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Croyez-moi docteur ! Somatisation et croyance. Traitement II [version 0.65]

jeudi 28 mai 2009, par omedoc

"Docteur, touchez-là et vous verrez comme je souffre ?"

J’analyse le concept de croyance et je l’applique au traitement des somatisations.

EN COURS DE REECRITURE

Thèse : cette demande correspond à une situation où la personne :
1° par peur d’être confronté à une réalité/vérité dérangeante, désagréable ou pire
1° refuse l’origine psychologique des troubles dont elle souffre et se plaint,
2° alors qu’elle sait "intérieurement" que cette origine psychologique est possible.

PENSER OU CROIRE

L’INTELLIGENCE
Penser n’est pas croire. Peu de gens comprennent cela. presque tous, et ceux-là mêmes qui semblent débarrassés de toute religion, cherchent dans les sciences quelque chose qu’ils puissent croire. ils s’accrochent aux idées avec une espèce de fureur ; et si quelqu’un veut les leur enlever, ils sont prêts à mordre. Ils disent qu’ils ont une « curiosité passionnée » ; et, au lieu de dire problème, ils disent énigme. ils parlent de soulever le voile d’Isis, comme si c’était défendu, et comme s’ils devaient y trouver des jouissances miraculeuses. Aussi dans les discussions, vous ne les voyez point sourire ; ils sont tendus comme des Titans soulevant la montagne.

Je me ferais une toute autre idée de l’Intelligence. je la vois plus libre que cela, plus souriante aussi. je la vois jeune ; l’intelligence c’est ce qui dans un homme, reste toujours jeune. je la vois en mouvement, légère comme un papillon ; se posant sur les choses les plus frêles sans seulement les faire plier. Je la vois comme une main exercée et fine qui palpe l’objet, non comme une lourde main qui ne sait pas saisir sans déformer. Lorsque l’on croit, l’estomac s’en mêle et tout le corps est raidi ; le croyant est comme le lierre sur l’arbre. Penser, c’est tout à fait autre chose. on pourrait dire : penser c’est inventer sans croire.

Imaginez un noble physicien, qui a observé longtemps les corps gazeux, les a chauffés, refroidis, comprimés, raréfiés. il en vient à concevoir que les gaz sont faits de milliers de projectiles très petits qui sont lancés vivement dans toutes les directions et viennent bombarder les parois du récipient. Là-dessus le voilà qui définit, qui calcule ; le voilà qui démonte et remonte son « gaz parfait », comme un horloger ferait pour une montre. Eh bien, je ne crois pas du tout que cet homme ressemble à un chasseur qui guette une proie. je le vois souriant, et jouant avec sa théorie ; je le vois travaillant sans fièvre et recevant les objections comme des amies ; tout prêt à changer ses définitions si l’expérience ne les vérifie pas, et cela très simplement, sans gestes de mélodrame. Si vous lui demandez : « Croyez-vous que les gaz soient ainsi ? » il répondra : « Je ne crois pas qu’ils soient ainsi ; je pense qu’ils sont ainsi. » Cette liberté d’esprit est presque toujours mal comprise, et passe pour scepticisme. L’esclave affranchi garde encore logntemps l’allure d’un esclave ; le souvenir de la chaîne fait qu’il traîne encore la jambe ; et, quoiqu’il ait envoyé Dieu à tous les diables, il ne sait pas encore réfléchir sans que le feu de l’enfer colore ses joues. [1]


« Ortega y Gasset a fait la distinction entre les idées et les croyances : sont des idées nos constructions intellectuelles - par exemple, la fonction phanérogame de certaines plantes ou la théorie de la relativité -, tandis que nos croyances sont constituées par ces certitudes que nous donnons pour évidentes au point de ne même plus penser à elles (celle, par exemple, qu’en sortant de chez nous, nous serons dans une rue connue et non dans un paysage lunaire, ou que l’autobus que nous voyons de face à deux autres roues à l’arrière). nous avons telle ou telle idée, mais en revanche nous sommes dans telle ou telle croyance. peut-être la tâche dérangeant de la philosophie est-elle de questionner de temps en temps nos croyances (d’où le malaise que nous causent souvent les interrogations philosophiques !) et de tenter de les remplacer par des idées dûment argumentées. » [2]


Ce que j’ai fini par comprendre, c’est que je ne devais pas m’attendre à être un jour « guéri », si on entend par là être débarrassé complètement et définitivement d’un mal physique ou moral.
En d’autres mots, je « sais » maintenant que je vivrai tout le temps qui me reste à vivre avec cette maladie [3], comme un couple mal assrti.
Dire que je le « sais » ne signifie d’ailleurs pas que je le « croie » vraiment (en dépit de l’équivalence, à la quelle Platon avait déjà pensé, entre « savoir » et « croire ce qui est vrai ». [4]



 “Je vous remercie d’abord de me croire . [5]
 « docteur, je souffre réellement, croyez-moi, ce n’est pas dans la tête... »
 “mon medecin dit que c’est psy mais je n y croit pas ,je suis sûre qu il y a quelque chose qui cloche a l’interieur .
 « Nous ne sommes pas reconnus comme malades ? »
 « Ma famille ne me comprend pas »
 « Il croit qu’il est malade ! »
 D’un médecin à propos des génériques : « je n’y crois plus.. »
 De Jaddo : "C’est MON PUTAIN DE JOB, de croire mes patients."
"Des fois, souvent, je suis la seule personne sur terre pour les croire, pour être à côté d’eux et pas contre eux, pour les regarder avec bienveillance et pas avec méfiance, pour les prendre pour des adultes et pas pour des gamins qui cherchent à sécher l’école. La seule personne sur terre"

"Si je dis : "X sait que P", qu’est-ce que cela signifie ? Cela sous entend trois choses :
a) Que X croie que P (qu’il tienne P pour vraie, condition de croyance)
b) que P soit vraie (condition de vérité)
c) qu’il ait une bonne raison, ou qu’il soit pleinement justifié à croire que P (condition de justification).
Si l’on accepte cette définition, s’ensuit une division du travail assez naturelle pour définir ce qu’est une connaissance : il faut d’abord analyser ce qu’est croire, puis ce qu’est la vérité, et enfin ce qu’est la justification. [6]

CROIRE OU NE PAS CROIRE

Nous ne pouvons pas choisir nos croyances. Pascal dit que l’option la plus prudente est de croire en Dieu. [7] Mais nous ne pouvons pas décider de ce en quoi nous croyons. On ne peut se forcer à croire. Nous avons besoin d’être intimement convaincus de la vérité d’une croyance. Gary Hayden : "Ce livre N’existe pas"

La croyance n’est pas une question de volonté, elle ne peut répondre à une demande, une injonction, C’est pourquoi toute demande de croyance est une manipulation. elle répond à l’amour, à l’autosuggestion - mécanisme de défense contre l’adversité- aux sentiments à l’émotion, et non à la raison [8]. Il y a de la croyance dans l’empathie.

Croire c’est penser que A est vrai, c’est agir comme si A était vrai. La vérité n’est plus recherchée puisqu’elle a été atteinte, surtout si la croyance est un mécanisme de défense (voir ci-dessous).
Un croyant a des certitudes et met à l’écart toute rationalité.

La croyance ne relève pas de la science.

D’où vient cette intime conviction ?

Pour soi-même : de la perception de ses sensations internes.

Pour la réalité extérieure :
 de la perception directe de la réalité.
 de l’argumentation.

On ne croit qu’en ceux qui croient en eux. Talleyrand.

"Tout le monde aime mieux croire que juger" [9]

“Aujourd’hui on considère plutôt que c’est à croire (et à aimer), et non à juger, qu’il faut encourager le public.” [10]

BROUILLON

CROIRE POUR NE PAS CROIRE

Pourquoi croire ?

"croyez moi que ça ne m’amuse pas d’être dans cette situation !"

Croire en A c’est donc croire que "non A" est faux à partir d’arguments non rationnels (c’est à dire souvent émotifs) [11].

Souvent on croit que A est vrai parce qu’on veut que "non A" soit faux.
C’est parce qu’on n’accepte pas "non A" qu’on veut croire et faire croire A. Pour se prémunir contre "non A, et renforcer sa croyance on devient prosélyte. La croyance est alors symptomatique. Que cache cette demande de croyance (ou d’empathie) ce n’est pas de croire A mais de rejeter "non A".

La croyance n’est pas obligatoire pour agir efficacement.
Conseils de ce Professeur de rhumatologie à propos de la prise en charge de la fibromyalgie : “La FM doit être prise en charge par un médecin qui y croit” et [il doit reconnaître que] “la douleur est réelle”.

La croyance handicape l’action puisque seul A est retenu alors qu’il s’agit d’agir en tenant compte de A et "non A". Il n’y a pas de contradiction dans l’action lorsqu’on tient compte des deux alternatives.

Croire c’est sacrifier une part de sa liberté et de sa raison.

"La vraie révolution, c’est de cesser de les croire, ne plus avoir peur et passer à autre chose, maintenant, ici et partout."

=> La médecine est-elle affaire de croyance ? Un médecin qui y croit est-il plus efficace ? Qu’en est-il de l’information éclairée ?

[a propos de la fibromyalgie]«  En pratique, améliorer la qualité de la vie passe d’abord par la reconnaissance de la réalité de la douleur,  » [12]

D’abord qu’est-ce que la "réalité de la douleur" ? S’agit-il d’une douleur organique ? psychologique ? mixte ? Le patient souffrant de fibromyalgie n’est pas dupe, il veut la reconnaissance du caractère strictement organique de sa douleur.
Quelle intensité de douleur devons nous reconnaître ? Celle cotée systématiquement à 10 sur 10 puisque c’est le patient qui le dit ? Et donc lui prescrire les morphiniques ? Si vous n’en prescrivez pas, c’est que vous ne reconnaissez pas sa douleur !
Que veut dire "reconnaître" la douleur ?
 croire en sa douleur ? Or j’ai "démontré" que cela ne pouvait être une question de volonté (article de mon site).
 Agir "comme si c’était vrai" ? Là aussi on demande au médecin de mentir. Est-ce que le mensonge va améliorer la qualité de vie ? Ou doit-on réserver le traitement aux seuls médecins qui y croient ? (Pourquoi y croient-ils en l’absence d’arguments décisifs ?)
 A moins que "reconnaître la douleur" ce soit accéder à toutes leurs demandes : mise en invalidité, fauteuil roulant électrique, moyens financiers pour la recherche d’une origine organique, aides à domicile, traitements morphiniques, multiplications des examens et traitements.... Est-ce que c’est cela qu’il faut faire ? Dans ce cas on peut comprendre que ça puisse améliore la qualité de vie !

Quelle étude a démontré cette relation entre qualité de vie et reconnaissance de la douleur ? Pas de source citée (sur les 39) dans l’article. Quelle définition de "qualité de vie" ? Pourquoi cette affirmation : compassion ?

Il est idiot de penser qu’on ne puisse soigner un hystérique que si l’on croit en sa paralysie, ou un hypocondriaque en son cancer. On n’a pas à croire ou ne pas croire les personnes qui somatisent. On a une opinion plus ou moins argumentée, on n’a pas à faire comme si le vécu et le discours du patient était la réalité.
Qu’est-ce que la réalité d’ailleurs. Les gens se connaissent-ils réellement ? Seraient-ils de grands philosophes : "connais-toi toi-même" n’est-il pas l’objet ce certaines philosophies ?
Et de quelle réalité est-il question ? Qu’est-ce qui est affirmé ? Quel est la croyance réelle.

CROIRE, SAVOIR, ÊTRE CERTAIN

Dans le langage habituel on ne peut remplacer "croire" par "savoir" ou "être certain".

DSK a propos de son « affaire » : “je crois fermement que je n’ai pas abusé de ma position”.
Commentaire du Canard Enchaîné [13] : Il « croit » ? Il « sait » ? Ou il en est « sûr » ?

Discussion entre le colonel Picqart et le commandant de la prison [14].

- Pourquoi croyez-vous tellement à l’innocence de Dreyfus ?
 je n’y crois pas commandant, j’en suis absolument certain !
 La certitude dans une affaire d’espionnage est parfois un leurre

Savoir est une croyance qui se veut être plus qu’une simple croyance.

"Sir Arthur, puis-je demander.. ; pour parler simplement... vous pensez
que je suis innocent ?"

Arthur pose sur lui un regard clair et franc. "George, j’ai lu ce que
vous avez écrit dans ce journal, et maintenant je vous ai rencontré en
personne. Alors ma réponse est, non, je ne pense pas que vous êtes
innocent ; non, je ne crois pas que vous êtes innocent ; je sais que vous
êtes innocent.".
Extrait d’un roman de Julian barnes

Arthur ne croit pas que George est innocent, il en est certain (= il sait qu’il est innocent).

Lorsque la demande de croyance s’adresse à une autre personne sous forme d’une prière/ordre/demande de croire, il s’agit en fait de demande de certitude...

D’un gourou moderne, Guy Finley [15] :

Lâchez prise ! Vous n’en serez que plus heureux. Croyez-moi , car je le sais.

La logique implicite de la demande est : soyez en certain/sachez-le car c’est la vérité /je le sais)

 "Les jours de grève ne sont JAMAIS payés sauf lors de longs conflits. le paiement partiel fait parti du protocole de fin du conflit.
Il arrive que la solidarité locale permette un fond de soutien aux
grévistes, mais contrairement à ce qui se passe en Allemagne, les
centrales syndicales n’ont pas de "trésor de guerre" qui permet de
menacer le patronat d’une grève longue et dure."
 "Ça j’y crois pas une seconde.. [ou alors ils sont vachement bien payés
à la SNCF / RATP ]"
 "Pourtant tu devrais, car c’est la réalité. :-)"

On ne dis jamais à l’autre : "ce que je dis est la vérité", sauf à avoir la grosse tête ou à faire jouer à plain l’argument d’autorité. On dit à la place :
 "j’en suis certain", "cela est certain"
 "je le sais"
 "croyez moi" "croyez le"

Peut-on savoir sans croire ?

À la question Croyez-vous en Dieu ? Jung avait un jour répondu de façon très ambigüe : « Je n’ai pas besoin de croire en Dieu, je sais. » Il s’en, expliqua ultérieurement : « Dieu est un nom qui convient à toutes les émotions qui subjuguent ma volonté consciente et usurpent le contrôle que j’exerce sur moi-même. » À propos de l’expérience numineuse, Jung écrira : « Je ne puis me permettre de croire quoi que ce soit à propos de choses que je ne connais pas. Je tiendrais une telle prétention pour saugrenue et injustifiée[...] Je ne confesse aucune « croyance ». Je sais qu’il est des expériences auxquelles on se doit d’accorder une attention « religieuse ».Il existe beaucoup de sortes d’expériences de ce type. À première vue, le seul caractère qui leur soit commun, c’est leur numinosité, c’est à dire leur émotionnalité saisissante. » [16]ou éprouvée [17] ou qu’elle a été démontrée (on sens de démonstration mathématique) : “j’affirme que ça va marcher”.
Si on en est certain, c’est qu’on estime que la probabilité d’erreur est quasi nulle : « je suis certain que ça va marcher. »
Si simplement on y croit alors on va agir comme si c’était vrai : "je crois que ça va marcher".

Lorsqu’on nous demande de croire en une chose (donc, sans prouver sa vérité), on nous demande en fait de faire comme si c’était vrai. On nous demande donc de mentir si l’on pensait l’inverse, ou de faire confiance si l’on n’avait aucune opinion.

Pourquoi demande-t-on à quelqu’un de nous croire, alors que l’on sait que ce que l’on affirme est indémontrable ?
 C’est parfois pour renforcer sa propre croyance.
 C’est parfois parce qu’on aime se mettre dans une position d’autorité : maître à élève ; parent à enfant.

C’est pourquoi il s’agit en fait de manipulation [18] Demander à quelqu’un de nous croire, c’est être conscient qu’on n’a pas d’argument suffisamment fort pour convaincre, et c’est donc au fond essayer de le manipuler.

CROIRE

Quel est la valeur du témoignage des personnes sur leur vécu ?

Ecrit dans un forum :

K. je suis scandalisée par ce que tu as marqué que c’est psychologique. Moi même souffrant de Fibromyalgie depuis plus de 8 ans, je suis pas d’accord mais du tout. Là, je suis pas venue sur le forum car je suis allée au mariage de mon fils et maintenant je suis en train de payer les efforts que j’ai fait ce week-end. Douleurs XXXL, fatigue ou plutôt épuisement, pas de force ni dans les membres supérieur et inférieurs...et j’ai dû m’arrêter de travailler ce qui ne m’amuse pas du tout. J’étais une personne hyper active et jamais fatiguée et me voilà réduite à vivre comme un zombie.
Attention, à ce qu’on dit car c’est très blessant pour les personnes qui souffrent de ce symptôme. Je signale que je ne suis pas du tout déprimé en ce moment. Cette après-midi, j’ai failli avoir un accident, car je devais prendre un produit dans ma cuisine un peu haut placé, et j’étais incapable de monter sur le tabouret. Et, pendant le mariage de mon fils, je suis tombée à deux reprises car mes jambes ne tenaient plus debout .
Vraiment c’est terrible de dire des choses pareilles à des personnes qui souffrent constamment et sans répit. Ma maison est ma prison, la voiture pas la peine, je peux plus conduire. Ce n’est vraiment pas psychologique tous ces symptômes. J’espère bien, qu’ils découvrent la cause de cette maladie, nous on veut vivre et être libre, sans compter sur Pierre, Paul, Jacques pour être accompagner quand on sort.

Cette personne estime ainsi démontrer que sa douleur n’est pas d’origine psychologique :

  • en affirmant qu’elle n’a pas de problème psychologique :
    • « J’étais une personne hyper active et jamais fatiguée et me voilà réduite à vivre comme un zombie. »
      • A noter que cette notion d’hyperactivité peut-être le signe d’un trouble psychologique au départ. Cette affirmation se rencontre souvent de la part des fibromyalgiques ? Certains médecins estiment même que les fibromyalgiques n’ont pas conscience qu’en fait elles en font trop. La notion d’hyper activité est en fait très floue et subjectif. Il peut y avoir désaccord entre l’opinion de la personne sur elle-même et celle de son entourage.
    • « Je signale que je ne suis pas du tout déprimé en ce moment. »
      • A noter qu’il est très fréquent que les déprimés ne se reconnaissent pas comme tels.
  • Le seul argument serait de dire, je distingue bien entre mes douleurs lorsqu’elles sont d’origine psychologique et celles d’origine organique, mais ceci n’a aucune valeur démonstrative pour la personne.
    • Elle va donc chercher pour montrer sa douleur à parler de ce qui se voit, c’est-à-dire les conséquences.
      « j’ai dû m’arrêter de travailler ce qui ne m’amuse pas du tout…. J’étais une personne hyper active et jamais fatiguée et me voilà réduite à vivre comme un zombie….
      Cette après-midi, j’ai failli avoir un accident, car je devais prendre un produit dans ma cuisine un peu haut placé, et j’étais incapable de monter sur le tabouret…. Et, pendant le mariage de mon fils, je suis tombée à deux reprises car mes jambes ne tenaient plus debout …
      Ma maison est ma prison, la voiture pas la peine, je peux plus conduire... »
      • Il y a donc des chutes, et l’impossibilité de certaines activités dont la conduite. En ce qui concerne les chutes il faut distinguer celles avec blessures et celles sans blessures. En ce qui concerne la réduction d’activité il faudrait savoir s’il s’agit de certaines activités ou de toutes.
        Les chutes peuvent être d’origine psychologique. Elles donnent souvent lieu à déclaration d’accident de travail avec des douleurs qui persistent sans lésion importante au départ.
    • Il y a le choc des photos et la force des mots/maux :
      « je suis en train de payer les efforts que j’ai fait ce week-end. Douleurs XXXL, fatigue ou plutôt épuisement, pas de force ni dans les membres supérieur et inférieurs... me voilà réduite à vivre comme un zombie…. des personnes qui souffrent constamment et sans répit »
      • Donc souffrance continue (« sans répit » !) très intense (« XXXL »), généralisée et associée à la fatigue (« épuisement » !), au manque de force, (et autre…)
    • Il y a enfin l’affirmation de sa bonne volonté :
      « j’ai dû m’arrêter de travailler ce qui ne m’amuse pas du tout…. J’étais une personne hyper active et jamais fatiguée et me voilà réduite à vivre comme un zombie…. J’espère bien, qu’ils découvrent la cause de cette maladie, nous on veut vivre et être libre, sans compter sur Pierre, Paul, Jacques pour être accompagner quand on sort. »
  • A noter par ailleurs qu’elle affirme à plusieurs reprises que c’est une faute morale de penser autrement.
    • je suis scandalisée par ce que tu as marqué que c’est psychologique.
      • Pourquoi l’hypothèse d’une origine psychologique serait-elle scandaleuse ? La personne établit l’égalité douleur d’origine psychologique = fausse douleur. N’est-ce pas une insulte faite aux personnes déprimées qui souffrent terriblement jusqu’au suicide….
    • « Attention, à ce qu’on dit car c’est très blessant pour les personnes qui souffrent de ce symptôme….…. Vraiment c’est terrible de dire des choses pareilles à des personnes qui souffrent constamment et sans répit. »
      • Ne pas rejeter l’hypothèse d’une origine psychologique de la fibromyalgie serait méchant puisque cela aggraverait la souffrance de l’autre. Ceci explique l’attitude compatissante de certains médecins qui ne veulent pas évoquer l’origine psychologique afin de ne pas faire souffrir.

La multiplication de simples affirmations ne pourrait convaincre que dans la mesure ou en plus on accepte
 que ce qui est dit correspond bien à la réalité du vécu (mensonge volontaire)
 et exprime bien cette réalité (justesse de l’expression).
 que la réalité du vécu corresponde à la vérité de la : personne, et donc qu’elle se connaît bien, sait analyser ce qu’elle vit et ne se ment pas à elle même,
 que la personne n’est pas dans un cercle vicieux dont elle n’a pas conscience.

Il y a deux types de patients « somatisants », ceux qui savent qu’ils savent qu’ils somatisent (et en général aussi la cause) et ceux qui nient cette somatisation (et croient à une explication organique). Les premiers n’en sont pas pour autant guéri. Lorsqu’on vit des conditions difficiles il est très compréhensible de somatiser, même si l’on est conscient du pourquoi. Le médicament est alors pris comme une "drogue", pour "oublier", si ce n’est l’alcool. On a cependant plus de chance de guérison car on sait ce qu’il faudrait faire pour ne plus souffrir.

La majorité [?) « se croient réellement malades ».
 Ils vont chercher une cause à leur maladie, mais comme on ne pourra/voudra leur dire la vérité (= c’est d’origine psychique) ou qu’on leur dira qu’on ne sait pas, ou de façon équivalente qu’on leur mettra une étiquette [19] (fibromyalgie, spasmophilie, fatigue chronique...), ils resteront insatisfaits et toujours en recherche de quelqu’un qui sait, lui, et qui comprend...
 Ils vont tester tous les traitements, à la recherche de celui qui va les sauver.
 Ils vont refuser toute analyse psychologique, car : " ce n’est pas dans ma tête".

La seule voie de guérison est donc d’exercer sa faculté de juger [20], mais aussi que disparaissent les causes à l’origine de la somatisation, car supporter certains traumatismes, certaines conditions inhumaines, demandent beaucoup de force d’âme [21], ce qui est rare chez l’être humain, et source de culpabilité.

Dans le cadre d’un EPU sur la douleur le prof nous a expliqué combien l’intensité d’une douleur était fonction non seulement de son organicité (c’est à dire de la nociception) mais aussi des émotions (= du psychisme) et du social. Une personne ayant de la difficulté à lutter, à supporter notre monde de concurrence et de consommation, ou qui a des problèmes financiers va tout faire pour avoir l’étiquette de malade et donc s’exclure "honorablement" du monde du travail. Il peut se faire opérer (hernie discale, arthrodèse de la CV), devenir violent, boire, multiplier les examens et les consultations, déprimer, somatiser et in fine se suicider.

Comment rechercher les facteurs explicatifs ?(page 3)

 Actuellement : Stress ? place ou rôle du symptôme ?
 Conséquences sur le couple, la famille, le travail...
 A quel moment survient la douleur, début, liens
 tonalité du climat relationnel : confiance, suspicion, séduction, agressivité
 tonalité de la plainte : organique, dépressive, hypocondriaque...
 Quelles conséquences ?
> négatives
> bénéfices secondaires
> autres

Est-on responsable de notre croyance ?

Voir l’analyse de Pascal Engel sur papier
ou en vidéo
. Voir ci-dessous ce qu’il entend démontrer.

Nous sommes responsables de nos croyances (sur nous même ou concernant la réalité extérieure) non pas parce qu’il s’agit d’une question de volonté mais parce qu’il s’agit d’une question de jugement. C’est le jugement qui fait ne pas croire au père noël et non la volonté. [22]. Si vous croyez que les chambres à gaz n’ont pas existé vous êtes en ce sens responsable de cette croyance. Nous sommes responsables de toutes nos opinions et croyances [23] en particulier sur nous-même.
Or on ne se connaît pas, on se ment souvent à soi même, nous souffrons ou faisons souffrir en conséquence. Nous en sommes responsables. [24]

La thèse principale de l’article de Pascal Engel est que nous sommes responsables de nos croyances, non pas au sens où elle seraient volontaires, mais parce que nous devons chercher la vérité et donc les juger et savoir les critiquer.

Si on applique à la médecine, on peut dire que l’hystérique qui croit que son bras est paralysé, l’hypocondriaque qu’il a un cancer, l’anxieux en crise qu’il va mourir, le spasmophile qu’il ne peut respirer, le fibromyalgique que sa douleur est à 10 sur une échelle de 1 à 10, le somatisant qui croit que sa souffrance n’est pas d’origine psychologique.... tous ces patients ne font pas exprès d’être malades et donc ils ne sont pas responsables au sens de volonté "coupable". Par contre ils sont responsables de ne pas rechercher la vérité, c’est à dire l’origine réelle(organique ou psychologique) et/ou le sens de leur maladie (s’il en a un). Ils sont responsables s’ils ne se donnent pas tous les moyens pour faire cette recherche.

Brouillon

http://www.egora.fr/actus-medicales/197456-limpact-majeur-de-la-douleur-sur-la-cognition

"On voudrait n’y pas croire, n’est-ce pas ? Et j’ai moi-même refusé de l’admettre jusqu’au jour où je devais découvrir, dans la revue Corrida de novembre 1981, une étrange interview de Mgr Cadilhac, […] s’efforce de justifier l’injustifiable et de nous faire accroire qu’un chrétien peut en toute bonne conscience participer en spectateur innocent aux sanglantes boucheries de l’arène."

— Pourquoi croyez-vous tellement à l’innocence de Dreyfus ?
— [Picard] Je n’y crois pas commandant, j’en suis sûr ! Absolument certain ! La certitude dans une affaire d’espionnage est parfois un leurre.
 [25]

La croyance en la bonne foi du patient n’a pas été retenue comme un argument dans la réglementation, car ce principe n’est pas généralisable.

La nature humaine est insondable, les apparences sont trompeuses. Lorsqu’on est souvent confrontés à des personnes qui mentent, on se blinde contre les dénégations. Ne pas croire ce que l’on nous dit devient la première option.

Thèse : Cette demande est un signe de somatisation.
1° Plainte autant que demande
2° Si organicité alors pas de demande de ce type.
http://www.atoute.org/n/forum/showpost.php?p=5271018&postcount=1

Non croyance
croyance => pas d’argument suffisant. Si argument suffisant alors on affirme :
"La terre tourne autour du soleil" => c’est démontré. % "je crois que la terre tourne autour du soleil" => décrit un état.
"Je suis convaincu que" =>décrit un état, croyance qui équivaut à une certitude)
"je suis certain que" => décrit un état
"honnêtement, franchement" => bonne foi : ce que je dis je le pense réellement. décrit un état. n’est pas un argument.
"j’ai mal" versus "croyez moi, j’ai mal" => pression.
"Je crois que je vais" "je pense que je vais" => incertitude
"il croit que" "il pense que" => description d’un état (il affirme, il se comporte de telle ou telle façon....
"Si je le dis c’est que c’est vrai." => sous entend : "Je ne fais jamais d’erreur" et/ou "je suis certain que".
"Croyez-moi car je souffre réellement, je ne simule pas, je ne mens pas."
Habituellement et normalement une personne qui a un symptôme va normalement décrire sont symptôme et être étonné que le médecin n’en tienne pas compte. Cette personne s’attend à ce que son médecin la croit et ne lui dise pas que ce qu’elle dit est faux, et donc que c’est un simulateur. Sinon elle change de médecin.
"Croyez-moi car ce n’est pas dans ma tête". Ici le médecin donne un diagnostic qui déplaît. le médecin ne contexte pas l’existence de la souffrance mais il peut contester son intensité, sa gravité, son origine organique. Il y a majoration.
Dans la mesure où le traitement et le diagnostic n’est pas modifié, cette minoration du médecin traitant est irritante pour le malade mais n’est pas un problème pour la guérison de la maladie. Qu’on soit cru ou pas le patient ne doit pas s’en formaliser.
par contre si le diagnostic et/ou le traitement alors c’est un problème.
"Ce n’est pas dans ma tête" => désaccord sur le diagnostic.
Si fibromyalgie est-ce un problème que la personne soit ou non crue ? => Accord aux demandes.

Faire semblant de croire

Pourtant, en faisant semblant de croire que les Balkans seraient condamnés à rester emprisonnés dans leur vieilles obsessions nationalistes, on s’interdit de comprendre les aspirations et les contradictions qui traversent les sociétés et la région, et l’on justifie aussi le maintien du statu quo mortifère. [26]

BROUILLON

Croire c’est douter.“ Les convictions n’étant inébranlables qu’en vertu du doute qui, secrètement, les anime... [27]
Le besoin d’une croyance puissante n’est pas la preuve d’une croyance vraie.

Il y a des choses dont nous ne sommes pas conscient de savoir [28]

L’étonnement est tel que Cantor lui même, ayant établi que les ensembles R et R² étaient équipotents, écrit à son ami Dedekind : "je le vois, je ne le crois pas".


[1Alain. Propos. 15 janvier 1908

[2“Penser sa vie.” Fernando Savater

[3Cancer du Pancrés

[4Ruwen ogien .Mes Mille et Une Nuits

[5source

[6Interview de la philosophe CLaudine Tiercelin dans Philosophie magazine de nov 2011

[7A propos du pari de Pascal

[8Voir cependant le pari de Pascal... S’agit-il alors réellement de croyance ?

[9Sénèque

[10Jacques Bouveresse : Prodiges et vertiges de l’analogie

[11Idem la manipulation

[12Et il est ajouté : “même si sa cause est mal connue et les possibilités thérapeutiques modestes”. Prescrire Oct 2008

[1322/10/2008

[14Film sur l’affaire Dreyfus

[15Dans son livre : “Lâcher prise

[16Article de la revue AFIS Science et pseudo-sciences à propos du livre "Le divin dans l’homme" de Michel Cazenave sur C.G. JUNG)]

Voir la logique épistémique

Est-ce que le savoir est une croyance vraie ? Non...

Analyse

Au delà des définitions des termes on peut dire qu’il y a trois rapports directs possibles à la vérité : soit on la sait, soit on en est certain, soit on y croit.

Si on la sait c’est qu’on a l’a vue [[ voir cependant l’article sur la délation

[17« La conscience d’une douleur n’est pas douloureuse mais vraie. » Stendhal

[18On peut même se mentir à soi-même, et c’est de l’"automanipulation".... Est-ce le cas de DSK dans la phrase ci-dessus ?

[19c’est à dire qu’on les classe (= CIM 10)

[20d’où l’efficacité des thérapies cognitivo comportementales

[21et non de volonté là aussi

[22Voir la référence ci-dessus de Pascal Engel

[23Sauf ceux à qui manque la faculté de juger et raisonner

[24Même si nous n’en sommes pas coupables puisqu’il ne s’agit pas d’un problème de volonté (et donc de liberté)

[25Dialogue du film sur l’affaire Dreyfus.

[26Jean-Arnault DÉRENS

[27Enthoven

[28Hercule Poirot