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Les "règles" de l’action militante. [version 0.23 du 25/03/2010][Ancienne version 0.20 du 14/09/08]

dimanche 7 septembre 2008, par omedoc

Le principal obstacle à l’efficacité de l’action militante c’est le militant lui-même.

1° Etre factuel. Eliminer les qualificatifs.

Courrier des lecteurs. Journal le plan B de juin 2008.
« Juste une remarque sur certains propos et articles : la force de vos sujets tient plus à la démonstration (implacable) des liens qui unissent l’argent, le pouvoir et la presse qu’à l’usage immodérée de certains adjectifs qualificatifs. Éliminez les commentaires et les qualificatifs, votre propos dans sa « froideur » et sa nudité n’en gagnera que plus de force, car on pourra alors diffuser vos articles dans toutes les couches de la société [...]. Plus c’est implacable, factuel et « neutre », plus cela gagne de force. Pas besoin de commentaires ni de partis pris lorsque l’on cite des personnes ou des entreprises, cela nuit à la « réceptivité> du message. »

Savoir débattre

Être au clair sur ses intentions profondes. Plus que du fond, le principal obstacle à l’action militante est de forme. Beaucoup de militants sont des repoussoirs. beaucoup de militants. Beaucoup de militants sont plus dans le paraître que dans l’être.

4° Lutter contre des stratégies pas contre des hommes : Lutter contre le sarkosisme et pas contre sarko.

Voir la chronique d’Alain Accardo [1] dans le journal la décroissance de sept 2008.

“« Vous pourfendez volontiers « le système capitaliste »m’a-t-on dit [...] Mais vous vous en prenez moins souvent à des individus nommément désignés qui sont bien pourtant des auteurs reconnus des méfaits et des iniquités que vous dénoncez. Sans eux, « le système »ne pourrait rien, n’existerait pas. Pourquoi ne pas les clouer publiquement an pilori ? »”

[...] “Il est vrai qu’un système social, quel qu’il soit ne serait rien s’il ne s’incarnait dans une population d’individus dont chacun contribue, d’une façon ou d’une autre, à la faire fonctionner, à le reproduire et/ou à le changer.[...] On ne peut pour autant réduire un système à la somme des individus qui le composent ici et maintenant” [...]

En effet argumente-t-il, “la durée de vie du capitalisme excède celle de n’importe quel individu” “Le capitalisme n’a attendu la naissance d’aucun(e) d’entre nous pour exister et chacun d’entre nous, considéré(e) isolément, ne dispose à titre personnel que de moyens très limités pour agir sur son fonctionnement. Seule l’action de masse peut avoir l’ampleur et la force nécessaire pour peser sur des structures sociales.”[...] “Au regard du système nous sommes, en tant qu’individus, assez largement interchangeables. En effet tout système social s’incorpore, dans des proportions et à une profondeur que la plupart des individus ne soupçonnent même pas, dans tout individu et pas seulement chez quelques-uns qui seraient ses seuls fondés de pouvoir et donc seuls responsables de son fonctionnement. Ce qui fait sa force, c’est sans doute, plus encore que l’adhésion délibérée de quelques-uns, le soutien par défaut du plus grand nombre.

C’est sur ce terrain-là, celui de l’idéologie entendue comme processus d’intériorisation de la logique objective d’un système dans la sensibilité, l’entendement et le comportement des individus, que la critiquee sociale devrait aujourd’hui investir davantage son énergie, en paroles et en actes. Je ne suis donc nullement hostile au fait qu’on critique nommément des personnes, pour autant qu’elles sont des incarnations exemplaires du système dans un domaine ou un autre et qu’elles en tirent bénéfice ou s’en font les défenseurs. Bien au contraire j’apprécie qu’on les attaque avec justesse, avec vigueur et si possible avec talent.[...] Mais je crois aussi utile d’insister sur l’autre versant du système[...] qu’on voit moins immédiatement, sans doute parce qu’il fonctionne dans la pénombre et qu’il implique bien plus de monde qu’on ne croit, y compris parmi les adversaires déclarés du système.

De même qu’on n’a pas renversé le régime féodal en se bornant à dénoncer publiquement les ci-devant, de même on ne battra pas l’ordre capitaliste en se contentant de piloriser certains de ses représentants, si odieux soient-ils, si mérité que soit leur opprobre, si nécessaire que soit leur dénonciation et quelque plaisir qu’on y prenne. Les têtes de l’hydre repoussent à mesure qu’on les coupe. On ne peut tuer l’hydre qu’en lui arrachant le cœur : le pouvoir de l’argent et sa force corruptrice. La révolution, c’est l’abolition d’un système, pas un jeu de massacre. Il importe de garder cela à l’esprit.”

5° Se méfier des conférenciers beaux parleurs.


[1que je cite largement, il m’excusera, mais "elle est trop ! (bien)..."