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Somatisation(s) : existence ? définition ?[version 0.50 du 25/08/08]

dimanche 13 juillet 2008, par omedoc

SOMATISATIONS

Ma définition : Symptômes d’origine psychologique.

Il faut définir le psychologique. Ce terme s’oppose à l’organique plus facile à définir. Dans une maladie organique il existe une lésion objectivable à l’anatomopathologie ou à la biologie ou à l’aide d’un appareil de mesure (EMG). Or nous ne sommes pas des anges, nous sommes fait de matière, et donc tout est organique, même la pensée. Des maladies psychologiques aussi classiques que l’anxiété, la dépression se traduisent au niveau cérébral par un fonctionnement neuronal et même neurobiologique perturbé. Dans le futur on pourra probablement analyser le fonctionnement cérébral particulier d’un patient dit « névrosé ». En fait la différence essentielle est que le traitement des maladies psychologiques reposent sur la parole et sur le « travail psychologique » (= de la pensée) du malade. La parole (et l’expérience à vivre) peut guérir… comme elle peut rendre malade. En effet, autre caractéristique, les somatisations ne surviennent pas suite à l’ingestion d’un toxique ou au contact avec un microbe, mais elles font suite à des événements « traumatisants » ou à une vie particulièrement difficile. Au fond quelqu’un d’heureux n’aura jamais de problèmes psychologiques et donc de somatisations. Le malheur par contre peut rendre malade, même si « minime » il peut décompenser la personne psychologiquement « fragile ».
Les symptômes d’origine psychologique sont donc habituellement de signes subjectifs (douleur, fatigue) plus rarement des signes « pseudo-objectifs » (= signes pouvant être reproduits (et donc le cas échéant simulés)).
A l’ambiguïté du psychologique en tant que conséquence obligatoire d’un dysfonctionnement organique s’ajoute la possibilité de création de lésions organiques réelles (donc possiblement objectivables) suite à un trouble psychologique. Il a été évoqué à un moment donné l’origine « psychosomatique » des ulcères gastroduodénaux. On sait que des crises d’asthme réelles ou de psoriasis peuvent survenir après un stress. Certains évoquent même à l’origine de la fibromyalgie le même mécanisme. Des expériences particulièrement traumatisantes entraînent une lésion cérébrale quelque part qui se traduit par les symptômes de la fibromyalgie. Si cette hypothèse était exacte, le travail psychologique ne pourrait alors traiter cette lésion. Seul un processus cicatriciel « biologique » pourrait le faire en laissant plus ou moins de séquelles définitives.
La psychothérapie dans la fibromyalgie pour certains, mais plus sûrement dans les pathologies organiques graves (cancer par exemple) repose sur l’idée qu’un dysfonctionnement organique primitif peut, du fait des conséquences symptomatiques (douleur, handicap), entraîner un mal être, un retentissement sur l’humeur et donc des somatisations.

Pour être complet il ne faut pas confondre les symptômes d’origine psychologiques avec ceux liés à une atteinte cérébrale (trouble de l’humeur dans certains AVC ou autre maladies neurologique)

Les somatisations regroupent des appellationsdiverses :

Hystérie, Hypocondrie, syndrome somatoforme, Maladies psychosomatiques, syndrome subjectif post traumatique, fibromyalgie, syndrome de fatigue chronique, spasmophilie, Colopathie fonctionnelle...

Pour le DSM IV, la pathologie psychosomatique est décrite sous le terme de Troubles somatoformes. Ces troubles comprennent : le Trouble Somatisation, le Trouble Somatoforme Indifférencié, Le trouble de conversion, Le Trouble Douloureux et l’hypocondrie.

ICD 10

Ce qui rassemble ces pathologies, c’est l’existence de symptômes "physiques" sans mécanisme causal organique identifiable : tous les examens sont négatifs [1], seule une anomalie du fonctionnement du cerveau peut être mise en cause. [2]

Existe-t-il une différence fondamentale entre ces différentes appellations ?

Ne s’agit-il pas de la même pathologie qui, au cours de l’histoire des cultures se transforme et prend un nom différent. [3]. Certains diagnostics sont passées de mode. Il serait intéressant d’étudier cette évolution.

Il faut rajouter à la liste, les somatisations en rapport avec l’anxiété, la dépression, la neurasthénie, la névrose d’angoisse,le stress, les réactions psychologiques liées à une maladie organique grave....
En fait, il y a beaucoup de symptômes qui sont sans origine organique et sans étiquette en médecine générale : on parle de symptômes fonctionnels, on invoque le stress, le souci, le surmenage. Parfois même il s’agit de la simple mauvaise interprétation d’un symptôme (quasi) physiologique [4] [5]

Existence

L’existence de somatisations n’est pas contestée. Ce qui est contesté c’est l’existence ou l’origine psychologique de certaines pathologies (spasmophilie, fibromyalgie, syndrome de fatigue chronique...). Ce qui est contesté c’est parfois l’origine psychologique des troubles pour son propre cas.


[1Et ce, pendant plusieurs années

[2Il faudrait cependant distinguer les somatisations fonctionnelles et lésionnelles.

[3A une époque on évoquait la "chlorose des jeune fille"

[4D’où la santé comme "silence des organes"

[5Voir un exemple dans ce forum.