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Faut il légaliser le suicide ? [version 1.01]

samedi 15 mars 2008, par omedoc

Mon analyse de la demande d’aide pour mourir du Chantal Sébire à partir de la riche réflexion de Martin Winckler

"Encore faudrait-il qu’en France - comme c’est désormais le cas en Belgique, aux Pays-Bas, en Orégon, en Suisse - l’individu soit considéré comme seul responsable de sa vie."

Il s’agit d’un problème fondamentalement moral qui, en tant que tel, ne peut être résolu par le débat (et le vote) démocratique.

"en quoi un président de la république pourrait-il se substituer à la loi pour autoriser pareille demande ?
En rien, à mon humble avis. On ne peut pas attendre qu’il donne, à lui tout seul, sa bénédiction (sa « grâce ») à un suicide assisté. Mais on pourrait espérer qu’il suscite un débat national, puis le dépôt d’une proposition de loi destinée à modifier les règles existantes, et la soumette au Parlement. Au moins pourrait-il avoir ce courage. Je ne pense pas que Nicolas Sarkozy, après les nombreuses preuves d’attachement religieux qu’il a données, prendra ce chemin."

Il ne faut pas confondre le débat moral qui est un débat philosophique, et le débat politique qui est là pour protéger la société.

La peine de mort, L’IVG, le suicide assisté sont des débats moraux difficile. Or il n’y a pas de vérités morales. Vu le risque social (à préciser, voir ci-dessous), il y a nécessité de lois pour encadrer.

Il ne faut pas mélanger les deux débats.

Pourquoi l’aide au suicide est-il interdit par la société ?
"Autoriser le suicide assisté aurait des conséquences économiques, juridiques, administratives difficiles à mesurer."
1) Des restes de morale chrétienne ?
2) Le risque d’un meurtre caché ?
3) le risque de provoquer la mort d’une personne qui ne le voulait pas vraiment ?
"Evidemment, on est en droit de se demander si cette femme veut vraiment mourir."
4) le risque de dérive "nazi" d’élimination des handicapés et des fous (Euthanasie = Etat nazi ?)

Si les risque 2,3,4 sont prévenus par la loi, alors le "suicide assisté" - puisque après tout, quand on se suicide, cela ne fait de "mal" à personne (sauf à soi même, et encore, puisque c’est pour "notre bien" qu’on se suicide) - reste un choix moral, donc personnel : "Cette décision, il me semble, devrait rester celle de la personne intéressée. La loi permettrait que ce choix existe, et qu’il soit assumé seul et librement, par la personne et non au gré du bon vouloir des médecins."

A noter que "L’argument" de l’hypocrisie, et du manque de courage de certains médecins et des politiques ( "Je trouve insupportable que l’hypocrisie d’une grande partie du corps médical et la lâcheté des politiques acculent les citoyens à la souffrance.") n’est pas un argument en faveur du suicide assisté, c’est une explication de l’absence d’évolution de la loi. C’est donc un autre sujet intéressant, et qui concerne une des explications de l’absence d’action contre la souffrance (et donc contre le mal).