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Paiement à la performance : le mal absolu [version 0.50]

samedi 23 juillet 2011, par omedoc

A lire et rerelire sur http://ecoposante.free.fr/ "Géraldine Bloy et Laurent Rigal - « Avec tact et mesure ? Les médecins généralistes français aux prises avec les évaluations chiffrées de leur pratique »"
Lien rompu : voir ici ?

Il n’y a pas de possibilité d’adapter le paiement à la performance pour en faire quelque chose de "bien", Il n’y a pas de cas où le paiement à la performance ne soit pas un "mal". C’est pour cela que je parle de "mal absolu". [1]
Même si l’argent peut pourrir, l’évaluation [2] manipuler et la recherche de la performance aliéner, l’évaluation (même "objective") n’est pas un mal en soi, au contraire (voir ci-dessous), l’argent non plus [3], de même pour la recherche de la performance.
Ce qui est un mal c’est l’association des trois...

Oui il faut refuser le paiement à la performance mais pas pour les mauvaises raisons de l’affiche...

L’affiche que je ferais serait plutôt :

je refuse le paiement à la performance pour les médecins car je suis contre tout paiement à la performance dans quelque métier que ce soit.

Les bonnes raisons sont en effet "politiques" et "philosophiques".

Philosophiquement j’estime que si la société veut valoriser le travail elle doit le faire en valorisant le plaisir de travailler, et donc ne pas motiver par l’argent (par ex travailler plus pour gagner plus) mais par la fierté du travail bien fait. Cela passe par l’évaluation objective de sa pratique. Donc ce que je conteste ce n’est pas l’évaluation ou la nécessité de se donner des objectifs, mais la rémunération qui va avec, qui veut-être plus qu’une indemnité comme dans le CAPI [4]

Il y a de bons et de mauvais médecins. Tout le monde est d’accord je suppose avec cette affirmation. Le problème ce n’est donc pas les bons médecins (en fait difficile à définir mais là n’est pas la question), le problème ce sont les "mauvais médecins" (plus facile à définir). Qu’en fait-on ?
Comment faire que les mauvais médecins s’améliorent.

Pour cela il faut d’abord et obligatoirement qu’ils soient motivés à s’améliorer, (et donc par exemple à lire Prescrire et/ou participer aux FMC et/ou s’autoévaluer et/ou réfléchir sur leur travail et/ou à acheter des logiciels d’aide à la prescription et/ ou à chercher à s’informer des dernières données de l’art médical.?.)

Comment donc motiver ces médecins qui en général n’en ont rien à foutre à chercher à bien travailler ! L’idéologie actuelle est de penser qu’on va motiver les mauvais médecins à bien faire leur travail par l’argent, et surtout qu’il n’y a que ça qui peut les motiver (avec la mise en concurrence). Cela rejoint le « travailler plus pour gagner plus ».

Au-delà du problème philosophique du sens du travail cette idéologie a des effets pervers mortifères.

En effet : Pour toucher le "pognon" les mauvais médecins vont chercher à atteindre les objectifs sans se poser de questions (et donc parfois au détriment de la qualité réelle des soins et/ou de la déontologie) et en bidouillant si nécessaire. Or les objectifs ne sont que des objectifs intermédiaires : ils peuvent servir en tant qu’outils d’autoévaluations (comme la prise de la tension) mais ne doivent pas être un but en soi (le vrai but étant l’impact sur la qualité de vie et/ou la morbimortalité). Donc les mauvais médecins ne seront pas plus motivés à devenir meilleur, pire ils penseront que puisqu’ils ont atteint les objectifs et ont la rémunération ils sont devenus de bons médecins ?
Pour les bons médecins cette rémunération sera vécu comme une injustice (à développer)

Par ailleurs les arguments de Foucras me semblent mauvais.
 [5]

D’un médecin

la motivation est une donnée tout à fait désuète

Si la rémunération à la performance n’est pas faite pour pousser par exemple les médecins à convaincre les femmes de se faire dépister du cancer du sein, à quoi sert-elle ?

Je ne vois que deux possibilités :

Soit il s’agit d’une "récompense gratuite" (= qui n’attend rien en retour), (d’un don, d’une cerise sur le gâteau, d’un hochet, d’une image comme à l’école primaire...) Cela me semble difficile à défendre, mais pourquoi pas... A ce moment là toute mon argumentation s ?effondre... les médecins qui atteignent les objectifs le font par conviction personnelle et non pour l’argent...

Soit Il s’agit de corrompre la conscience des médecins, car ce qui compte ce n’est pas l’atteinte des objectifs mais de marchandiser le travail. Et là cela rejoint le problème philosophique que je n’ai pas développé et que pose la rémunération à la performance. Cette explication est la plus probable (mais difficile à argumenter) car au fond on peut se demander si la qualité des soins est leur principale préoccupation (sinon ils s’y prendraient autrement), et les objectifs du P4P ne sont qu’un leurre pour en faire accroire...

A noter la confusion symptomatique entre mérite et performance ! [6]

A noter aussi la soi-disant "logique marchande". Or, question commerce, le paiement à l’acte [7] est quand même plus proche de la logique marchande (patient/client) que le paiement à la performance (exemple : indicateur sur les génériques).... [8]

La convention

Pour MG Francece n’est pas du paiement à la performance mais de la rémunération sur des objectifs de santé publique.

1° mal : le paiement à la performance ne rend pas plus "performant" : les effets pervers.

 ?Lorsqu’un archer tire pour rien, il déploie tout son talent. S’il tire pour gagner une coupe en cuivre, il est déjà nerveux. S’il tire pour un prix en or, il devient aveugle et voit deux cibles - il perd ses moyens. Son talent n’a pas changé, mais le prix le disperse. Il est soucieux. Il pense davantage à gagner qu’à tirer. Et le besoin de gagner le vide de son pouvoir.? [9]

Est-ce que le paiement à la performance permettra de mieux soigner ?
Tout est là : Maya Bacache-Beauvallet & Anne Pezet & Samuel Sponem, « Les indicateurs de performance en question », La Vie des idées, 22 février 2008. ISSN : 2105-3030. : effets pervers, inefficacité, inutilité...

 ?l ?agent manipule stratégiquement cet indicateur en allouant une part de son effort à son activité productive et une autre part au sabotage de l ?activité productive des autres. ?

 ?Il revient souvent à payer les agents pour ce qu ?on ne souhaite pas vraiment lorsque ce qu ?on souhaite est difficile à libeller dans un contrat de travail. ?

 ?Mais là aussi l ?évaluation subjective a des effets pervers : biais pour une évaluation complaisante (le chef direct est incité à garder de bons rapports avec ses subordonnés), biais vers la moyenne (tout le monde est autour d ?une même évaluation), biais vers les « yes-men » (on veut plaire au chef direct en lui disant oui à tout). Enfin ces indicateurs ne sont pas vérifiables, donc soumis à manipulation : le principal a toujours intérêt ex post, c ?est-à-dire une fois le travail terminé, à sous-payer l ?agent qui ne pourra se justifier ?

 ?Les agents qui ont déjà atteint la norme ne font plus rien et inversement ceux qui sont trop loin de la norme ne font plus rien non plus. ?

Etc, etc....

 ?La demande politique d ?une plus grande clarté dans l ?administration des fonds publics et l ?exigence d ?efficacité à l ?égard des fonctionnaires a nécessité la mise en place d ?un suivi des performances de ces administrations. Néanmoins, aux inconvénients des indicateurs déjà connus dans les secteurs privés, s ?ajoutent des difficultés spécifiques à leur utilisation dans les secteurs publics. ?

 ?Le développement d ?une véritable « managérialisation » de la société, à laquelle nous assistons depuis quelques années avec la LOLF, l ?entrée des méthodes de mesure de la performance dans toutes les sphères y compris non marchandes, laissent un peu perplexes les professeurs et chercheurs en management que nous sommes. Ces techniques de contrôle et de pilotage, que nous enseignons dans les filières de gestion des universités, sont bien connues. Mais quand nous les enseignons, nous en soulignons aussi bien les avantages que les inconvénients. En effet, ces techniques comportent de nombreuses limites sur lesquelles il convient de s ?interroger avant de les plébisciter par simple mimétisme. ?

Etc Etc

1) On risque d’attribuer au "glandeur" un objectif correspondant à un travail normal. Ceci est injuste pour celui qui travaille normalement et à qui on demandera de travailler plus. Si on fixe au glandeur un objectif trop élevé pour lui il ne cherchera pas à l’atteindre et s’installera dans sa situation.

2) Fixer des objectifs quantitatifs de production permet de cacher la surcharge de travail.

3) le salaire au mérite empêche d’essayer de résoudre le problème de : comment motiver les salariés autrement que par l’argent ?

4) Une fois l’objectif réalisé le salarié va se démotiver

5) Un objectif trop élevé est démotivant. Un objectif facile à atteindre ne sert à rien.

6) Si c’est à enveloppe constante les salariés sont mis en concurrence entre eux. Cela va contre le travail en réseau, la coopération, la mutualisation...

7) les salariés vont travailler pour atteindre l’objectif et laisser tomber tous le reste.

8) Si l’objectif est atteint et qu’il n’y a pas de reconnaissance automatique alors le salarié se sentira floué.

9) Atteindre un objectif quantitatif se fera au détriment de la qualité.

10) Ceux qui seront récompensés seront d’abord ceux dont il faut acheter la conscience, ceux qui adhèrent (ou font semblant) au discours du chef (d’où la récompense fréquente des cadres), viendront en dernier ceux qui ne font pas de vagues, tout ceci quel que soit la qualité du travail fait. Ce qui compte, comme pour le reste c’est le paraître.

Le salaire au mérite n’a de sens que pour les commerciaux, sachant que dans ce cas c’est le client qui en pâtit... Mais il est vrai que le commerce envahit tout.

Un équivalent du salaire au mérite c’est la prime au résultat.

2° mal ; le paiement à la performance dévalorise le travail : la motivation par l’argent

Comment faire pour motiver les salariés ?

Voir mon article motivation au travail

Voir les articles sur les hôpitaux magnétiques

On paye les gens à bien faire leur travail ! Comme si l’on n’avait pas du plaisir à faire du bon travail, comme si les médecins ne cherchaient pas à faire au mieux.

Idem pour le P4P conventionnel qui est donc un "mal absolu" : En monétisant la fierté du travail bien fait, la fierté de rendre service aux autres, il entame la valeur intrinsèque du travail et pousse l’individu vers l’égoïsme.

3° mal : le paiement à la performance est facteur de souffrance

Voir mon article sur le stress au travail

Lire Question d’économie de santé : Récompense au travail ressentie et santé des seniors

Récompense = ? Récompense financière ? Reconnaissance ? Récompense symbolique (= se sentir utile ?) ?

" Certes, évaluer et, sur certains points, mesurer une performance restent nécessaires, mais en voyant cette évaluation et mesure comme l’occasion de faire le point, de dresser un bilan, d’opérer des rectifications, sans plus. Abandonner le pilotage pathogène par les résultats et instaurer un pilotage par les processus d’apprentissage réciproque." [10]

4° mal : la rémunération à la performance est injuste : quelle "juste" rémunération ? Rémunération au mérite ?

La rémunération a la performance est parfois défendue comme une juste récompense. Il s’agit de récompenser les meilleurs, ceux qui font des efforts pendant que les autres se la coule douce...

Rémunération à la performance ou au mérite ? Comment mesurer le mérite...?

la rémunération peut-être basée, soit sur le mérite, soit sur la performance, soit sur la pénibilité, soit sur rien (rémunération identique pour tout le monde, l’intérêt du travail étant la seule récompense).

Si la rémunération doit être basée sur quelque chose elle doit l’être sur la pénibilité et non sur le mérite ou la performance.

Commentaire des propos du Pr Roland Rymec, président du Snam-HP : le quotidien du médecin 12/10/2006.

"La part variable va peut-être accentuer ces écarts (de salaire), mais il me semble juste que ceux qui s’investissent le plus soient les mieux rémunérés."

Il s’agit d’abord dans ces propos de justice, donc de morale, et non par exemple de chercher à motiver les gens. Or c’est cette dernière qui est souvent mise en premier.

"cela permet de compenser la pénibilité dans certaines disciplines"

Doit-on rémunérer mieux les travaux pénibles ou les gens qui s’investissent ?

"L’enjeu est crucial : il s’agit pour l’hôpital de garder ses médecins, et si possible les plus performants."

Il s’agit pour ce professeur de faire marcher la concurrence afin de sélectionner les plus performants, il n’est pas dit "les meilleurs".

5° mal : idéologique

Quel lien entre le paiement à la performance et la RGPP, La LOLF, Le management, la privatisation de la sécurité sociale.

Pour le SML, l’adoption du protocole d’accord signe "un virage de la modernité, le début de l’entreprise libérale". [11]

"Le développement d ?une véritable « managérialisation » de la société, à laquelle nous
assistons depuis quelques années avec la LOLF"
[...] "Les chercheurs en gestion les présentent ainsi parfois comme des outils de
légitimation ou des « machines de guerre »."
 [12]

D’un médecin :

L’ étage "politique" de la Sécu - et nombre de politiques autant à droite qu’ à gauche- semblent vraiment très séduits et attachés au P4P,

Réponse d’un autre :

Politique de l’affichage.
Néolibéralisme du P4P et néo socialisme de la prévention.
Chaque camp fait du gagnant gagnant comme on dit chez les marketers.
Ce qui est bon pour l’appareil d’Etat est bon pour la société.

"Néolibéralisme du P4P" : Il y a en effet une relation très profonde que je me propose d’analyser (un jour). Ce n’est pas pour rien que les anglais sont les champions du P4P !!

Un mal philosophique/spirituel

 ?Bien sûr, vous devez subvenir à vos besoins. Mais, si vous travaillez dans un esprit de service et créativité, tout ce que vous ferez aura plus de portée. Si vous offrez votre travail à Dieu, sans aucun sentiment d’avidité ni aucune attente en matière de résultats, vous bénéficiez de la seule vraie liberté d’action.? [13]

Les mauvais arguments

A) La mesure de la performance n’est pas possible !

L’évaluation du travail ne veut rien dire. On évalue le résultat du travail, la performance, le mérite, la pénibilité, le temps de travail, le stress.....

Le problème c’est le choix des indicateurs (a priori mauvais si c’est un évaluateur externe qui décide) et l’interprétation des résultats (liés en particulier aux effets pervers)..

Exemple d’évaluation de la performance : l’outil STEP cliquer sur "fonctionnement" : "C’est votre capacité à les identifier rapidement que l’on cherche à mesurer ici.
C’est donc un test de performance et pas seulement de connaissance pour lequel il faut être rapide, réactif comme nous le sommes tous les jours en situation d’écoute et de décision."

Indicateurs proposés par le Collège général de l’est parisen

docteur du16

Les cafés de la statistique

B) Toute évaluation est mauvaise !

Analyse scientifique des indicateurs

"En fait, les indicateurs sont des instruments de gestion très utiles à condition de ne pas y accorder trop d ?importance, pour préserver un jugement discrétionnaire (qui est l ?essence de l ?homme d ?action, bien plus que ne le sont les indicateurs) et surtout de les manier avec précaution. Si vous ne connaissez pas votre métier, ils ne vous rendront pas meilleurs. Ils peuvent dans certains cas aider à y voir plus clair dans une situation confuse, ils peuvent aussi vous aider à comprendre de vos erreurs, mais ils ne ferment jamais tout à fait les débats sur la performance. Ils peuvent surtout être utilisés pour faire avancer, non pas la vérité mais ses propres intérêts. Les chercheurs en gestion les présentent ainsi parfois comme des outils de légitimation ou des « machines de guerre ». Leurs fonctions sont alors très différentes de la recherche de l ?objectivité qu ?ils sont censés permettre ? Un mauvais indicateur ou un mauvais chiffre sert ainsi bien d ?autres fins que l ?efficacité.’" [14]

Rechercher la performance n’est pas mauvais en soi mais particulièrement périlleux. Philippe Zarifian : Travail, performance et santé

Dejours distingue l’évaluation quantitative et objective de l’évaluation qualitative subjective. Il est d’accord pour le deuxième type. [15]

En fait on peut avoir des évaluations qualitatives et objectives..

Je vais "démontrer" que l’évaluation objective (quantitative ou qualitative) est la seule évaluation possible.

On parle depuis très longtemps de l’évaluation des médecins.

  • La revue du Praticien - médecine générale N° 664 11 octobre 2004
    • Les médecin, l’évaluation et la formation : Jean-Michel Chabot(ANAES)
    • Comment évaluer sa pratique professionnelle : Pierre Monod (URML)
    • Le bilan professionnel personnalisé : UNAFORMEC
    • Le bilan de compétence : MG FORM
    • Les démarches réflexives et(ou) évaluatives : MG FORM
    • STEP Situation et test d’évaluation et de performance : ACFM
    • Les groupes de pairs : SFMG

C) Ce n’est pas éthique

Prescrire avril 2012 : lettre adressée par un médecin généraliste de Paris à la CPAM :
 "Il est probable que la généralisation de la prime à la performance soit une mesure pragmatique utilisant une vielle recette dont l’efficacité ne se dément pas : l ?appât du gain."
 Ma réponse : Non il s’agit d’une mesure dogmatique reposant sur la croyance du néolibéralisme qu’il n’y a que l’argent qui peut motiver à "bien" travailler.
  ?Pour qui rêve encore d’un exercice effectué « en âme et conscience » et « tenant compte des données actuelles de la science », traiter ses patients en fonction d’une prime accordée pour s’être soumis aux directives de l’assurance maladie...?
 Ma réponse : Les objectifs du paiement à la performance tiennent compte des données actuelles de la science, ne sont pas des créations de l’assurance maladie [16], et ne sont en aucune façon des directives. C’est là où l’on voit poindre une opinion anti sécu chez ce médecin.
  ?On ne se demande plus si l’on agit pour le bien de son patient mais si l’on aura sa prime en se conformant aux désirs de l’assurance maladie ?
 Ma réponse : Cela reste dans l’idéologie néolibérale : il n’y a que l’argent qui compte. C’est encore pire pour le paiement à l’acte. Voir cet excellent article sur les dépassements d’honoraires [17]
  ?Et penser que les médecins vont changer leur façon de soigner pour avoir une prime est certainement réaliste mais insultant pour ceux qui ont une éthique ?.
 Ma réponse : Le sous entendu me semble être que si on a une éthique on doit refuser le paiement à la performance [18] C’est donc ce médecin qui pourrait être insultant envers ses confrères.

Sur le même thème la rémunération à la performance entraînerait une rupture de la confiance. Voir conférence de Grimaldi (vers la fin)

D) Il faut distinguer et récompenser les bons médecins des mauvais !

Est-ce que le paiement à la performance permettra de mieux soigner ? Les syndicats signataires ne semblent pas aller jusque là :
 "L ?objectif est de plus rémunérer la qualité que la quantité" [19].
 Pour Claude Bronner(FMF) : "L’aspect scientifique du paiement à la performance n’a pas de sens"

En fait il s’agit, pour les syndicats, de récompenser les médecins qui font des efforts pour faire de la bonne médecine

P4P et évaluation de la qualité

L’objectif du P4P n’est pas l’évaluation de la qualité. L’objectif est
de diminuer le coût des dépenses publiques.

Le P4P découle de la RGPP et de la LOLF
Concernant le lien P4P - RGPP

Dans cette thèse sociologique sur la médecine générale.

On peut lire page 119 :

"Les recommandations connaissent une forte audience auprès des gestionnaires car elles répondent à " leur désir incessant de quantification sur des pratiques qui se revendiquaient jusque-là comme insaisissables au jugement gestionnaire car affaire d’art, d’autonomie professionnelle et de jugement clinique" (Couturier et al). Autrement dit, elles coïncident avec l’émergence de la nouvelle gestion publique (Merrien, 1999), d’inspiration néolibérale, visant à donner les moyens à l ?État de mieux utiliser ses ressources par un contrôle étroit de ce qui se réalise sur le plan clinique."

On peut aussi lire dans un numéro de la revue Esprit de juillet 2012 sur "le mirage de l’excellence" :

"les procédures d’évaluation se sont développés dans toutes les professions et ne touchent plus seulement les cadres mais, selon les enquêtes, environ la moitié des salariés. Elles sont aussi utilisées pour la réforme des politiques publiques (notamment à travers la revue générale des politiques publiques, RGPP)."

On pourrait citer d’autres articles.

il s’agit in fine de diminuer les coûts, même au détriment de la qualité

La qualité n’est en fait qu’un habillage pour faire passer les réformes.

Voir le rapport du Conseil d’analyse économique : "Réflexion sur l’organisation du système de santé"

Il s ?agit là d ?un champ de réflexion très vaste. Il faut d ?abord partir d ?un
constat : les dépenses de soins de ville connaissent depuis plusieurs années
un ralentissement, expliqué à la fois par le ralentissement des prix et des
volumes ; il reste néanmoins des gains efficience possibles, notamment
en matière de prescription médicamenteuse (à cet égard, la mise en place ré-
cente du paiement à la performance des médecins généralistes constitue une
innovation que le rapport aurait pu mentionner)

Les leviers à la disposition du régulateur sont de plusieurs ordres pour
mieux réguler l ?offre et aligner stratégiquement les offreurs par le biais
d ?incitations financières et non financières.
Certes, le levier tarifaire est réel : à l ?hôpital, des améliorations pour-
raient être apportées à la T2A (plus grande transparence sur le calcul des
coûts, dégressivité des tarifs à l ?allemande, etc.) ; en ville, le paiement à la
performance pourrait être étendu (à d ?autres critères ou à d ?autres professions), et des rémunérations nouvelles doivent être inventées (on y revient
plus bas).

A noter que la T2A n’a rien à voir avec la qualité...

L’individualisation de la rémunération a remplacé la lutte des classes :
Explication
Voilà donc le mécanisme :
Les travailleurs demandent une augmentation de salaire ( de la consultation pour les généralistes
Avant il y avait un rapport de force, avec des "grèves"

Actuellement on "nous dit il n’y a plus de sous.... On ne peut vous augmenter par contre on est d’accord d’augmenter votre rémunération si en échange vous devenez plus performant.... Tout ça sans savoir s’il y a le début du commencement de la possibilité d’évaluer la performance ou la qualité... Et cela donne le P4P. Il y a marqué dessus : c’est beau, c’est bien, c’est bon, mais dans la réalité ce n’est ne favorise pas la qualité ni la performance d’ailleurs... [20]

Cette recherche d’une diminution du coût des service public entraine deux justifications langue de bois... : "l’amélioration de la qualité" et "On peut vouloir réduire le coût de fonctionnement de certains services pour augmenter la productivité et dégager ainsi de l’argent pour de nouvelles missions supplémentaires."

Brouillon

http://www.prevention-medicale.org/actualite-qualite-et-securite-des-soins/paiement-a-la-performance-qualite-hopitaux.html

http://www.verbiage.fr/les-strategies-absurdes-maya-beauvallet/

Avis du SMG

article d’alternative économique

Évaluations chiffrées :

Comptabilité analytique :
Journalière
Choix entre items
à la minute..

Résultats travail RPS

droit médical

Rapport IGAS

la rémunération des médecins conseils à la performance : [avis du CO : http://www.conseil-national.medecin.fr/article/accord-d%E2%80%99int%C3%A9ressement-des-praticiens-conseils-1030]

http://www.atoute.org/n/article218.html

http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2011/06/30/04016-20110630ARTFIG00670-medecins-le-paiement-a-la-performance-serait-generalise.php

http://www.lemonde.fr/societe/article/2011/07/21/les-primes-a-la-performance-pour-les-medecins-bientot-generalisees_1551052_3224.html

http://leplus.nouvelobs.com/contribution/174902;des-primes-a-la-performance-pour-les-medecins-injuste-et-inefficace.html

http://lesrapports.ladocumentationfrancaise.fr/BRP/084000596/0000.pdf

http://www.anu.edu.au/aphcri/Presentations/Campbell_lecture_3_March_2011.pdf

http://www.health.org.uk/public/cms/75/76/313/2194/Do_quality_improvements_in_primary_care_reduce_secondary_care_costs.pdf?realName=gdrj7N.pdf

http://www.cairn.info/load_pdf.php?ID_ARTICLE=SPUB_021_0047

http://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736%2808%2961123-X/abstract

http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2078175/

http://www.atoute.org/n/forum/showthread.php?t=138149&page=8

http://mingle-trend.respondi.com/fr/28_07_2011/prime-performance-medecins-generalistes/

http://www.qof.ic.nhs.uk/index.asp

http://puppem.com/Actualites.aspx#16

http://puppem.com/Pages/Actualites.aspx#16

http://www.oedipe.org/fr/actualites/lademarchequalite

http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/14651858.CD008451.pub2/abstract

http://ddata.over-blog.com/0/10/54/33/Theses-etudiants/These-finale-CAPI.pdf

http://www.pratiques.fr/Medecin-Generaliste-leve-toi.html

http://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_1024822/ameliorer-la-qualite-des-soins-ne-se-resume-pas-a-un-suivi-dindicateurs?xtmc=DID&xtcr=1

http://www.egora.fr/sante-societe/horizons-2012/141793-chaud-devant-pour-le-p4p

http://www.apima.org/img_bronner/CAPI_performance_Synthese.pdf

Dr. Jean-Marie Le Guen,


 La convention médicale met en place une réforme de la rémunération sous la forme du paiement à la performance. Quel est votre avis sur cette innovation ?

 J ?y suis favorable. Je suis pour une évolution au-delà du paiement à l ?acte que je trouve frustrant et même dévalorisant pour la profession médicale. La rémunération a vocation à être profondément réformée. La convention spécifie que ce type de paiement représente 10 % environ de la rémunération du médecin, je pense qu ?il faut aller bien plus loin. Je pense que la mutation que nous avons à faire est bien plus considérable que cela, et que la rémunération n ?en est qu ?un des éléments. Le temps de la tarification à l ?acte dominant ne satisfait plus personne.

 Le terme de « performance » semble vous choquer un peu ?

 On aurait pu choisir le mot de la qualité, c ?eut été peut être plus conforme à l ?éthique médicale.

http://www.prevention-medicale.org/gestion-des-risques-lies-aux-soins/revues-de-questions-thematiques/effets-pervers-du-paiement-

http://www.nytimes.com/2014/07/29/upshot/the-problem-with-pay-for-performance-in-medicine.html

Some fear that pay for performance could even backfire. Studies in other fields show that offering extrinsic rewards (like financial incentives) can undermine intrinsic motivations (like a desire to help people). Many physicians choose to do what they do because of the latter.

a-la-performance.html ?


[1Conséquence : on ne doit pas accepter le paiement à la performance même par cynisme : d’un médecin : "tout sou qui tombera j’ai décidé de prendre.
ma conduite perso ? je prends, je ne cherche même pas à savoir quels sont les items, de manière à ne pas modifier ma pratique. [...] Je décide que c’est sans moi. Je ne me sens pas investi de la mission de sauver le bousin.
Hâtons la chute."

[2La rémunération est fonction de la mesure de la performance

[3Pour le CAPI il s’agissait plus d’indemnisation que de rémunération

[4idem l’indemnité pour assister à une FMC...

[5Déjà dire :
"Imaginons un instant que l’on est à 79,5 % de mammographie, et que la barre des 80 %, qui déclenchera points et revenus supplémentaires, dépende de l’acceptation ou non de l’examen par la patiente que l’on a devant soi,"
est Faux.
Ensuite pour :
"Comment, ici, oublier la différence entre les critères cliniques, utiles à la santé des patients, et les critères intermédiaires"
Qui oublie ?
Les portes ouvertes philosophiques en ont marre d’être enfoncées : "L’évaluation de la performance doit porter sur le patient, l’être humain, et non pas sur les statistiques."
A noter en passant que lui aussi semble d’accord avec la rémunération en fonction de l’évaluation de la performance.
Tout est à critiquer...

[6A développer...

[7et encore plus le secteur 2...

[8Voir deux exemples ici

[9Chuang Tzu

[11Le quotidien du médecin

[12article de la vie des idées : lien ci-dessus

[13Livre : Sagesse et spiritualité pour les Nuls

[14article de la vie des idées : lien ci-dessus

[15écouter ici le 3° "volume" (je crois)

[16Il s’agit d’objectifs négociés avec les médecins des syndicats

[17C’est un article exceptionnellement intéressant.

1° A noter :
 ?
On ne régule pas un système avec l’éthique .?
Qui fait écho à mon article sur la responsabilité : doit-on agir sur les hommes ou sur le système ? ?Qui est responsable ? Les concepteurs du système bien sûr ?. "Ne nous laissons pas distraire par les hurlements sur les « abus ». Ils existent. Ils sont le fait d’une minorité. Ils doivent être sanctionnés. Il faut passer aux actes. Qu’attend-on ?"

2° A noter aussi les passages sur la volonté : "En ont-ils vraiment la volonté"

3° Et puis surtout la démonstration sur le fond du caractère « mortifère » du dépassement qui « détruit le métier qui l’utilise », et « pervertit le fondement, dénature l’essence, le c ?ur même de la médecine » ? C’est ce que je dis du paiement à la performance ? « Ce système d’allocation ou de prise de revenus supprime le motif à agir qui était une des forces de la médecine libérale ». d’où d’ailleurs le 4°

4° « [Il faut que] Le colloque singulier ne se consacre plus qu’au diagnostic et à la prise en charge, il est libéré des problèmes d’argent et de revenus du médecin » ? Nous sommes à epsilon de la demande de suppression du paiement à l’acte !!!

En conclusion : Des libéraux qui veulent faire du bon pain pour le village sans avoir à se faire de souci pour leur revenu...

[18Voir la suite du courrier : "je refuse cette prime".

[19MG France

[20Et ce malgré l’intention initiale... pour des raisons à développer