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Les apories de notre profession

dimanche 19 août 2007, par omedoc

Aporie = tout problème insoluble et inévitable [1].

Cet article est inspiré par la lettre aux médecins conseils du SMG.

Les soignants soignent. Les médecins conseils donnent des avis médicaux aux caisses afin que soit pris en charge (ou non) certaines prestations. [2].

Mais les médecins conseils, sont des médecins avant tout, et doivent donc aussi favoriser les bons soins.

Certains avis médicaux semblent aller contre l’intérêt médical du patient. Ils n’aident pas le patient à faire face à sa maladie. D’où le malentendu et la suspicion des soignants. Si c’est bien le cas il s’agirait d’un aporie concernant notre travail.

Est-ce le cas ?

A priori c’est possible lorsque nous appliquons des lois qui vont à l’encontre de l’intérêt du malade en l’empêchant financièrement de bien se soigner.

C’est possible aussi, mais on peut difficilement le savoir à l’avance, si nos avis ne sont pas acceptés.

Dans les faits il peut y avoir aggravation médicale du fait de notre avis. Plus précisément nous ne sommes pas coupables [3] mais nous sommes responsables, comme tout être humain digne de ce nom.

Peut-on résoudre cette aporie [4] ?

D’abord être conscient du risque

Ensuite donner ses avis avec précautions.

Selon la lettre du SMG Il faudrait adapter les dispositifs de prise en charge à la réalité de chaque personne rencontrée. C’est à dire aller contre la loi dans certains cas, ou, comme les magistrats savoir appliquer la loi générale aux cas individuels.

Le travail en réseau est évidemment un prérequis.

Le SMG semble nous demander aussi de contester la politique nationale : sur le choix prioritaire de la lutte contre les fraudes, sur les ALD.


Non coupable mais responsable.

Si nous participons au mal, même en faisant bien son travail, même sans en être coupable, nous restons responsable et on nous demandera des comptes si nous n’agissons pas. Si nous voyons une personne se noyer nous ne sommes pas moralement obligés d’intervenir si nous ne savons pas nager, par contre on nous reprochera de ne pas avoir alerté. [5]

Rien faire est moralement répréhensible.

La démission est la solution ultime.

Voir aussi ici et les commentaires


[1voir wikipedia

[2L ?ordonnance du 24/04/96 relative à la maîtrise des dépenses de soins a clairement redéfini par un texte législatif les missions du Service Médical.

Le contrôle médical s ?exerce sur tous les éléments d ?ordre médical qui commandent l ?attribution des prestations de l ?assurance maladie, maternité, et invalidité.
Le service médical constate les abus en matière de soins, de prescription d ?arrêts de travail et d ?application de la tarification des actes et autres prestations.

Le service du contrôle médical procède à l ?analyse de l ?activité des établissements de santé publics et privés.
Il procède à l ?analyse sur le plan médical de l ?activité des professionnels de santé.

Pour exercer sa mission le contrôle médical met en place :

Les actions de Santé Publique afin d ?étudier la consommation et la distribution des soins et engage si nécessaire des actions correctives.

Les avis individuels sur prestations afin de contrôler l ?adéquation entre l ?état de santé du bénéficiaire et les conditions d ?attribution des prestations(maladie, maternité, AT-MP)

Lu sur http://www.cpam94.fr/rolemedcons.htm

[3= directement responsable

[4Non, s’il s’agit d’une aporie au sens fort défini ci-dessus. Voir wikipédia

[5Sur un autre registre, le malade, en particulier psychologique, n’est pas coupable de sa maladie ou de ne pas guérir, mais il est responsable d’essayer se soigner le mieux possible.

Vos commentaires

  • Le 22 octobre 2007 à 18:31, par omedoc En réponse à : Les apories de notre profession[NA le 19/08]

    A noter le livre de Teulings CN... « Dilemma’s of social security » cité dans l’article "Organisation of disability evaluation" de la dernière parution de "pratiques et organisation des Soins".

    « un dilemme est synonyme de choix difficile ou douloureux (« choix cornélien »).
    En philosophie, le dilemme apparait donc comme un cas de figure où le libre-arbitre est mis à mal, dans la mesure où la nécessité de décider devient pénible et peut mener au regret.
     » Wikipedia.