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Comprendre comment argumenter sans manipuler.
jeudi 8 octobre 2015, par
A manipule B : c’est à dire A agit sur B pour que B devienne B’ (= B change ses croyances ou B agisse dans un certain sens favorable à A ou à un tiers (et parfois dans un sens défavorable à B)).
Pour le bénéfice de A : voir la série "House of card", voir Knock. Conscient (volontaire) ou inconscient.
Pour le bénéfice de B avec bénéfice indirect pour A : d’habitude inconscient.
Pour le bénéfice involontaire (ni conscient ni inconscient) d’un tiers : à travers l’utilisation de la"lingua Quintae Respublicae"
Moyens de la manipulation :
1° mentir.
2° cacher des informations.
3° utiliser tout ce qui n’est pas la raison (l’émotion, les réactions réflexes, les a priori...) pour faire réagir dans un certain sens. (voir ci-dessous)
Si A n’a aucun intérêt conscient ou inconscient direct ou indirect + si A n’utilise pas la langue des dominants alors le discours ne sera pas manipulatoire, même s’il peut y avoir des erreurs, des oublis...
Il est donc difficile de ne pas manipuler..
– En fait, plus on est neutre (= on s’en fout) par rapport au fait que B devienne ou non B’ moins on risque de manipuler. Moins on est neutre, plus le risque de manipulation malgré toutes les précautions prises est grande.
– Discuter en faisant appel à la raison et à l’esprit critique de la personne. Tout débat (ou toute brochure) doit être contradictoire.
Un discours manipulatoire peut faire appel à l’émotion ou cacher certaines données qui pourraient entraîner un rejet. C’est qui veut la fin veut les moyens.
Accroches destinées à faire peur + décision dans l’urgence :
Exemple : « les syndicats FO et Sud ont dénoncé une méthode de vente plutôt agressive baptisée Omega, qui consiste à préconiser systématiquement des produits financiers lors des rendez-vous avec les clients. Un conseiller doit ainsi demander : "Vous avez un accident, vous restez handicapé, comment allez-vous faire face ?" Ou alors, à propos de la retraite : "Vos revenus vont diminuer de 40%. je vous propose aujourd’hui une éparne mensuelle". Ces accroches sont destinées à apeurer le client, pour qu’il souscrive dans l’affolement un produit financier. » [1]
Pour se protéger, pas de décisions précipitées.
Accroche émotive "positive" + on cache l’essentiel.
exemple : la pub de GDF. Hiver 2007.
Appel à l’émotion (rien que sur la première page)
– En photo : Une jeune dame souriant à une lumière "divine",
– et des mots : "confort" "vie" "nouveau" "maison verte" "Dolce vita" "naturel" "votre choix" "9a nous concerne"....
Données bien cachée :
– celle qui se trouve en tout petit, quasiment illisible (note 3) dans une feuille jointe : “En souscrivant à une offre de marché, le client ne pourra plus souscrire par la suite à un tarif réglementé....”
– le risque d’une augmentation du prix du gaz. Sous couvert d’information, de "c’est pour votre bien", un seul objectif : faire souscrire au client une offre de marché. Le risque principale, et évoqué par tout ceux qui connaissent le problème, est celui d’une augmentation du prix de la facture. Il n’est pas évoqué, même page 10 : "les réponses aux questions que vous vous posez encore..."
Ici :
– que des arguments pour
– et quelque contre argumentation factice sur des questions qui ne se posent pas
– petits désagréments compensés par des "bénéfices" (= "vous bénéficiez") fabuleux.
Autre exemple d’argumentation émotive
Une campagne de sensibilisation au dépistage des cancers avec le slogan : "se faire dépister par amour pour l’autre".
Or le dépistage doit être une décision personnelle après information éclairée.
Comment argumenter sans manipuler ?
Un discours non manipulatoire doit aborder toute les objections possibles, et surtout la principale.
Un discours non manipulatoire doit être contradictoire.
« Le discours du militant est forcément dirigé vers la démonstration de ce qu’il croit bon pour la société. C’est pourquoi il opère des choix entre divers arguments et prend des raccourcis pour aller vers les conclusions qu’il veut évidentes, en caricaturant les faits pour susciter plus sûrement l’approbation. Le militant exagère par vocation, comme fait souvent le chercheur par nécessité, mais lequel trompe le plus la population ? Ce qui importe c’est la possibilité de contradiction, laquelle se limite au cercle étanche des spécialistes pour le discours scientifique tandis que le militant d’une cause se heurte toujours, et dans la transparence sociétale aux militants d’une cause adverse [...] l’argumentation contradictoire ouverte à tous est le meilleur gage de l’intelligence. » [2] Jacques testart Journal la décroissance d’avril 2008.
Il faut analyser tous les arguments.
Il faut citer les sources des faits.
Dans son utilisation il faut opposer l’argumentation en vu de persuader à la démonstration et à la manipulation.
L’argumentation dans la démonstration est scientifique, rigoureuse, recherche d’une vérité ;
L’argumentation en vue de persuader s’adresse aussi à la raison, mais il n’est pas question de vérité scientifique.
Brouillon
http://www.atoute.org/n/forum/showthread.php?p=2921944#post2921944
[1] 60 millions de consommateurs avril 2005
[2] Je ne suis pas trop d’accord avec cette vision idéaliste du militant. Par ailleurs dans le milieu scientifique la critique me semble impitoyable. Le principe reste le bon