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CMU et santé [version 0.00 du 10/12/2008]

dimanche 28 octobre 2007, par omedoc

On dit que les CMUistes abusent des soins [1]. Qu’en est-il exactement.

Cet article concerne en fait tous les gens en tiers payant, mais (et ce n’est pas un hasard...) ce sont les gens qui bénéficient de la CMU qui sont le plus souvent accusés. [2]

Article insatisfaisant à remanier complètement

D’un médecin :

Hier , j’étais de garde ( PDSa) sur le secteur.
Aucun acte n’était justifié, sauf à mentir au régulateur.( 5 CMU dans les 12 actes , cela pose question).

2 hypothèses :

1/cela leur permet d’avoir plusieurs avis.
Clairement, l’une d’elles m’a dit qu’elle avait consulté le dimanche précédent.
Une autre a volontairement aggravé sa clinique auprès du régulateur pour « le contraindre « à me faire me déplacer.
Sciatique en cours de traitement( FENTANYL + VOLTARENE), mais a dit qu’elle avait le pied tout froid.
À mon arrivée, sa première parole a été que le pied s’était réchauffé.
Elle voulait manifestement un deuxième avis.
Pour un enfant, la mère a parlé de maux de tête et de fièvre, ce qui impose de vérifier l’absence de signes cliniques de méningite.
La température n’avait pas été prise et l’enfant avait mal à la gorge.
Ces patients habitués à des consultations « à pas de jour ni d’heure « ont bien compris comment fonctionne la PDSa.

2/ l’aspect financier ne les brident pas.
Paradoxalement, il me semble s’agir d’un faible pourcentage de patients en CMU qui agissent de la sorte.
Les motifs de consultation sont identiques que les non CMU, dans mon expérience.

Arguments pour

l’expérience de quelques médecins

Voir l’interview du président de l’ordre des médecins ! : « L’Assurance maladie a récemment donné aux médecins le droit de justifier auprès d’elle un refus de soins. Qu’en pensez-vous ?

C’est une mesure de rééquilibrage. Bien souvent, les bénéficiaires de la CMU-C sont des surconsommateurs qui doivent savoir qu’ils ne bénéficient pas de surdroits par rapport aux autres patients.


Les associations qui s’en occupent prétendent que rien ne permet de l’affirmer.

Je peux vous assurer que dans mon cabinet, il n’y a pas une semaine sans que l’un d’eux ne vienne pas à un rendez vous sans prévenir.... »

Selon moi il y a un biais de perception manifeste. On fait attention à la paille d’un CMUiste qui abuse et on ne voit pas la poutre du riche hypocondriaque, qui peut se payer une complémentaire.

il s’agit en fait d’une généralisation abusive

Ils consomment plus que les non CMU

En ce qui concerne La CMU complémentaire, voir étude CNAMTS (page 34)
“En 2002, la dépense moyenne d’un bénéficiaire de la CMU complémentaire présentée au
remboursement s’élève à 2 133 €, soit 25 % de plus qu’un autre patient du régime général. A
structures d’âge et de sexe équivalentes, cet écart augmente considérablement, atteignant 91 %. Il
est dû essentiellement à une consommation trois fois supérieure de soins hospitaliers. En effet, d’un
état de santé plus précaire, les patients de la CMU sont davantage hospitalisés dans des services de
moyen et long séjour ainsi qu’en psychiatrie, et ceci pour des durées plus longues.
Pour les soins ambulatoires, à structures d’âge et sexe équivalentes, les bénéficiaires de la CMU
complémentaire ont une dépense moyenne en soins de ville supérieure de 25 % à celle des autres
personnes de mêmes caractéristiques, bien qu’ils fassent moins appel aux soins de spécialistes
libéraux.
L’écart de consommation entre les deux populations résulte largement de l’importante dispersion de
la consommation des 20 % plus forts consommants, dont les dépenses représentent environ 85 % de
la dépense totale. Si les huit dizièmes plus faibles consommants des bénéficiaires de la CMU ont
une consommation de soins relativement proche des huit dizièmes plus faibles consommants du
régime général, l’écart se creuse ensuite pour les populations des deux derniers déciles. De ce fait,
l’ensemble des dépenses des bénéficiaires de la CMU complémentaire représente 10,9 % de la
dépense totale, alors que leur part dans la population s’élève à 8,9 %.”

Arguments contre

Voir article du SMG

1) l’expérience d’autres médecins

« Plusieurs de mes patients en situation précaire ont fini, ces derniers temps, par arrêter de se soigner constate le Dr Philippe Plane (in le quotidien du médecin 17/10/07 »
« Les 50 centimes non remboursés par médicaments, ce n’est pas anodin pour ces patients »

Difficulté pour avoir des examens spécialisés : éloignement, prix des transports.

2) Les personnes bénéficiant de la CMU sont plus malades que la moyenne.

Il existe des pathologies liées à la précarité : obésité, maladies chroniques dont le suivi est mal assuré (diabète, HTA..), alcoolisme

Les gens qui bénéficient de la CMU sont plus souvent malades que les autres : beaucoup de références :
 en particulier étude de l’insee : ici ou ici ou ici

 étude de la Dress

Voir article de Prescrire de sept 2007 : "Renoncement aux soins par insuffisance de revenus".

la fragilité sociale est un déterminant majeur des inégalités de santé. La fragilité sociale est un déterminant majeur de la perception négative de la santé, indépendant des indicateurs socio-économiques traditionnels. Voir Pratiques
et Organisation des Soins avril juin 2007

3) Etudes sur le sujet :

Faudrait d’abord définir ce qu’est un abus (article à faire)

Aide médicale aux étrangers, peu d’abus, mais une grosse dette de l’ETA, selon un audit (Article du quotidien du médecin du 03/05/2007 (rapport IGF IGAS)

4) Sans la CMU complémentaire la personne ne peut se soigner.

Brouillon

http://www.egora.fr/sante-societe/acces-aux-soins/205443-les-patients-en-cmu-c-ont-plus-recours-au-generaliste


[1Que signifie abuser des soins ?

[2"La visite médicale n’est pas seule responsable de la surconsommation de médicaments. Cette dernière résulte également du fait que nous avons un champ de protection sociale très large et que nous gardons le taux de prise en charge socialisée des dépenses de santé parmi les plus élevés du monde. La France figure parmi les trois pays qui garantissent le taux de couverture socialisée le plus haut. Par ailleurs, la pratique généralisée du tiers payant crée par nature une demande plus importante, comparativement à nos voisins européens. En notre qualité de docteurs en pharmacie, madame la rapporteure, nous avons pu constater les dérives dues à la déresponsabilisation de la demande. Loin de moi l’envie de critiquer ce que je considère comme une avancée sociale, sur laquelle il ne s’agit pas de revenir, mais on peut quand même indiquer que nous payons celle-ci d’une certaine surconsommation." Roselyne Bachelot