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Rôle du médecin conseil

samedi 19 juillet 2008, par omedoc

RÉSERVE AUX PRATICIENS CONSEILS MAIS CONCERNE TOUS LES SOIGNANTS.

Le rôle du médecin conseil est précisé ici sur ameli et surtout par la loi

Il s’agit d’une information à destination des professionnels de santé.

Il est dit sur ameli que :

"Le Service médical de l’Assurance Maladie exerce une mission de service public".

Problème : est-ce que le management d’entreprise est compatible avec l’exercice de missions de service public ? Est-ce le meilleur choix de management ? Voir ce livre
qui concerne le management d’entreprise appliqué au social.

"il concourt, aux côtés des professionnels de santé, à un meilleur fonctionnement du système de santé. Son ambition est de contribuer à assurer, avec l’ensemble de l’Assurance Maladie, l’accès de tous à des soins de qualité au meilleur coût."

La priorité est donc d’abord la qualité, et ensuite le coût. Le rôle du service médical n’a pas pour (seul ?) but la régulation économique. Il doit faciliter l’accès de tout le monde à des soins de qualité.
 Comment tout cela se traduit-il dans les faits ?
 Il est à noter que le seul "contrôle" est totalement inefficace pour faire de la "régulation économique". Voir mon article sur le sujet. Il faut absolument faire du contrôle car on ne peut laisser perdurer des pratiques scandaleuses, mêmes exceptionnelles, même si cela ne rapporte rien ou peu de chose au niveau financier. La justification du contrôle ne doit pas se fonder sur son utilité économique. Les médecins conseils, ont un autre moyen, plus efficace, pour participer, éventuellement, à la régulation économique : ce sont les discussions qu’il peuvent avoir avec les confrères. 95% des médecins sont de bonne volonté et à notre écoute, à condition que la discussion repose sur la confiance. Elle peut avoir lieu
à l’occasion de patients posant des problèmes difficiles (voir ci-dessous), des protocoles de soins (à condition d’en avoir le temps), des échanges confraternels, des formations continues, de toute rencontre même informelle.... Elle peut difficilement se faire dans la défiance.

« Vous pouvez contacter le Service médical pour :
* évoquer le cas d’un de vos patients ;
 »

Ceci est un point important et souvent négligé.

«  * mieux connaître les recommandations de pratique clinique ;
* discuter de votre pratique au regard de ces recommandations ;
* être informé des résultats d’une étude de santé publique ;
* bénéficier de l’intervention d’un praticien conseil lors d’une Formation médicale continue ;
 »

Actuellement tout ceci n’est plus trop à l’ordre du jour.

D’un DAM : Voilà ce que m’a montré un médecin lors d’un entretien
il parait que ça tourne en boucle dans la profession , cela fait suite aux propositions de MST ( comme ils disent) : la vidéo

D’un médecin conseil :

Nos confrères médecins conseils ne vont pas aimer, ce montage de Xavier Gouyou Beauchampqui explique aux jeunes Internes qui seraient intéressés par les 200 fabuleux postes de "praticiens territoriaux de médecine générale" combien la bonne combine n’est pas de se précipiter sur cette offre, mais de devenir praticien-conseil. Et la conclusion est implacable : tant que le travail comme médecin au service des patients sera moins considéré par l’administration que le travail au service de madame Lacaisse, il ne faudra pas se plaindre des difficultés à assurer les soins d’une partie des français.
C ?est une promotion de notre métier mais version ?les trop nantis ? ....
Et la conclusion est édifiante : tant que la médecine de soins rapportera moins que la médecine du paperasse on ne règlera pas le problème des déserts médicaux

1° ils donnent en fait une rémunération sans préciser si elle est brute ou non ou s’il s’agit d’une moyenne... Un jeune médecin conseil m’a expliqué regretter la chute de son salaire ! : je touche 30% de moins. Le temps de travail supérieur n’était pas un problème : "je travaillais sans force à 3/4 temps". Et d’ailleurs nombreux sont les médecins généralistes, atteints du syndrome du travailler plus pour gagner plus et pourtant en épuisement professionnel qui préfèrent continuer à trop travailler bien plus de 35 heures.


La retraite à taux plein n’est pas à 60 ans (ou plus selon la date de naissance). Il existe une décote.

2° la plupart des médecins sont des libéraux dans l’âme et ne supporteraient pas la hiérarchie... je leur donne pas plus de 3 semaines comme médecin conseil.

3° En fait ils demandent à être salariés (rémunération minimale).. sans les désavantages de la hiérarchie... => Ils se font beaucoup d’illusions sur le fait qu’on soit des nantis

4° Pour la majorité des médecins libéraux le métier de médecin conseil serait plus dur que la médecine libérale.

Les praticiens conseils sont sous employés par rapport à leurs capacités. leur savoir faire est sous utilisé. Ils ont perdu toute autonomie dans la conception et la réalisation des études. Ils sont de plus en plus occupés à des taches parcellaires et répétitives voisines de l’abattage....

La charge de travail augmente. Les syndicats sont très peu actifs sur ce sujet. Je pense qu’ils ne sont pas conscients de la gravité du problème.

  • la critique de la situation actuelle :
    • (exemple) Critique de l’évaluation des performances
  • Propositions pour une alternative :
    • (exemple) suppressions des taches inutiles
    • (exemple) accès aux bases de données.
    • (exemple) développer le contrôle a posteriori "intelligent".
    • (exemple) encourager l’émulation en développant les études de terrain.

 évaluer l’évolution des effectifs, les démissions, l’absentéisme, la charge de travail, son évolution.
 évaluer l’intérêt du travail, la qualité du service rendu.
 évaluer le mécontentement

Il faut donner du sens à notre travail pour cela :
 La base doit être notre éthique
 L’objectif doit être la qualité du service public, c’est à dire du service rendu à l’usager : contrôles des fraudes, abus, amélioration de la qualité des soins.

La hiérarchie nous remercie d’avoir atteint les objectifs ! Pourquoi ? On ne travaille pas pour eux, mais pour la qualité du service public !

Il nous est répété que la sécurité sociale, pour des raisons financières (?) ne doit plus se contenter d’assurer au mieux ses missions de service public telles que définies par la loi, mais doit aussi avoir une culture de résultat sur les dépenses (remboursées). Ceci est en contradiction avec la déontologie, même si les résultats et les récompenses financières ne sont pas individualisés. En effet, il existe une pression psychologique, importante pour atteindre ses résultats, et la pression ne peut être qu’individuelle.

En plus du problème déontologique, on peut s’attendre à ce qu’il y ait une suspicion systématique de la part des MG.

Nous nous éloignons de la maîtrise médicalisée, c’est à dire d’abord la qualité, l’économie devant suivre. Nous sommes dans la maîtrise comptable selon Claude Frémont. En fait, la maîtrise n’est pas le premier des soucis de ceux qui décident de l’avenir de la sécurité sociale. Le principal soucis est un soucis politique d’affichage, et ce qui est affiché c’est la chasse aux fraudeurs. Ce qui ne permet aucune maîtrise, en tout cas sur le long terme.

5° Qu’est-ce qui fait la spécificité de la médecine du praticien conseil ?

D’abord les pathologies les plus fréquentes auxquelles sont confrontés les médecins conseils sont les pathologies chroniques, et "jamais" les urgences.

Les priorités sont différentes.

Il s’agit, quand c’est possible, d’avoir un diagnostic précis, car sans diagnostic précis le raisonnement devient difficile.
A l’inverse, pour les soignants, même en l’absence, fréquente d’un diagnostic précis (fréquent en premiers recours) il peut soigner.

Il s’agit ensuite de préciser les facteurs causaux, en vu des problèmes d’imputabilité. Pour le médecin traitant cela n’a d’intérêt qu’au titre de la prévention.

Connaître l’histoire naturelle de la maladie, et l’évolution habituelle après traitement est important. En effet c’est l’écart avec cette histoire naturelle qui fait se poser des question sur l’existence de facteurs non médicaux pouvant expliquer des abus dans la prescription.

Connaître l’EBM puisque nous sommes parfois cothérapeutes. Nous avons ceci en commun avec les soignants.

Stabilisation =>
 Souffrance inutile : pb moral
 aggravation du pronostic. acceptation de la maladie
 mauvaise appréciation : injustice

fin de repos = vérité