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Pauvreté : Définitions, indicateurs. [version 0.00 du 22/06/2008]
mercredi 1er août 2007, par
Il y a trois types d’indicateur de la pauvreté : La pauvreté absolue, relative et la pauvreté subjective.
Il faut aussi distinguer la grande pauvreté (= la misère [1] ) de la "simple" pauvreté (par exemple, celui qui a fait le choix de vivre dans la simplicité).
La pauvreté relative concerne la mesure de l’écart entre les riches et les pauvres. Il peut y avoir augmentation de cet écart avec cependant diminution de la pauvreté absolue lorsque les riches profitent plus que les pauvres de la croissance.
Les Néo libéraux estiment que ce n’est pas injuste puisque le nombre de pauvres diminuent en absolu [2] et puisque la diminution de la pauvreté absolue passerait par l’augmentation de l’écart des richesses. Il faudrait même continuer à creuser cet écart pour que tout le monde en profite ! Ceci est grandement contestable, et pourtant l’opinion adhère. On peut imaginer une société ou tout le monde profite de façon proportionnelle de l’accroissement du gâteau.
Il y a par ailleurs la pauvreté subjective qui fait que certains peuvent être heureux avec peu d’argent. Qu’importe alors, au fond, que les riches s’enrichissent encore plus (à condition que cela ne soit pas au détriment des ressources et de l’écologie.
Ceci rejoint l’idée d’un Revenu Minimum d’Existence. La principale critique de ce RME est de dire que plus personne ne travaillerait. Il est à noter, qu’avec cet argument, on ne peut dire à la fois que les rmistes vivent bien [3] et être contre le revenu d’existence puisque si le RMI est un RME alors c’est bien que le RME existe actuellement et n’est pas utopique. [4]. Vive donc la pauvreté "heureuse", c’est à dire la simplicité [5]
et vive la revenu minimum d’existence.
Dans la grande pauvreté, la personne ne peut se nourrir, s’habiller, se loger. Il est obligé de mendier. C’est le plus grand des scandales : qu’elle puisse encore exister alors qu’elle pourrait disparaître. C’est le cas en France
Par contre une vie simple est une vie pauvre, et le sentiment de pauvreté provient alors exclusivement de l’incertitude sur l’avenir.
Un patient que j’ai examiné m’a expliqué qu’il y avait 5 ans qu’il était en intérim. je lui ai demandé si l’intérim était un choix ou non. Il m’a répondu que non et qu’il préfèrerait un CDI, même s’il devait perdre de l’argent. Il préfèrait la certitude d’avoir un salaire, plutôt que de gagner un peu plus et rester précaire ; En dehors de la dimension psychologique (peur de l’avenir), impossible d’emprunter, de louer, de construire son avenir.
Si une majorité de français veulent être fonctionnaires, ce n’est pas pour rien foutre, ou gagner plus, c’est pour ne plus avoir cette incertitude de l’avenir par rapport aux besoins essentiels. On dit que les fonctionnaires sont des nantis (entendu à la radio). Ce n’est pas pour leur salaire (exemple donnés à l’appui par le journaliste), c’est parce qu’ils ont la sécurité de l’emploi. En ce sens, tout le monde devrait être des "nantis".
La différence essentielle entre les riches et les pauvres est donc l’incertitude sur l’avenir, la précarité.
Un personne peut très peu consommer : pas de voiture, des repas simples, pas de télé, etc. malgré cette vie de pauvre (au niveau de la consommation) il sera riche (subjectivement et selon l’opinion publique) s’il a un capital ou un patrimoine suffisant pour qu’il n’ait pas de souci pour l’avenir (Exemple des rentiers et de certains retraités)
Conséquence politique : moins il y a de CDI plus il y a objectivement de pauvres.
L’incertitude sur l’avenir est le deuxième grand scandale de la pauvreté.
Citations
Voir article canard enchaîné du 13 fév 2008 : "Combien y a-t-il de pauvres en France ? [...] Est considéré comme pauvre quiconque perçoit moins de 50% du revenu "median". Soit aujourd’hui, 681 euros pour une personne seule, et 1703 euros pour un couple avec deux enfants de plus de quatorze ans. Au total, 7 100 000 personnes en France vivent sous ce seuil. [...] Un groupe d’expert a pour mission de dire si ce chiffre est satisfaisant ou si d’autres critères peuvent être retenus. « La pauvreté peut avoir une base monétaire et une base non monétaire », explique Emmanuelle Wargnon, la directrice de cabinet de martin Hirsch. Ainsi, certains pauvres sont propiétaires de leur logement (ou de tout autre élément de patrimoine). d’autres bénéficient d’un « accès à la santé » plus facile. Il convient donc de tenir compte de ces éléments afin d’établir un « indicateur d’intensité de la pauvreté ».” les staticiens de l’INSEE ont répliqué : "Ce n’est pas parce qu’une personne possède quelques biens (souvent modestes) qu’elle n’est pas pauvre. la pauvreté est liée à ce qu’un individu peut dépenser chaque mois."
[1] « Je préfère parler de misère plus que de pauvreté de victimes de la guerre économique plus que de personnes en situation de pauvreté. La misère est une situation de sous humanité. » Patrick Viveret
[2] En France, on est en moyenne plus riche actuellement qu’avant.
[3] voir article en cours
[4] Donc soit le RMI n’est pas un revenu minimum d’existence, soit s’en est un et c’est bien. Je démontrerai dans un article qu’on ne peut vivre décemment (et donc être heureux) avec le RMI (sauf cas particulier), contrairement à ce que "l’opinion" croit)
[5] je répète qu’il ne s’agit pas de la misère ( = pauvreté malheureuse) mais d’avoir un minimum pour vivre avec un minimum de confort. C’est un des objectifs de ceux qui veulent la décroissance (le second étant la décroissance pour les riches