Accueil > Questions sur la médecine > Opinion personnelle sur certaines questions médicales > Symptômes médicalement inexpliqués > Fibromyalgie > Traitement de la fibromyalgie [version 0.55 du 24/02/2011]

Traitement de la fibromyalgie [version 0.55 du 24/02/2011]

jeudi 1er novembre 2007, par omedoc

RESERVE MEDECINS

Il semble qu’il n’y ait aucune guérison naturelle.

Les traitements symptomatiques même si qualifiés de peu ou pas du tout efficaces sont conservés et consommés au très long cours.

Les références confirment l’absence de traitement efficace.

Il existe cependant quelques rares guérisons. [1].
 Soit parce que la personne a accepté sincèrement l’origine psychologique des troubles
 Soit parce que la personne s’est engagée dans la défense et la promotion d’un (pseudo) traitement : chélation du mercure, régime sans gluten, séances aqua fm

Si l’origine psychologique est retenue, cela change tout en ce qui concerne l’approche thérapeutique. La psychothérapie est en fait le seul espoir de guérison, puisque c’est le traitement adapté en cas d’origine psychologique, et sinon il n’y a de toute façon pas de médicaments. Faire un choix entre les deux hypothèses est donc important (quoique ? voir cet article). Pour cela il faut argumenter : voir mon article sur le sujet.

Trois modèles de prise en charge thérapeutique.
En fonction des a priori qu’on a sur l’origine de la maladie, on pourra soit privilégier le traitement symptomatique et ne traiter que le coté réactionnel des troubles psychiques (modèle origine organique), soit rechercher et traiter une origine psychologique, en évitant tout traitement symptomatique (modèle origine psychologique). Sur les modèles voir mon article sur le sujet

La troisième possibilité est de traiter l’affection sans a priori sur l’origine de la maladie. Cela parait difficile, je ne sais pas si c’est possible.
Pour cela il faut éviter que la relation médecin malade se laisse enfermer dans un certain fonctionnement. Il faut rester attentif et ouvert, toujours chercher à comprendre, s’interroger. Poser le diagnostic de fibromyalgie et/ou prescrire un traitement symptomatique est une arme à double tranchant. Cela risque de bloquer tout changement, mais c’est peut-être aussi l’occasion et la possibilité pour le médecin de pouvoir parler d’autres choses, et aborder les autres (vrais) problèmes. C’est le principe du levier. Au lieu de soulever directement un poids, on peut plus facilement le faire indirectement en appuyant sur le levier.

Fibromyalgie

A intégrer cette étude récente

traitements

MFK

Prescrire [2]

Pascal Cathébras [3]

EULAR

La réalité du terrain ?

paracetamol oui commencer par lui Habituellement uilisé sans grand succè maise n l’absence d’études bien conduites il est raisonnable d’en rester au paracétamol... oui
opioïdes faibles (tramadol) oui Deux essais : Peu d’efficacité, beaucoup d’effets indésirables et d’interactions(à tester après le paracétamol) ... associé éventuellement au tramadol oui
cortisoniques inefficaces inefficaces voire délétères non recommandé Parfois prescrit
AINS inefficaces 4 essais : pas d’effet habituellement utilisés sans grand succès
morphiniques majeurs/opioïdes à proscrire à éviter non recommandé Voir cette note [4]
certains antidépresseurs de plus en plus utilisés mais pas de résultat décisif durable Deux méta analyses : Imipraminiques : du mieux chez un tiers à un quart des patients(à tester après le paracétamol). Autres antidépresseurs : pas de résultats probants Plus étudiés. Ce sont les tricycliques qui s’avèrent les plus utiles à court ou moyen terme [5] oui
anxiolytiques Peuvent être utiles
Clonazepam non évalué
certains anticonvulsivants : Pregabaline, Gabapentine idem Faible avantage sur le placebo(à tester après le paracétamol) Peuvent être utiles oui
hypnotiques peuvent être utiles pour le sommeil
hormone de croissance Etudié chez sujets dont le taux d’IGF1 était bas. efficace sur score douleur et qualité de vie, mais canal carpien et rebond à l’arrêt du traitement
éducation du patient oui idem TCC
sétrons, kétamine premier résultat des essais plutôt décevants oui
traitement en milieu aquatique chauffé oui essais de qualité médiocre oui
neuromodulation oui
suppléments nutritionnels, régime végétarien, coussins magnétiques, chiropraxie, application de chaleur... essais de qualité médiocre
biofeedback essais de qualité médiocre résultats mitigés
hypnose résultats mitigés
massages essais de qualité médiocre rarement étudié de façon rigoureuse
physiothérapie, étirements, balnéothérapie rarement étudié de façon rigoureuse
Thérapies comportementales et cognitives oui 16 essais : Résultats modestes, non supérieur au bénéfice lié à de simples programmes éducatifs semblent peu influencer les symptômes mais améliore la qualité de vie, l’humeur, le sentiment d’efficience personnelle et la gestion du stress oui
Exercice physique de renforcement (natation, yoga, stretching postural, aérobic...) oui 35 essais : Fort taux d’abandon en raison d’une exacerbation des douleurs oui
Exercice physique exercice physique visant à réduire le déconditionnement musculaire ; travaux de bonne qualité. Efficacité à court terme de l’exercice aérobie. oui
Relaxation oui essais de qualité médiocre rarement étudié de façon rigoureuse
acupuncture oui 5 essais : résultats peu probants résultats mitigés oui
soutien psychologique oui Aider les patients à supporter leurs symptômes et les inciter à éviter les médicaments à effets indésirables, ce qui est peu acceptables vu leur efficacité modeste oui
suivi psychiatrique surtout si les troubles psychologiques semblent prédominants
prise en compte des difficultés familiales (y compris sexuelles) sociales et professionnelles très important aide médicosociale voire socioprofessionnelle
prise en charge pluridisciplinaire consensus général
qualité de la relation patient (écoute bienveillante, empathie essentiel et conditionne les résultats Améliorer la qualité de vie passe d’abord par la reconnaissance de la réalité de la douleur.

[1Source expérience personnelle et fréquentation des forums

[2Le choix du traitement et des risques qui y sont liés appartient aux patients, informés des diverses options

[3Un programme gradué basé sur l’éducation, les antidépresseurs tricycliques, à petite dose, la balnéothérapie, la réadaptation physique, et les TCC, séparément ou en combinaison apparaît comme la prise en charge la plus valide

[4La prescription de morphine n’est conseillée par aucun référentiel.
 Elle est à proscrire pour Marcel-Francis Khan
 Elle est à éviter selon Pascal Cathébras :
 Elle est non recommandée selon l’EULAR
 Selon l’académie de médecine et l’HAS : "la morphine, qui a un effet inconstant, ne saurait être utilisée de façon prolongée dans une telle indication."
 Elle n’est pas recommandée non plus selon "l’HAS " américain :
1. Opioids, benzodiazepines, non-steroidal anti-inflammatory drugs (NSAIDs), magnesium, guaifenesin, and hormonal agents (thyroxine, dehydroepiandrosterone [DHEA], melatonin, calcitonin) have not been shown to be effective or recommended for treatment of FM. (Huynh, Yanni, & Morgan, 2008) (Grade C, Evidence Poor).
 Elle n’est pas citée par Prescrire comme faisant parti des traitements..
 Selon mon expérience les morphiniques sont peu prescrites dans la fibromyalgie, ne sont pas réellement efficaces et il y a un important risque de dépendance : Propos d’une patiente : « On m’a donné du Skénan pour traiter ma fibromyalgie et le Skénan est devenu mon principal problème de santé . » De plus la morphine s’oppose à la redynamisation. Voir aussi le lien HAS : « […] On vous donne des trucs à base de morphine qui vous mettent comme un légume, vous perdez l’appétit, vous êtes dans des états de nausée pas possibles, vous ne vous alimentez plus, qu’on vous met du Renutril pour vous alimenter, c’est le machin, qu’on vous donne des trucs et que vous vous apercevez
que cela vous nuit plus, que votre colopathie... et qu’en fin de compte, finalement, vous finissez par être
vraiment déprimé, de l’état dans lequel vous êtes, et que cela ne vous améliore en rien le sommeil et qu’en
plus, cela va vous provoquer des trous de mémoire et de concentration qui sont carrément... parce que
nous, on a quand même des petits problèmes de concentration avec cette maladie et que cela demande
plus d’effort qu’avant pour certains trucs. Donc, non, moi, je ne prends pas un truc juste parce qu’ils veulent
m’enterrer au fond d’un lit et ne plus m’entendre. »

 Voir aussi la mise au point de l’AFSSAPSsur le bon usage des opioïdes forts dans le traitement des douleurs chroniques non cancéreuses. Sept 2004 :
La prescription de morphine n’est donc pas conforme aux données actuelles de la science.

[5améliore surtout le sommeil, la douleur et la fatigue. L’amitryptilline est le médicament le plus prescrit, à dose modérée