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Généralisations abusives [version 0.00 du 11/12/2008]

mercredi 25 juillet 2007, par omedoc

Pas un jour ou nous ne sommes pas confrontés à des généralisations abusives : les fonctionnaires sont " tous" des feignants, les patients bénéficiant de la CMU abusent des soins, Les rmistes sont des profiteurs, il y a trop d’arrêt de travail abusif... [1] Mais aussi... Je refuse de prendres des médicaments car ça me rend malade, je ne prescris plus tel médicament parce que ça ne marche pas et ça donne des effets secondaires, je n’ai que des malheurs....

Voir ce cas typique à propos des médicaments génériques, et le contre argument passionnant à analyser : "je sais de quoi je parle"

les médias servent d’amplificateurs. Une personne qui dénonce des injustices est plus entendue qu’une personne qui annonce des choses belles et bonnes.

Il existe une disymétrie entre les faits positifs et négatifs, entre le bien et le mal.

1) Ce n’est pas un hasard si les généralisations abusives concernent essentiellement les événements négatifs. C’est un réflexe de défense très naturel. C’est un réflexe qui doit être inscrit dans nos gènes.

2) Lorsqu’on qualifie un fait comme moralement répréhensible on appui notre discours en éliminant les facteurs pouvant minimiser la faute. A propos des locataires qui ne payent par leur loyer : « ils ont tous des écrans plats et des téléphones portables ». Et souvent on en rajoute : « et en plus je lui ai proposé un travail et il n’en a pas voulu... » [2] Donc s’ils ne payent pas leur loyer, ce n’est pas parce qu’ils sont tout simplement pauvres, c’est qu’en plus ils l’ont bien cherché.

3) On peut plus facilement authentifier un bien qu’un mal.

On se trompe souvent en jugeant négativement une personne car pour bien juger il faudrait pouvoir sonder "les reins et les coeurs". Pour Dieu seul cela est possible.
Les patrons qui croient connaître la médecine dénoncent souvent à tort des abus d’arrêt de travail.
A noter que même pour ce qui nous arrive nous pouvons faire erreur. C’est la parabole biblique des voisins qui viennent plaindre le berger parce que sa brebie s’est enfuie, mais qui revient le lendemain accompagnée de tout un groupe, puis qui reviennent le plaindre parce que son fils s’est blessé, mais le lendemain la guerre est déclarée...

4) l’existence de généralisations abusives n’empêche pas qu’il y en ait de vraies. les generalisations abusives portent tort à celles qui n’en sont pas.

Comment répondre à une généralisation abusive ?

Dire que l’affirmation concernée est fausse car elle ne concerne pas la majorité des personnes. Cet argument est faible, même si on cite des statistiques, car il s’oppose à l’expérience de la personne : « Je connais un rmiste qui se fait construire une maison neuve, donc les rmistes sont des privilégiés ». On a beau rappeler le montant du rmi et des aides qui ne sont pas cumulables comme on le croit, on a beau dire qu’ils n’ont se mettre eux aussi au RMI, le fait est là et reste incompréhensible.

Un argument plus fort serait de démonter l’interprétation des faits rapportés : « Le rmiste que tu connais peut se construire une maison, car il a eu un héritage, ou car il travaille au noir.... » [3] Mais il faut connaître le cas ou un similaire.

Un autre argument serait de citer l’existence de cas inverses, à savoir de rmistes qui ne s’en sortent pas, de fonctionnaires qui sont vaillants, d’hernies discales qui "guérissent". Mais là ausi il restera toujours un doute dans l’idée de la personne qui a abusé de la généralisation [4]. On peut aussi faire usage de son expérience propre (Mon frêre rmiste...) ou de son autorité (en tant que médecin je peux vous affirmer...)


[1Voir les articles correspondants faits ou à faire

[2Entendu à la radio.

[3Curieusement cette dernière type de réflexion n’est pas parfois accepté. Il faudrait supprimer le rmi car des jeunes dealers rmistes paradent en ville envoiture de sport.

[4puisqu’elle ne connaît pas personnellement le cas rapporté