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Le bonheur [version 0.05 du 27/07/2009][ancienne version 0.00 du 14/11/2008]

dimanche 22 juillet 2007, par omedoc

Pour qui veut faire quelque chose de sa vie la différence entre vivre et survivre n’est pas l’essentiel. L’essentiel n’est pas la recherche du bonheur, mais faire quelque chose de sa vie. Vivre ce n’est pas rechercher le bonheur, c’est pouvoir se dire à la fin d’une journée qu’on ne l’a pas perdue, et à la fin de sa vie, qu’elle a été « accomplie. »
Vivre est un terme flou qui concerne autant le bonhomme qui regarde le match de foot à la télé avec une bière-pizza que le résistant de 39-45. Survivre c’est vivre après une catastrophe, et c’est ce qu’on peut ressentir actuellement devant les catastrophes, la souffrance (perso ou du monde) et les risques actuels (écologiques ou de guerre par exemple).
Donc il faut vivre comme si on survivait, et chercher l’accomplissement de soi. Le bonheur risque de venir par surcroît comme la cerise sur le gâteau.
Quand à la barrière et à la non reconnaissance, je pense qu’il y a plus souvent une barrière au bonheur qu’un non reconnaissance lorsqu’il arrive. Mais ce n’est que mon expérience.

Faut-il rechercher le bonheur ?

1) Parce qu’on le cherche en général là où il n’est pas, chercher le bonheur est le meilleur moyen de ne pas le trouver. Voir par exemple l’article sur travailler plus pour gagner plus.

2) On doit auparavant lever les obstacles au bonheur.

3) N’y a t-il pas d’autres valeurs plus importantes ? par exemple la recherche de la vérité.
C’est le cas du philosophe Marcel Conche. Il explique qu’il n’a pas connu le bonheur et que ça ne l’intéresse pas.
Cette philosophie de la vie à des conséquences en médecine : A-t-on le droit de traiter son patient avec un placebo ? Doit-on dire la vérité au malade ? Actuellement c’est le médecin qui choisit en fonction de la conception du monde qu’il croit deviner chez son patient. En ce qui concerne le placebo, en dehors du problème philosophique il y a un problème stratégique : est-ce la seule réponse possible à la demande du patient lorsqu’il n’y a pas de tratement ?

Citations

Pour ce penseur (R Misrahi), le bonheur présente trois contenus : la réflexion qui permet à l’individu de devenir vraiment la source des décisions concernant son existence ; l’amour.. ; la jouissance du monde, qui peut s’exprimer en appréciant la beauté de la nature, en admirant une oeuvre d’art ou encore en se lançant dans une action.
Lecomte p 96.

La beauté est une promesse de bonheur

Tout joie vraie ne va pas sans inquiétude.

bonheur, ataraxie,

Lorsqu’ils se posent, souvent sur le tard, la question cruciale : "A quoi doit servir la vie ?", nombre d’hyperactifs sont frappés du syndrome du "si j’avais su". L’x-Beattles John Lennon racontait ainsi lors d’une interview : "La vie, c’est ce qui s’écoule pendant que vous faites des projets."
....
Que faire pour ne pas oublier le bonheur ?
Simplement, prendre le temps de réfléchir. Penser (ou repenser régulièrement) à ses priorités. L’hyperactivité a pour inconvénient (et avantage) principal, souvent inconscient de nous éviter de penser et de réfléchir à ce que nous voulons faire de notre vie.
Vivre heureux p 223

Il me semble qu’il vient d’une confusion entre la paix (ne pas souffrir de manque) et la satiété (ne plus avoir d’envie ni de motivation). La paix n’apporte pas la démotivation, mais plutôt le discernement. Et il existe chez l’être humain d’autres motivations à l’action que le manque et la souffrance.
vivre heureux p 177

Selon Evagre le Pontique, celui qui peut résister à l’acédie par la fermeté d’esprit et la patience pourra résister à tous les autres péchés et connaîtra ainsi la joie. Celui qui est rempli de joie ne pèche pas, c’est pourquoi surmonter l’acédie est le chemin de la vertu.
Ennui p 69

Pourquoi serait-on crée pour être heureux (et non malheureux, ou ni l’un ni l’autre, ou autre chose).

Le divertissement pourrait presque sembler préférable à la misère de la vie, parce qu’il procure au moins un semblant de bonheur pour un moment. Vouloir échapper à l’ennui par les distractions revient à vouloir échapper à la réalité, à ce néant qu’incarne chaque être.
Ennui p 73

Face à la maladie, celle des autres, mais aussi la sienne, il aidait à rester debout, fier, libre. Cette liberté est à la base de l’aptitude au bonheur, de la faculté à jouir des multiple plaisirs que la vie peut offrir, même aux pires moments.
SDK à propos de Michel Sapir La lettre de psychiatrie Française fév 2002.

"Chercher le bonheur dans cette vie, c’est là le véritable esprit de rébellion."
Ibsen in vivre heureux p 187

Pour Pascal, l’homme sans Dieu est condamné au divertissement : il n’est pas besoin, selon lui, d’un esprit supérieur pour comprendre qu’il n’existe aucune joie de nature à nous satisfaire durablement et complètement sur cette terre. En l’absence d’une relation avec Dieu, nous nous tournons vers le divertissement pour oublier notre condition misérable, mais cette attitude se révèle destructrice car elle nous éloigne encore davantage de Dieu. "La seule chose qui nous console de nos misères est le divertissement, et cependant, c’est la plus grande de nos misères. Car c’est cela qui nous empêche principalement de songer à nous et qui nous fait perdre insensiblement"... toute la vie n’est qu’une fuite devant a vie, laquelle, fondamentalement est un néant sans Dieu.
Ennui p 72

Vouloir échapper à l’ennui par les distractions revient à vouloir échapper à la réalité, à ce néant qu’incarne chaque être
Ennui p 73

Le plaisir n’est que la satisfaction momentanée de quelques tendances
Cm

Ce n’est pas dans la gaieté, ni les plaisirs, le rire et les jeux, compagnon de la frivolité, qu’on trouve le bonheur, mais dans la fermeté et la constance malgré la tristesse
Cicéron Définition II

Etre bête, égoïste, et avoir une bonne santé, voilà les trois conditions voulues pour être heureux ; mais si la première vous manque, tout est perdu.


"On devrait bien enseigner aux enfants l’art d’être heureux. Non pas l’art
d’être heureux quand le malheur vous tombe sur la tête ; je laisse cela aux
stoïciens ; mais l’art d’être heureux quand les circonstances sont passables
et que toute l’amertume de la vie se réduit à de petits ennuis et à de petits
malaises.

La première règle serait de ne jamais parler aux autres de ses propres
malheurs, présents ou passés. On devrait tenir pour une impolitesse de
décrire aux autres un mal de tête, une nausée, une aigreur, une colique,
quand même ce serait en termes choisis. De même pour les injustices et pour
les mécomp­tes. Il faudrait expliquer aux enfants et aux jeunes gens, aux
hommes aussi, quelque chose qu’ils oublient trop, il me semble, c’est que les
plaintes sur soi ne peuvent qu’attrister les autres, c’est-à-dire en fin de
compte leur déplaire, même s’ils cherchent de telles confidences, même s’ils
semblent se plaire à consoler. Car la tristesse est comme un poison ; on peut
l’aimer, mais non s’en trouver bien ; et c’est toujours le plus profond
sentiment qui a raison à la fin. Chacun cherche à vivre, et non à mourir ; et
cherche ceux qui vivent, j’entends ceux qui se disent contents, qui se
montrent contents. Quelle chose merveil­leuse serait la société des hommes,
si chacun mettait de son bois au feu, au lieu de pleurnicher sur des
cendres !"

livre "propos sur le
bonheur" d’Alain, téléchargeable ici

http://classiques.uqac.ca/classiques/Alain/propos_sur_le_bonheur/propos_sur_le_bonheur.html

Chapitre l’art d’être heureux

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