Accueil > Questions sur la médecine > Opinion personnelle sur certaines questions médicales > Symptômes médicalement inexpliqués > Somatisations > Somatisations : Le psychique peut-il agir sur le physique ?[version 010 du (...)

Somatisations : Le psychique peut-il agir sur le physique ?[version 010 du 26/05/2010][ancienne version 0.05 du 02/11/2008]

mercredi 26 mai 2010, par omedoc

Trouvé dans des courriers de médecins à propos de leur patient :

"Une impotence fonctionnelle importante alimentée par des éléments anxieux omniprésents"

"L’impotence fonctionnelle est augmentée par les éléments anxieux et la peur de se faire mal"

"Douleurs post traumatiques qui évoluent sur un terrain anxiodépressif"

Quelle relation physiopathologique entre le psychique et l’organique ?

En cours d’écriture

3 modèles de relation entre le psychique et le physique :

1) La douleur chronique déprime : traiter l’anxio-dépression réactionnelle ne soulagera pas la douleur organique

2) Distinguer la douleur et la souffrance. Le psychologique amplifie la douleur. A une douleur supportable correspond une souffrance qui peut-être insupportable. La plainte correspond à cette souffrance. Traiter la souffrance d’une personne c’est traiter le sens de sa douleur. Exemple : la fatigue physique due à un effort physique volontairement intense lors d’une course de fond est très supérieure à celle de la plupart des maladies classiquement asthéniantes. Et pourtant, la fatigue n’ayant pas le même sens elle est supportable dans un cas (et même recherchée parfois) et insupportable dans l’autre cas.
Nous sommes ici dans la perception de la douleur. [1]

Sensations corporelles => erreurs d’interprétation => peur d’être atteint d’une maladie grave => dépression, agoraphobie, pharmacodépendance, alcoolisme. [2]

Sensations corporelles => erreurs d’interprétation => peur d’être atteint d’une maladie grave => hyperventilation => aggravation des sensations corporelles => => => spasmophilie, attaques de panique, agoraphobie, anxiété généralisée, surconsommation d’alcool et de tranquillisants.. [3]

La sensation d’avoir envie d’uriner est différente si urinoir à disposition ou si au contraire il n’y a pas la possibilité de se soulager immédiatement. Même sensation mais dans un cas elle peut être vécue comme insupportable et pas dans l’autre cas.

Émission de radio. Un maçon expliquait que la fatigue douloureuse ressentie lors d’une montée d’un col à vélo était sans commune mesure avec celle due à son travail. [4] . Dans un cas il savait qu’elle allait s’arrêter au moment de la descente, contrairement à l’autre car tous les jours il fallait se lever pour aller travailler.

Émission scientifique de radio sur le goût : Nos souvenirs conditionnent nos perceptions ? C’est le cas du goût. Si on colore un vin blanc en rouge, le goût change, impossible de reconnaître le goût d’un vin blanc, même si on le sait.

"Si tu souffres à propos de quelque chose d’extérieur, ce n’est pas cette chose qui te troubles, mais ton jugement sur elle." [5]

On peut appliquer ce principe de base de la thérapie cognitive aux choses intérieures.

La réalité est une construction : nous l’interprétons en fonction de schémas cognitifs, de modèles de pensée qui façonnent nos sentiments et nos comportements. [6]

La première chose à faire devant une plainte c’est donc de pointer les schémas cognitifs et les modèles de penser de la personne.

3) La pensée/le psychique a une action directe sur l’organique. L’anxiété, le stress, la dépression, le mal être... se traduisent par fonctionnement cérébral neurochimique qui majore la douleur. Traiter le mal être permet de mieux supporter puis de guérir la douleur.
Nous sommes ici dans la sensation douloureuse elle même.

Quand on dit « Croire le malade : « le malade a toujours raison » » Que dit-on exactement ? On ne dit pas la même chose, ou plutôt le patient ne perçoit pas la même chose, selon les modèles. Avec le 2° modèle nous ne sommes pas loin de la maladie "imaginaire" [7]. C’est le cas pour cette citation de Jacques Salomé : « Ce qui n’est pas dit avec des mots sera dit avec des maux ». Si les maux se réduisent à des mots, alors c’est bien que ce n’est pas "réel".

Stress d’un examen => augmentation de la motricité intestinale.

Dans la somatisation, les 3 mécanismes sont probablement associés.

Arguments en faveur du 3° modèle :

  • Que certaines migraines puissent être provoquées par un stress est bien connu. Nous avons bien ici une douleur organique réelle provoquée par une cause psychologique.
  • J’ai entendu parlé de cas de douleurs qui ont disparu dès qu’elles n’ont plus été le centre de l’existence de la personne. Un passionné de l’escalade expliquait [8]. qu’il avait dû arrêter ce sport suite à des problèmes de colonnes vertébrales. Il souffrait de façon chronique malgré l’intervention. Un jour, presque par désespoir, il a tenté une escalade et ses douleurs ont disparu au bout de quelques mètres !
  • Nous ne sommes pas des anges, et donc le mal être se traduit par un certain fonctionnement neurologique et par une certaine chimie du cerveau. Il en est de même de la douleur. On peut facilement comprendre qu’un mécanisme neurobiologique puisse influer sur l’autre. D’ailleurs les antidépresseurs sont classés selon leurs effets sur certaines catégories de transmetteurs.
    • La dépression double le risque de fausse couche. « Un état dépressif pourrait influer sur les voies de fonctionnement neuroendocriniennes et de ce fait sur le fonctionnement placentaire. » [9]
  • Pouvoir détourner son attention de la douleur est l’antalgique le plus efficace.
  • Efficacité de l’hypnose.

BROUILLON

Beaucoup d’enfants expriment le traumatisme sous des formes diverses : troubles physiques (douleurs, malaises, pathologies digestives, toux, problèmes respiratoires etc.) et/ou psychique (trouble du comportement ou alimentaires, addictions, symptômes d’allure psychotique, etc.) [...]
Le déni des faits et l’oubli est un mécanisme de protection.[...]
Un sondage réalisé par l’association AIVI (avi.org) montre qu’adultes,les victimes souffrent beaucoup plus souvent de pathologies que le reste de la population : douleurs chroniques (4sur 5) troubles alimentaires (4sur 5). Ils ont également beaucoup plus de problèmes relationnels.
 [10]

"La dépression au cours de l’évolution des cancers réduit la durée de
vie." BIBLIOMED Numéro 629 du 26 mai 2011

Le stress professionnel entraîne une augmentation du risque d’infarctus du myocarde Revue du praticien N° 858


[13niveaux : la sensation, la perception et le jugement que l’on porte sur sa perception. Les troubles cognitifs portent sur le jugement.

[2Phobies interoceptives et phobies maladies Hans Orlemans Omer van den Bergh

[3Phobies interoceptives et phobies maladies Hans Orlemans Omer van den Bergh

[4Il avait expérimenté les deux

[5Marc Aureèle. fragment 47 du livre VIII des Pensées

[6Jean Cottraux Philosophie magazine de mai 2010

[7Cela peut-être perçu comme tel par le patient

[8entendu à la radio ou à la télé : histoire à vérifier

[9De-Kun Li et coll. Human Reproduction. Cohorte Kaiser Permanente

[10Revue du praticien 18 oct 2010. entretien avec Estelle Kramer cordonnatrice de l’AVI