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Commentaire du livre de Marie Pezé.[version 0.00 du 17/12/2008]

mardi 16 décembre 2008, par omedoc

Commentaire du livre de Marie Pezé. "Ils ne mourraient pas tous mais tous étaient frappés." Journal de la consultation "Souffrance et Travail".

EN COURS D’ECRITURE

« Vous voulez en savoir plus sur la souffrance au travail ? Il faudrait que vous entriez dans mon bureau, que vous preniez place sur cette chaise à côté de la mienne. Il faudrait que vous assistiez à la consultation avec moi. Que vous écoutiez. »

La connaissance, repose sur l’expérience de terrain, et sur son analyse. Si l’un des deux manque alors on ne connaît rien. Les administratifs analysent les statistiques des arrêts de travail, trouvent de belles corrélations, mais n’y connaissent rien. Les médecins du terrain n’y connaissent rien non plus s’ils n’ont aucune réflexion. Ne parlons pas des médias, de l’opinion publique et des personnes qui interviennent dans les forums. Ils n’ont ni connaissance du terrain, ni esprit critique.

« Vous pourriez ainsi entendre l’extraordinaire impact du travail sur le corps et sur le psychisme. Le travail peut sauver. Il peut tuer aussi. »

Voir mon article sur la relation corps esprit. L’impact que peut avoir l’anxiété, la dépression, le stress, les traumatismes, les mauvaises conditions de travail en général, le malheur en général, sur le psychisme et le corps est minimisé par ceux qui ne souffrent pas mais aussi par ceux qui souffrent et culpabilisent. Il s’agit du problème des somatisations. Il y a de la violence dans certains types de management, dans certaines ambiances de travail, dans certains rapports humains, dans des paroles, et cette violence peut tuer la conscience, l’être et même le corps du travailleur : « travail sous contrainte de temps, harcèlement, emploi précaire, déqualification, chômage. »
Le travail doit être un lieu d’épanouissement. Le travail est une valeur. C’est pourquoi il y a plus de personnes qui justifieraient d’un arrêt de travail et qui continuent cependant de travailler, que de personnes qui abusent.
Nous avons même le droit d’être heureux dans notre travail.

L’énergie peut se libérer de façon soudaine ou progressive. dans un cas on parle de violence, dans l’autre de "travail" d’usure. La violence est donc une libération rapide d’énergie qui peut léser le corps et l’esprit. Le travail peut donc rendre malade pour deux raisons : violence ou usure.

La douceur, qui est l’inverse de la violence, est donc une action avec absence de libération d’énergie ou plutôt, il y a bien libération d’énergie, mais elle est positive. C’est une énergie qui soigne, qui répare, qui fait du bien, et non une énergie qui blesse. [1]

le travail est en général violent (ou usant). le problème c’est la violence évitable et/ou non nécessaire [2].

Un coup porté à une personne peut la blesser. Ce n’est pas obligatoire. Il faut qu’elle soit suffisamment fragile. La résistance ou l’endurance a cependant des limites. Lorsqu’un travailleur encaisse des "gifles", le traitement n’est pas de l’aider à les supporter, mais d’arrêter qu’elles soient données.

Cette analyse qui concerne la vie au travail, concerne aussi la vie tout court. Il y a des violences inévitables et il faut savoir les endurer, (et pour cela il faut commencer à les accepter). Il y a des violences évitables, il faut ne pas les accepter et lutter contre. La perte d’emploi qui aboutit au chômage puis au RMI est une violence inacceptable. La maladie est souvent inévitable. La mort à partir d’un certain âge est inévitable.

« Êtes vous prêt à entendre tout ce que les patients ont à dire sur leur travail ? Quoi qu’ils disent ? Je dois vous prévenir, vous n’en sortirez pas indemne. »

C’est pour cela que la prescription et le contrôle des arrêts de travail est si usant. Être confronté à la souffrance est une violence.

Ici, entre ces murs, le travail ne peut être ramené à de simples indicateurs statistiques, ni se borner à une addition d’expérience singulière.

C’est pourtant ce qu’on essaye de nous faire avaler. Nous sommes fascinés par les chiffres. Nous croyons qu’un chiffre est plus proche de la vérité qu’une expérience non quantifiable. Ce n’est pas le chiffre qui est faux, c’est l’interprétation qu’on en fait. La subjectivité n’est pas plus proche de la vérité. Il faut la confrontation des deux. Il y faut l’esprit critique : "critique" des chiffres, "auto critique".


[1la douceur est plutôt une libération progressive d’énergie "positive". Une libération soudaine d’énergie positive est-elle possible ?

[2Tu travailleras à la sueur de ton front(usure). Travail=Tripalium (violence). Voir lespoésies sur le travail