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Arrêt de travail : Les problèmes [version 0.10 du 12/08/2010]

mercredi 2 janvier 2008, par omedoc

Version très expurgée d’un passage de mon livre.

Un gouffre financier [1] ?

Sept milliards d’euros.
L’arrêt de travail coûterait cher à la société (en maladie) et à l’employeur (en AT). De la à dire qu’il y trop d’arrêts de travail il n’y a qu’un pas. Et s’il y a trop d’arrêts c’est qu’il y a trop d’abus...

Discours de Xavier Bertrand lors de la remise du rapport sur la détermination, la mesure et le suivi des risques psychosociaux au travail : « Le stress au travail c ?est aussi un coût social et humain. Le turn over, l ?absentéisme et la baisse de la productivité sont une chose, mais le mal-être en est une autre. Mais le stress disons le clairement c ?est aussi un coût économique. Selon le BIT, le coût du stress dans les pays industrialisés s ?élève entre 3 et 4% du PIB dans les pays industrialisés. Pour la France, cela représenterait environ 60 milliards d ?euros. Pour l ?entreprise, ce sont des pertes en termes de productivité (absentéisme, arrêts de travail) et de perte de qualité. Pour la société ce sont la prise en charge des arrêts de travail, des maladies et des médicaments. Une étude de la CNAM réalisée en 2004 a montré qu ?1/4 des arrêts de travail de 2 à 4 mois ont pour motif des « troubles mentaux et du comportement » en particulier chez les cadres et les professions intellectuelles. »

L’arrêt de travail a des conséquences sur le fonctionnement de l’entreprise : il désorganise le travail.

Courrier d’un employeur : demande de contrôle médical urgent : « cette situation devient impossible à gérer au niveau de l’entreprise de maçonnerie, tant au niveau des autres salariés, qu’au niveau de l’organisation du travail. »

L’arrêt de travail peut être le signe d’une souffrance liée au travail.

« 
Le travail est source d ?épanouissement, d ?émancipation de promotion sociale mais aussi il peut être source de difficultés, il peut être générateur de souffrance, nous devons tout avoir à l ?esprit.
 » [2]

Voir le rapport Lègeron

L’arrêt de travail peut déboucher sur la perte d’emploi, ce qui est un traumatisme important.

Que deviennent les salariés déclarés inaptes au travail ?
Publié le 16/07/2010

Une étude pluridisciplinaire conduite dans un service interentreprises de santé au travail en région parisienne, brosse un tableau sombre du devenir des 596 salariés (65 % âgés de 40 ans et plus, dont 38 % ayant 50 ans et plus) déclarés inaptes au travail entre 2006 et 2008 par 21 médecins du travail. La déclaration d ?inaptitude a mené au licenciement des salariés dans 90 % des cas, 6 % ont été reclassés et 1 % a bénéficié d ?un aménagement de poste. Aucun salarié de 50 ans et plus n ?a été reclassé. Secteurs les plus concernés : l ?agroalimentaire, les secteurs vente-commerce, transport-logistique, et services. Principales pathologies menant à l ?inaptitude au travail : les atteintes articulaires et les troubles musculo-squelettiques (54 %), les troubles psychologiques et la souffrance au travail (23 %).

Dr Julie Perrot

Daussy J et coll. Devenir des inaptitudes. 31ème congrès national de médecine et santé au travail -1 au 4 juin 2010 - Toulouse


Une catastrophe sociale :

 ?Il y a deux ans, la vie de sébastien est sortie de son long cours tranquille. Une dépression et ce Marseillais de 35 ans finit par se faire licencier de son emploi de maçon. Aujourd’hui ses allocations chômages ne lui permettent plus de payer les mensualités de son prêt auto[.....] Dans 73% des dossiers, le surendettement est dû à une diminution des ressources consécutive à un accident de la vie. ? [3]

L’allocation aux adultes handicapés et certaines pensions d’invalidité sont inférieures au seuil de pauvreté : voir article d’alternative économique
et surtout ce site


Un traumatisme psychologique important :

Les viticulteurs qui vu la concurrence ne peuvent plus vendre le vin et donc risquent de ne plus travailler la vigne, manifestent, cassent et brûlent des commerces. Ils témoignent du traumatisme de la perte d’emploi.

la prescription de l’arrêt et le contrôle est difficile :

Il n’y a pas de référentiel
Vu les enjeux, et le manque de moyens, la charge psychologique est très élevée.

 Rare sont les médecins conseils qui aiment s’occuper des arrêts de trravail. Les libéraux pour certains ne souhaitent qu ?une chose « au Médecin conseil de prescrire les arrêts et de maîtriser les IJ ? »
Comme c’est un « problème », tout le monde le fuit.


[1Dixit Guy Abitbol

[3Alternatives économiques fév 2008 : article sur le surendettement (1 millions de personnes)