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Problèmes [version 0.00 du 07/09/2008]

samedi 21 juillet 2007, par omedoc

 Définition
 Prise de conscience de l’existence d’un problème
 Réactions devant un problème
 Méthode de résolution des problèmes
 Comment discuter d’un problème ?

Définition

 Problème en tant que vécu d’un écart entre le rêve et la réalité, entre ce qui est et ce qui devrait être (voir wikipedia).
 Problème en tant qu’obstacle à ce que l’on voudrait faire (voir wikipedia)
 Problème comme anomalie à l’origine d’un dysfonctionnement.
 Problème comme question dont la réponse n’est pas évidente.

Dans tous les cas, notion d’une solution de discontinuité : écart, obstacle… et la recherche de quelque chose à faire pour le supprimer..

Prise de conscience de l’existence d’un problème

 Sensation d’un mal être. Il faut savoir rattacher un mal être à l’existence d’un problème (et savoir ne pas le rattacher à tort).
 Conscience d’un dysfonctionnement.
 Question qui nous est posé.

Une fois l’existence d’un problème suspecté il faut savoir l’identifier : solution de discontinuité entre quoi et quoi : quel est l’objectif à atteindre, quel est la situation actuelle ?

Réactions devant un problème

 La réaction « normale » est l’étude rationnelle et méthodique du problème s’il est considéré comme important de le résoudre ; le laisser tomber sinon.
 Les autres réactions sont émotives et témoignent de mécanismes de défenses :
* Négation
* Evitement
* Réponse non rationnelle
* Réponse sommaire

Méthode de résolution des problèmes

 Envisager toutes les possibilités pour résoudre le problème et/ou essayer de rechercher l’origine du problème.
 Pour chaque solution se donner les arguments pour et les arguments contre.
 Décider en fonction de la force (selon notre sentiment) des arguments.

Éviter la confusion
Détecter les ambiguïtés
Rassembler ses idées
Formuler des raisonnements fiables
prendre conscience des alternatives.

Discussions sur des problèmes : questions à se poser avant d’engager la discussion.

1) Y a-t-il réellement problème ?
Avenues
On peut avoir la sensation d’un « malaise » devant une situation, et juger que cela correspond à tel ou tel problème à résoudre. En fait ce malaise n’est pas toujours lié à un problème, même si c’est un problème en soi d’essayer de le supprimer . Dans ce cas, on nous répond qu’on cherche les problèmes, ou qu’on cherche des problèmes là ou il n’y en a pas, où que c’est un faux problèmes, ou que c’est notre problème.

Arguments en faveur de l’existence d’un problème
 Repérage d’un problème bien identifié selon définition ci-dessus
 Explication de l’absence de reconnaissance du problème par l’autre (ci-dessous).

2) Ce qui est problème pour nous, fait-il aussi problème pour l’autre ?

Un problème c’est comme un caillou dans une chaussure. Ce qui est problème pour nous devrait l’être pour l’autre. Pourquoi ce n’est souvent pas le cas ?

Exemple : Demande de contrôle d’un employeur concernant un de ses salariés. Cela fait problème pour certains médecins conseils :
a) parce qu’on n’est pas à la solde du patron [1].
b) Parce qu’on se sent manipulé. [2]
c) Parce qu’on ressent cela comme une sorte de pression psychologique
 [3].

Pour certains médecins cela fait donc problème même s’ils ne voient pas immédiatement quel est le problème.
Pour certains autres médecins cela ne fait pas problème :
 Parce qu’ils sont d’accord pour défendre l’employeur contre le salarié
Diagnostic : Cela se perçoit dans le discours justificatif.
Traitement : Rien ne sert de discuter sur le problème, il faut d’abord faire prendre conscience de cette partialité et la critiquer.

 Parce qu’ils évitent en général de réfléchir sur les problèmes
Diagnostic : Il s’agit alors d’une attitude générale quel que soit le sujet
Traitement : Il faut persuader de l’intérêt d’essayer de résoudre les problèmes

 Parce qu’ils n’ont pas fait le lien entre leur malaise et l’existence d’un éventuel problème à l’origine de celui-ci.
Diagnostic : Il faut poser la question de l’éventuel sentiment de malaise.
Traitement : Proposer une analyse comme ci-dessus

 Dans les cas où le problème est neutre sur le plan émotionnel, il peut s’agir d’un simple manque de réflexion.
Diagnostic : pas de malaise, mais problème non vu
Traitement : Expliquer pourquoi cela fait problème.


Début d’un livre de Fred Vargas :

 Pierre, il ya quelque chose qui déraille dans le jardin dit sophia.
 [...]
 Pierre, il y a un arbre dans le jardin,
 [...]
 Qu’est-ce qui te prend, Sophia ?
 J’ai dit quelque chose.
 Oui ?
 J’ai dit : "il y a un arbre dans le jardin ;"
 J’ai entendu. Ça parait normal, non ?
 Il y a un arbre dans le jardin, mais il n’y était pas hier.
 Et après ? Qu’est-ce que tu veux que ça me fasse ?
 [...]
 Pierre, explique moi comment fait un arbre pour arriver tout seul dans le jardin.

Cet arbre fait peur à Sophia. PIerre par contre s’en fout. Il ne veut même pas s’interroger de façon sérieuse même si ce serait le minimum rationnel à faire. Un arbre qui pousse en une nuit est étonnant pour tout le monde, sauf semble-t-il pour Pierre. Il nie le problème en refusant de se questionner sur l’extraordinaire du fait : « ça parait normal non ?[...] Et après quelle importance ? » . Peut-être est-ce de l’agressivité de sa part contre Sophia. Sous son insistance il donne des explications qui n’en sont pas : "les arbres se reproduisent" ; des explications simplistes : "c’est le jardinier qui l’a planté", ou tirées par les cheveux : "un cadeau d’un admirateur".
Le problème est en fait nié puisque pour arriver à cette dernière explication à peine cohérente il a dû être poussé dans ses derniers retranchements. [4]

3) Est-ce aussi important pour lui que pour nous d’essayer de le résoudre ?

Exemple : le délit statistique

4) Si l’autre est d’accord pour essayer de le résoudre alors peut commencer la discussion : c’est l’argumentation

D’abord vérifier que l’accord sur le problème à résoudre : objectif à atteindre essentiellement.

Nous sommes dans le cas ou nous avons notre propre solution (voir ci-dessus) que nous défendons. Ceci se base sur l’argumentation

Choisir les arguments les plus forts (peut varier en fonction des valeurs de la personne)

Répondre au contre argument que l’on estime le plus important chez le contradicteur.

Analyse critique de la méthode de résolution des problèmes : littérature, études, journeaux.


[1d’où le sentiment de
gène pour dire à l’assuré qu’on le contrôle suite à un courrier de son
employeur. Il peut nous accuser de ne pas être objectif puisque à ses
ordres et même penser que nous sommes payé par lui

[2Le contrôle a en soi un effet
culpabilisateur

[3Nécessité de se justifier plus que d’habitude en cas d’avis favorable à la poursuite du repos

[4Sur le déni voir cet article