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La valeur suprême actuelle : "travailler plus pour gagner plus..." [version 0.00 du 25/09/2008]

vendredi 21 septembre 2007, par omedoc

Quelle horreur ! [1] L’argent est devenu une valeur morale !
Avant les valeurs proposées étaient la liberté, l’égalité, la fraternité, la construction d’une société ou les gens pourraient vivre heureux ensemble. Actuellement une seule valeur, le pouvoir d’achat !

Il serait plus logique de commencer par nos besoins. De quoi avons nous réellement besoin pour vivre et être heureux. A partir de là on peut en déduire le travail nécessaire pour satisfaire ces besoins. Pourquoi ne pas communiquer sur le bonheur, les faux besoins [2] ? La productivité actuelle permet de peu travailler pour être heureux [3]. Il n’y a même pas besoin de parler de "Décroissance".

Les gens réclament le droit à la santé, [4]. Pour rester dans le même type de revendication, il serait moins idiot de réclamer le droit au bonheur [5]. Mettre le bonheur au centre de l’action politique obligerait à analyser ses conditions . On s’apercevrait alors qu’avoir plus l’argent pour consommer plus ne rend pas plus heureux (évidemment à partir d’un certain seuil). On s’apercevrait qu’on ne peut être heureux tout seul, et peut-être même qu’une des conditions du bonheur est d’avoir été à l’origine de celui d’une autre personne.

Pour illustrer ces propos (bon c’est sûr je comprend que Beigbeder puisse en irriter certains) :

Frédéric beigbeder

Voir aussi ici

Non seulement travailler plus (pour gagner plus) ne rend pas plus heureux mais au contraire : « Dans certaines conditions, l’augmentation du revenu peut conduire à la baisse du bien-être » [6]

Je préfère parler de misère plus que de pauvreté de victimes de la guerre économique plus que de personnes en situation de pauvreté. La misère est une situation de sous humanité. Il y a évidemment toutes les conditions matérielles qui contraignent les êtres humains à lutter au quotidien pour tenter de survivre. mais la misère est aux deux bouts de la chaîne. Elle est très souvent du côté des riches et des puissants, sous la forme de la misère affective et spirituelle. le fait de considérer en permanence autrui comme un rival, comme une menace, conduit à être dans une situation de solitude et de misère affective. Et , si le but de la vie est de devenir un producteur compétitif mû par le seul désir de possession, on ajoute la misère éthique et spirituelle à la misère affective.
(patrick Viveret journal Résistances oct 2007)

« A l’heure du "travailler pour gagner plus", slogan électoral en passe de devenir la nouvelle devise républicaine, comment ne pas entendre sa "voix" qui demanderait - courtoisement : quel travail ? pour ganger quoi ? à quelles fins ? et pour alimenter quelle croissance ? Questions élémentaires, simples et impitoyables qui parcourent les travaux d’andré Gorz, si bien résumé par son ami Michel Contat : "pourquoi les hommes acceptent-ils de vivre contre leurs désirs pour satisfaire aux besoins de l’économie marchande, au lieu de mettre les échanges au service de leur propre production en tant qu’être humain ?"
 »
Marc Cravetz : Article sur André DORZ. Revue PHILOSOPHIE Nov 2007.


[1Sur le plan économique, il n’y a pas besoin d’être un expert pour comprendre que ce slogan est une bêtise : voir page 22 d’Alternative économique de sept 2007. On pourrait de même démonter l’autre slogan : "la culture du résultat". Il s’applique aux éxécutants, et pas aux décideurs. Où en est la Lolf ?

[2Le président de la république devrait plutôt dire : « soyez heureux, je vais tout faire pour que cela soit possible »

[3Travailler plus ne permet pas d’être plus heureux.

[4ce qui est une ineptie ; on ne peut que réclamer le droit aux soins

[5Il faut distinguer entre une vie de riche et une vie riche.La véritable finalité de l’être humain devrait-être la joie de vivre. En ce la, georgescu-Roegen renoue avec Aristote et sa condamnation de la chrématistique, le goût de la richesse pour la richesse ; avec John Stuart Mill et son éloge d’un état stationnaire dans lequel les êtres humains cesseraient de courir après l’argent en se combattant et en détruisant les beautés de la nature ; avec john Maynard Keynes appelant de ses voeux un monde dans lequel l’art de vivre aurait pris le dessus sur la course névrotique à l’enrichissement” Extrait d’un article d’Alternatives Economiques de février 2008 sur Georgescu-Roegen

[6Voir article Nicolas Ridoux, La Décroissance oct 2007

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