiques complexes où interviennent d’autres facteurs : l’éthique, le coût social, les conséquences à long terme, les priorités politiques, l’intérêt des usagers, etc. Le savoir de l’expert doit donc être tempéré par une vision globale et interdisciplinaire des problématiques. C’est là qu’intervient la relation entre experts et décideurs. Ceux-ci ont à prendre position entre l’avis des experts, les intérêts des usagers et la pression des lobbies. La tentation est grande pour les décideurs de faire porter le poids de la décision sur les experts, malgré le peu de moyens dont ils disposent pour apprécier le bien-fondé de l’expertise. C’est pourquoi, à côté des spécialistes pointus, il importe de donner la parole aux experts des domaines voisins, épidémiologistes, statisticiens, « généralistes » de la pensée scientifique, mais aussi de développer une expertise de la mise en œuvre des décisions prises, de faire remonter vers les décideurs l’information venant des exécutants ou des usagers qui sont les véritables experts de l’applicabilité des décisions.
L’expertise est un pilier essentiel des progrès et des décisions. Mais ce n’est pas elle qui pose les questions, et elle ne donne pas « la » réponse
aux problèmes. C’est lui rendre toute sa valeur que d’en relativiser la portée”
. [9]

ASSOCIATIONS DE MALADES

Elles agissent souvent en tant qu’experts. Pour certaines les conflits d’intérêts sont très importants et doivent entraîner notre méfiance.

Comment se faire une opinion en médecine.

La médecine a fait des progrès immenses mais ce n’est pas pour cela qu’on doit croire « tout ce qui se dit » car :
 Sur beaucoup de pathologies, il n’y a pas de progrès.
 Avant d’arriver à un progrès il y a beaucoup de tâtonnements et donc de bêtises dites et faites.

Où trouver la bonne information ?

Quel est la valeur des recommandations, avis d’experts, résultats d’études, informations du médecin traitant, affirmations des articles de journaux et/ou sites médicaux, croyances de l’opinion publique, conseils du voisin, d’un ami ou d’un pseudo sur internet ?

Même s’il existe une hiérarchie des valeurs (voir les niveaux de preuve ouici), ce qui compte c’est, avec le temps, l’accumulation des arguments et la discussion critique.

Pour ceux qui rechignent à se mettre à l’EBM, deux
auteurs éminents, David Isaacs, et Dominic Fitzgerald en proposent pas
moins de 7 alternatives.
 [11]

1. Eminence-based médecine : c’est le haut statut (éminence) du
praticien, souvent grand professeur, qui est prépondérant par rapport
au niveau de preuve.

2. Vehemence-based médecine : c’est la véhémence, l’enthousiasme du
praticien et son niveau sonore qui l’emportent sur le niveau de preuve.

3. Eloquence-based médecine : Ce sont les qualités d’orateur et son
charisme qui l’emporteraient sur le niveau de preuve.

4. Providence-based médecine : les preuves sont du libre arbitre de
Dieu. Malheureusement trop de praticiens auront du mal à lui passer la
main.

5. Diffidence-based médecine : certains médecins voient un problème et
recherchent une réponse. D’autres voient simplement un problème. Le
médecin timide peut ne rien faire par désespoir. Ceci, naturellement,
peut être mieux que faire quelque chose de mauvais.

6. Nervousness-based médecine : la crainte du litige est une
stimulation pour se lâcher dans les investigations et le traitement.
Dans une atmosphère de nervosité phobique, le seul
mauvais examen est celui que le praticien n’a pas pensé à demander.

7. Confidence-based médecine : basé sur la confiance en soi, les
auteurs laissent cette alternative aux seuls chirurgiens

Lorsqu’on dispose de beaucoup de temps, Il faut aller à la recherche des études :

 [12]

  • études en double aveugle contre placebo
    • Les essais comparatifs randomisés en double aveugle sont considérés comme la meilleur méthode de recherche pour évaluer l’efficacité des médicaments. Mais ces seules caractéristiques ne sont pas suffisantes pour juger de la qualité d’un essai thérapeutique, ou démontrer un éventuel progrès thérapeutique.
  • méta analyses
  • études épidémiologiques
  • médicaments ;

Lorsqu’on a peu de temps, il faut faire appel à des synthèses :

  • Guides de pratique clinique, recommandations...
    • Il existe une hiérarchie : recommandations fondées sur
      • un haut niveau de preuve
      • un consensus professionnel "fort"
  • Revues systématiques (Review)
      • Exemple ici sur le cancer du sein, ici sur le placebo, ici sur l’acupuncture.
  • Avis d’expert
    • consensus d’expert
      • "les pansements primaires, sont un sujet qui, contrairement aux médicaments, ne suscite pas beaucoup de mobilisation pour réaliser des études. Donc il n’existe pas ou peu d’études sur le sujet et pas de méthodologie d’étude de niveau élevé. Ce sont donc les consensus d’experts qu’il faut prendre en compte et qui définissent l’intérêt de l’utilisation des différents pansements primaires. "
    • avis d’un expert
    • avis "d’école"
  • la presse professionnelle (hors LRP)
    Autre :
  • la représentation populaire souveraine (le parlement)

Résultats d’études

Médicaments : AMM ASMR RCP...

Recommandations de l’HAS

  • Critique de ces recommandations :

 Prescrire et HAS
 formindep
 critique générale (et synthèse des critiques particulières : prescrire N° 306 avril 2009
 Critique de chaque recommandations : Prescrire tous les mois

  • où les trouver ?

Sur le site de l’HAS : Publications par types : les recommandations professionnelles

Reco américaines

Sur le site de l’afssaps

Sur le site de l’Anaes

Revue Prescrire

Rapports de l’académie de médecine : taper fibromyalgie dans la barre de recherche.

Cochrane review

NICE

Etudes épidémiologiques

Critique études de cohortes

Ex : Etudes de cohortes de mineurs exposés au radon.

Avis d’expert

Il faut être formé à la lecture et à la critique des articles médicaux.

Expert reconnu (AFU)
Spécialiste local

Autre

questions au gouvernement : taper par exemple fibromyalgie dans "recherche simple",

les médias

Internet

"Étude" sur une personne. Voir par exemple ici.

Une étude pourrait avoir de la valeur s’il s’agissait d’une maladie constamment mortelle (ou qui entraîne constamment des signes médicaux sévères) qui guérisse sous l’effet du traitement. Exemple la découverte de l’efficacité du vaccin contre la rage par Pasteur. Voir cependant le cas des miracles de Lourde.

Hiérarchie des preuves

En cours de rédaction

1° études en double aveugle contre placebo
2° méta analyses
3° Guides de pratique clinique, recommandations...
- reposant sur un haut niveau de preuve
- un consensus professionnel fort
- Revue Prescrire
4° l’AMM, ASMR RCP
5° études épidémiologiques
études prospectives,
études rétrospectives
études cas témoins
6) Avis d’expert qui fait autorité
7) Presse professionnelle
8) Congrès
9) Expérience personnelle du médecin
10) Expérience de malade

les données des essais cliniques sont dans les rapports d’études cliniques (clinical study reports). Voir l’EMA ?

Ce qui n’a aucune valeur

 Simple rapprochement de données hétéroclites rassemblées après coup. Recherche non méthodique sur internet.
 Presse non professionnelle
 Expérience rapportée
 Article n’ayant pas été soumis à la contradiction de pairs scientifiques.

Quelle opinion se faire en cas d’absence de toute donnée scientifique pertinente de qualité, ou en cas de manque de données importantes ?

Suspendre son opinion. C’est l’évidence, mais c’est pourtant très difficile pour les médecins d’avouer qu’ils (la science) ne savent pas et pour le malade d’accepter que les médecins (la science) ne sachent pas et n’aient pas de réponse.
Les malades (et les médecins) ont tendance à surévaluer les bénéfices supposées des interventions médicales, et à sous évaluer les risques.

Que décider en cas d’absence de toute donnée scientifique pertinente de qualité, ou en cas de manque de données importantes ?

Les malades demandent que les médecins agissent, estimant qu’il est préférable d’agir que de ne rien faire. Difficile pour un médecin de conclure une consultation sans prescription.
Primum non nocere, et donc souvent il faut savoir ne rien faire, supporter et attendre que la nature fasse son œuvre.
Préférer les traitements avec un recul d’utilisation le plus grand.

Brouillon

http://www.cebhc.co.za/what-is-evidence-based-health-care/

http://www.jim.fr/medecine/actualites/medicale/e-docs/evidence_based_practice_quand_les_preuves_sont_peu_probantes_169416/document_actu_med.phtml

http://trialsviewer.com/#/search/

Critères combinés [15] :
C’est un critère qui réunit plusieurs événements de nature différente.
Ils permettent d’obtenir un résultat "statistiquement significatif" plus vite et avec moins de patients.
Pb : ils permettent aussi de détourner l’attention d’un critère clinique pertinent pour lequel il n’y a pas de différence statistiquement significative.
Il faut que ces critères combinés soient pertinents et d’importance à peu près égale pour les patients.
Si on combine le critère A et le critère B le bénéfice attendu est : "soit une diminution du risque A soit une diminution du risque B".

Soit une donnée/affirmation médicale : est-elle vraie, est-elle fausse ?

Il faut distinguer :
1° le degré plus ou moins élevé du niveau de preuve et l’importance décisionnelle plus ou moins grande de cette affirmation.
2° Ce sont les essais comparatifs randomisés en double aveugle qui ont le plus haut niveau de preuve.
3° le niveau de preuve peut être contestable du fait
 Qu’une seule étude "positive" ne suffit pas. Il en faut au moins deux. Données limitées
 Qu’il existe des biais
 Données contradictoires
4° l’importance décisionnelle peut-être minime du fait
 Qu’il est difficile d’extrapoler les résultats de l’étude
 Que l’intérêt, en particulier clinique,du résultat s’il est prouvé est minime.
5° Pour décider il faut accepter obligatoirement une part d’incertitude.

http://www.egora.fr/sante-societe/medias/205022-le-chocolat-fait-maigrir-la-fausse-etude-reprise-partout

https://associationslibres.wordpress.com/2015/05/02/evaluer-la-qualite-des-recherches-scientifiques/

Consensus et recommandations :

http://www.atoute.org/n/forum/showpost.php?p=5176968&postcount=35

niveau de preuve, sinon consensus , du moins observations multiples
des médecins utilisateurs de la chose

adaptée aux données de la science

conférences de consnsus

http://docdudoc.over-blog.com/article-googliser-et-pubmediser-pour-mieux-connaitre-67209911.html
http://docdudoc.over-blog.com/article-une-jeune-fille-avec-trop-de-poils-66570191.html

Biais de confirmation
http://fabrice-nicolino.com/?p=1803

Lecture critique
http://www.mongeneraliste.be/actualites/aluminium-toxique-ou-pas
http://www.jim.fr/medecine/actualites/pro_societe/e-docs/aluminium_dans_les_vaccins_analyse_piquante_dune_etude_pas_si_toxique_169301/document_jim_plus.phtml

La *toxicité aiguë est faible*. Aucun décès humain n’a été attribué à
l’ingestion ou l’inhalation d’aluminium.

Déduction implicite : la "toxicité" existe ! On ne précise pas les conséquences. On ne retient pas qu’il s’agit de toxicité aiguë et non pas chronique, mais qui peut le plus...? On néglige le fait que cela ne concerne pas l’application cutanée ou l’injection. Donc on déduit que l’aluminium est toxique en aigüe ou chronique quelque soit le vecteur.

Dans l’état actuel de connaissances, aucune donnée ne permet d’attribuer
un risque cancérogène à ces produits.

Déduction : c’est donc que le risque cancérogène est possible. Il y a donc un risque de cancer.

Idem pour la maladie d’Alzheimer : pas de démonstration mais c’est possible. Donc il y a un risque.

Un lien possible avec la maladie d’Alzheimer et la maladie de Parkinson
existe peut-être, mais aucun lien causal n’a été démontré.

Sur base d’études de laboratoires menées sur des rongeurs, les
chercheurs ont constaté une toxicité de l’aluminium au niveau du système
nerveux et des reins.

Déduction : il y a un risque chez les rongeurs donc ce risque existe chez l’homme. Rien n’est dit en ce qui concerne les doses...

Le Conseil supérieur de la santé conclut son analyse en soulignant qu’il
ne peut estimer valablement les risques à l’heure actuelle.

Donc là aussi suspicion. De plus on devrait s’attendre à ce qu’ils ne donnent aucune consigne...

Mais principe de précaution :

Il recommande aussi de ne pas utiliser ou de limiter l’usage des
produits cosmétiques fortement concentrés en aluminium.

C’est possible, il y a donc un risque.

La bonne lecture :

On n’a aucune donnée probante pour les usages cosmétiques, donc principe de précaution, ce qui ne signifie pas qu’il y a un risque.

A comparer à :
http://lepharmachien.com/ondes/

Combien absorbe t-on "naturellement" d’aluminium ? (alimentation)
Quel est la dose toxique ?
Quels sont les signes de toxicité ?

peer review (évaluation par les pairs) = revues à comité de lecture : les articles sont soumis à la relecture par des collègues chercheurs du domaine avant publication.

JNR
Journal of Negative Results in Biomedicine
PLOS
Journal of Pharaceutical negative Results
Cortex

http://www.huffingtonpost.fr/2017/07/27/grace-a-star-wars-il-piege-4-revues-scientifiques-peu-scrupuleu_a_23050715/

bon sens ou science ??
commentaire d’arrêt sur image
C’est extrêmement laborieux parceque Daniel ne comprend rien à la démarche scientifique, et je ne peux lui donner tort ! ;-D

Je vais prendre un exemple qui me touche de près :

 Élément 1 : je suis atteint d’une maladie hormonale, une insuffisance hypophysaire, avec rupture de tige.

 Élément 2 : mon père, non pas paysan ni même agriculteur, était exploitant agricole comme il se plaisait à dire, et balançait des tas de cochonneries dans ses champs, connues pour être des perturbateurs endocriniens.

De ces deux éléments, le bon sens amène à conclure le lien évident de cause à effet.
Pour un scientifique, le bon sens est une faute professionnelle !

Il est strictement impossible d’établir scientifiquement un lien entre ces deux éléments.

Si vous êtes Marie Monique Robin ou Elise Lucet, vous direz ce que le bon sens vous commande.
Si vous êtes du gouvernement, responsable sécu, journaliste mainstream, ou porte-parole de Monsanto, vous vous réfèrerez à ce que disent les scientifiques.

Il paraît que l’homéopathie ne fonctionne que par effet placebo. En ce cas, peut-on expliquer comment des hautes dilutions peuvent avoir un effet placebo sur des cellules in vitro
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/20043074
des végétaux ?
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29621812
des globules blancs ?
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/15105967

Aucun fondement scientifique ? Hormèse, loi d’Ardnt-Schultz

Rien que de l’eau dans les préparations ? Ce n’est plus ce que disent les sciences :
https://www.researchgate.net/publica..._of_homeopathy

Ce n’est pas parce qu’un article est référencé dans pubmed, qu’il a de la valeur ! La plus grande majorité (90% pour moi) n’ont aucune valeur probante et sont même à jeter à la poubelle...
C’est d’ailleurs ce que dit le deuxième lien, que vous n’avez pas dû lire car il analyse seulement la qualité des publications : "Publications on plant-based test systems were analysed with regard to publication quality, reproducibility and potential for further research."
Et la conclusion : « Regarding research design, future trials should implement adequate controls to identify specific effects of homeopathic preparations and include systematic negative control experiments. »
Rien pour dire que l’homéopathie fonctionne chez les plantes..
Ils n’ont même pas de valeur pour orienter les recherches futures..
Pour les autres liens il s’agit de même d’abstracts et les études sont sans groupe contrôle et donc sans évaluation statistique.
Sans parler du reste ; parution dans une revue à comité de lecture, critique des pairs, confirmation par une deuxième équipe...
L’Hormèse n’est pas une loi scientifique. D’après ce que j’ai lu, le phénomène ne concerne que quelques cas, en tout cas pas les dilutions sans plus aucune molécules..
Je n’ai pu ouvrir le dernier lien. Un calcul élémentaire montre qu’il n’y a plus que de l’eau (enfin du sucre !) dans les granules à partir de 12 CH, et même avant …
4 CH = une goutte de la substance de produit actif initial dans une piscine de jardin,

5 CH = une goutte de cette même substance dans une piscine olympique,
6 CH = une goutte dans un étang de 250 m de diamètre,
7 CH = une goutte dans un petit lac,
8 CH = une goutte dans une grand lac de 10 km² par 20 m de profondeur,
9 CH = une goutte dans un très grand lac de 200 km² par 50 m de profondeur,
10 CH = une goutte dans la Baie d’Hudson,
11 CH = une goutte dans la mer Méditerranée,
12 CH = une goutte dans tous les océans de la planète,
30 CH = une goutte dans un milliard de milliard de milliard de milliard de fois toute l’eau de tous les océans de la planète.

https://www.revmed.ch/RMS/2017/RMS-N-582/Less-is-more-en-geriatrie-oui-mais


llide la donnéeArticles généraux : sur l’EBM
 docteur du 16
 autre article du docteurdu16.

Fiabilité des sources d’information : Atoute

https://www.egora.fr/actus-pro/ethique/40557-la-propolis-meilleure-que-la-chimio-contre-le-cancer-ils-sont-tombes-dans-le
https://www.egora.fr/actus-pro/insolite/30420-avec-sa-fausse-etude-inspiree-de-star-wars-il-piege-quatre-revues

RCP :
 "il y a des informations décisives ici et là dans les RCP, pourvu qu’on les lise en détail avec esprit critique. Pour ne pas se laisser berner."
 "Le RCP annexé à l’AMM ne résume pas, loin de là, tout ce qu’il faut savoir sur l’intérêt et les risques à utiliser un médicament."
Prescrire N° 319 mai 2010.

https://associationslibres.wordpress.com/2015/05/02/evaluer-la-qualite-des-recherches-scientifiques/


[1Lu dans un forum : "Et euh si je suis diagnostiquée fibromyalgique depuis 2005 !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
A la différence c’est que je ne suis absolument pas d’accord avec le diagnostic.
Car justement si je tiens compte de tout ce que je lis au quotidien sur les personnes qui sont aussi diagnostiquées, je ne me retrouve absolument pas du tout."

[2La Rationalité. Raymond Boudon. Que sais-je ?

[4Voir sur ce fil de discussion de atoute les interventions de Tovarich et les réponses de moicat et Mo Yeh

[5Intervention dans un forum

[6Où les papillons passent-ils l’hiver. patrice Leraut

[7Philippe Huneman . philosophie magazine mars 2015.

[8Le problème est de savoir comment justifier l’opposition à l’autorité (de la loi) dans une démocratie.

[10En général en s’appuyant sur quelques voies dissidentes, en opposition à la théorie officielle et/ou majoritaire : voir par exemple cette association. A noter page 7 de leur rapport d’activité : Recettes : 59 % de dons, 22 % de cotisations et 19 % de sponsors. Quels sont ces sponsors ? Je n’ai pas trouvé la réponse sur le site ni sur internet.

[11David Isaacs, Dominic Fitzgerald, Seven alternatives to evidence based
medicine. BMJ 1999 ;319:1618-1618
Departments of Education and Medicine, New Children’s Hospital,
Westmead, NSW 2145, Australia

[12CHAPITRES CLIQUABLES

[13différence d’espérance de vie, de mortalité, de qualité de vie du patient et non différence mineure d’un paramètre biologique quelconque

[14Plusieurs années(?) pour l’espérance de vie, amélioration importante(?) de la qualité de vie

[15prescrire oct 2016