Accueil > ARTICLES "TECHNIQUES" CONCERNANT LA BRANCHE MALADIE DE LA SECURITE SOCIALE (...) > Le travail : arrêt de travail, invalidité, accident du travail, maladie (...) > Arrêt de travail. > Arrêt de travail : prescription par le médecin. > Consultation pour une demande d’arrêt de travail

Consultation pour une demande d’arrêt de travail

jeudi 10 janvier 2008, par omedoc

La consultation d’un patient qui n’a pu aller au travail suite à un problème médical peut être le théâtre de malentendus et de malaise entre le médecin et le malade.

1° cas :

La maladie est reconnue par la société comme handicapante dans tous les cas et/ou justifie légitimement un arrêt de travail : A priori il n’y a pas d’ambiguïté dans les discours. Il n’y a pas de problème. Reste que la liste de ces maladies peut être parfois difficile à préciser.

2° cas

La maladie n’est pas reconnue socialement comme handicapante dans tous les cas, et là ça se corse...
C’est par exemple le cas du travailleur qui ne peut aller travailler un matin parce qu’il a, par exemple, un état grippal. Il vient vous voir l’après midi en consultation.

LE MEDECIN va "naturellement" suspecter le travailleur de venir le voir pour se faire prescrire un arrêt de complaisance :

  • En effet, la période est à la chasse aux fraudeurs et donc tout arrêt est a priori suspect, et le médecin ne veut pas être complice
    • Et ce d’autant plus que lui même se vente de travailler avec 40° de fièvre.
    • Et ce d’autant plus que le travailleur se plaint de fatigue, de symptômes dépressifs ou de lombalgie.
  • Ensuite le travailleur va voir le médecin, non pas pour se faire soigner, mais pour être en règle avec son employeur en se faisant prescrire un arrêt. Le médecin est ainsi rabaissé à une fonction administrative.
  • En général, matériellement il n’a pu vous consulter avant de s’arrêter de travailler. Il s’agit donc d’une régularisation. le médecin a l’impression d’être manipulé.
  • Avec l’habitude, rien qu’en regardant une personne, le médecin va se faire une première opinion sur la gravité de la maladie et donc l’aptitude au travail.

LE PATIENT se sent coupable :

  • De laisser faire le travail aux autres
  • D’être obligé de déranger le médecin pour un problème administratif
  • Parce qu’il a intégré lui aussi qu’il y a des abus
  • Parce qu’il perçoit dans l’attitude et l’interrogatoire du médecin un certain scepticisme qu’il ne peut cacher (Et que parfois il ne cache pas du tout)
  • Pour d’autres raisons

Or le médecin à tort de suspecter, et le patient de culpabiliser :
 En cas de grippe, on dit bien qu’il faut attendre quelques jours avant de consulter le médecin pour vérifier s’il n’a pas autre chose. Or là vous le voyez au tout début pour des raisons légales légitimes.
 Il faut savoir que les trois premiers jours ne sont pas en général indemnisés, et donc le salarié y perd financièrement [1]
 Déontologiquement il ne faut pas avoir d’a priori. Un patient qui dit qu’il ne peut travailler, il faut le croire. Reste à savoir pourquoi et là, on peut ne pas croire aux raisons données et chercher les bonnes.
 Seul le médecin du travail connaît le poste de travail et serait à même de juger de la capacité de travail.
 Sur le plan médical, nous sommes au début de la maladie, il y a donc peu de signes, on ne peut être sûr du diagnostic.
 On ne peut se faire une opinion sur l’apparence d’une personne au repos. Pour se faire une opinion, il faudrait la voir au travail et idéalement à sa place, avec le même problème médical.

Ce malentendu se traduit
 En ce qui concerne l’ordonnance : soit le médecin en rajoute pour déculpabiliser le patient, qui peut lui même en rajouter sur ses symptômes pour déculpabiliser le médecin.
 En ce qui concerne le médecin : il ne sait pas trop quoi demander et sur quel ton car de toute façon il doutera de tout
 En ce qui concerne le patient : il ne sait pas comment justifier sa demande de consultation, qu’est-ce qu’il faut dire, et comment le dire. Toutes les question légitimes du médecin concernant les problèmes éventuels qu’il aurait au travail, ou dans sa vie privée sont mal vécues. Il croit [2] que le médecin pense qu’il ment.

Comment s’en sortir

Voir article ici

3° cas : conflit au travail


[1Et même si l’arrêt se prolonge d’ailleurs...

[2souvent à raison