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Analyse du discours, du symptôme.. [Version 0.10][brouillon]

dimanche 2 août 2009, par omedoc

Dans un discours, Il y a ce que la personne dit (=1), ce que la personne cache (consciemment)(=2), ce qui est inconscient(=3), et enfin ce qui est en dehors d’elle et parle à travers elle(=4).

Il y a ce que la personne veut dire, ce qu’elle dit réellement, ce qui est entendu et ce qui est compris.

L’action peut être analysé comme un discours.

EXEMPLES

Voir cette vidéo : Christophe Aleveque - On pensait pas tout c’qu’on a dit

Exemple de 2 :
“Le ministre australien de la Défense a fait une belle gaffe en expliquant que si son pays maintenait des troupes en Irak, c’était à cause du pétrole. « Pas seulement l’Irak mais aussi la région entière est un important fournisseur d’énergie, de pétrole en particulier. Et les Australiens devront bien considérer ce qui arriverait en cas de retrait prématuré des troupes en IRAK ». Des propos immédiatement démentis par le chef du gouvernement australien... Son ministre de la défense aura eu un coup de pompe !”
 [1]

Il y a aussi le très connu Patrick Le Lay, PDG de TF1, qui interrogé parmi d’autres patrons dans un livre Les dirigeants face au changement (Editions du Huitième jour) affirme :

Il y a beaucoup de façons de parler de la télévision. Mais dans une perspective ”business”, soyons réaliste : à la base, le métier de TF1, c’est d’aider Coca-Cola, par - exemple, à vendre son produit (...).

Or pour qu’un message publicitaire soit perçu, il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible. Nos émissions ont pour vocation de le rendre disponible : c’est-à-dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages. Ce que nous vendons à Coca-Cola, c’est du temps de cerveau humain disponible (...).

Rien n’est plus difficile que d’obtenir cette disponibilité. C’est là que se trouve le changement permanent. Il faut chercher en permanence les programmes qui marchent, suivre les modes, surfer sur les tendances, dans un contexte où l’information s’accélère, se multiplie et se banalise.
 [2]

Autre exemple:L’écart de langage de Devedjian (à propos de Camparini).
Liscia (du quotidien du médecin) écrit : « Cela signifie aussi qu’il y a deux discours, l’un public, et plein de prudence, l’autre privé qui autorise tous lkes écarts de langage. ... On est en effet contraint de se demander si M Devedjian a réellement épousé les valeurs que son parti affiche : dans ses arrières pensées, les femmes au fond, ne sont -elles pas des gêneuses, qui se dressent contre les hommes, qui réclament leurs droits... »

Exemple de 3 :

« Là nous devons faire appel à la psychanalyse...Qu’est-ce que le discours du sujet ? Pour le dire en quelques mots, et donc de manière imprécise, c’est le discours que le sujet énonce à son insu et par le langage. L’exemple le plus connu est celui des lapsus ou des actes manqués, décrits par Freud dans “La psychopathologie de la vie quotidienne : ce n’est pas ce que je voulais dire ; ce n’est pas ce que je voulais faire”. Un discours qui déborde le conscient, la volonté, la maîtrise. Un discours qui dit quelque chose de la vérité de celui qui l’énonce. Il me semble que les symptômes, dans le champ de la psychopathologie, entrent également dans le champ de ce discours : de la conversion hystérique au délire schizophrénique, en passant par l’angoisse ou la dépression, quelque chose de la vérité du sujet s’énonce bien dans la langage ; langage du corps, langage sémantisé, langage infraverbal... et surtout discours du sujet sur son propre symptôme. » [3]

Exemple de 4 : (et de 1)

En ce qui concerne la maladie, on distingue trois positions doctrinales sur la cause des maladies mentales :
 La thèse de l’organogénèse des maladies mentales.
 Celle de leur psychogénèse
 Celle de leur sociogénèse.

Par exemple ici :
Roland GORI_ITW

Nous ne sommes pas dans la psychanalyse malgré le terme « d’inconscient » mais dans les déterminations sociales des décisions.

Quel modèle ?

"J’appelle héritage d’un sujet le complexe
à la fois génétique et culturel qui
marque sa vie sans qu’il ait pu le choisir.
Nul d’entre nous n’a sélectionné son propre
patrimoine génétique, ni le réseau de
relations qui l’a accueilli pour le meilleur
comme pour le pire au moment de son
départ dans l’existence. Nul d’entre nous
n’a non plus choisi sa langue maternelle.
Ni d’ailleurs les représentations de soi,
des autres et du monde qu’elle véhicule.
Dire que nous sommes des héritiers, c’est
reconnaître que le Cogito cartésien est
une illusion, que le Je n’est pas à l’origine
de la pensée mais le bénéficiaire (ou la
victime) d’autres Je qui parlaient avant
lui, qui ont parlé de lui avant que de lui
parler et de le convoquer ainsi à dire
finalement Je à son propre compte. Chacun
de nous a été un il ou une elle avant
que d’être un tu ; et ce n’est que bien
plus tard qu’il a pu devenir un Je. L’ordre
traditionnel des pronoms personnels dans
les grammaires Je, Tu, Il, qui procède
sans doute encore de l’illusion cartésienne,
est l’inverse de celui qu’indiquent les
étapes de notre accès au langage." Article de la revue médecine et hygiène
Pr Jean-François Malherbe

Conséquences

« Sylvie Fainzang a cherché à analyser les arguments des médecins convaincus que, dans l’intérêt du malade, il ne faut pas toujours tout dire. Pour les uns, la décision dépend avant tout du souhait du patient. Pour d’autres, elle dépend de la certitude de l’information (un pronostic incertain n’ayant pas à être révélé). Pour d’autres encore, c’est l’aptitude du patient à comprendre l’information ou à le supporter psychologiquement qui va décider[....] En fait le critère qui fonde le choix inconscient du médecin est bien souvent social :“ la vérité est plus souvent révélée aux personnes issues des catégories sociales supérieures”. » Bulletin de l’ordre des médecins juin 2007

Autre citation : « Le sens des actions des membres de la société n’est accessible qu’au sociologue professionnel. Lui seul, comme le psychanalyste avec son client, est capable d’élucider le secret des conduites humaines . L’acteur ignore la source de ses actions de tous les jours, il ne sait pas qu’il va au musée ou qu’il fait de la photo parce qu’il appartient aux classes moyennes » (Coulon A. l’ethnométhodologie)

COMMENT ARRIVER A CONNAITRE LA VERITE SOUS LE DISCOURS

Lorsque la personne n’est pas sincère ou qu’elle manipulée, Il y a un écart entre le discours et l’action.

Pour 2, il peut s’agir d’un écart par rapport au discours habituel. C’est un moment de vérité qui peut être dû à relâchement des défenses, ou à une gaffe, ou un lapsus. Ce dernier terme est plus approprié au 3. L’intuition peut-elle aider ?

Pour 3 nous avons le lapsus, l’acte manqué, l’intuition (discours infraverbal), le symptôme, l’analyse du discours du sujet sur son propre syptôme.

On peut ensuite faire une analyse : qu’est-ce qui explique le mieux les choses ? Quelle thèse choisir ?
 Celle qui est le plus corrélée aus faits ? (voir Exemple 4).
 Celle qui peut prédire efficacement les événements non observés ?
 Celle qui utilise une économie de moyens (l’explication la plus simple)
 celle qui peut préciser les événements qui la rendait caduque si ils étaient observés
 [4]

Est-e que cela à un sens se poser la question de l’existence d’une vérité sous le discours ? Quand quelqu’un se lâche, est-ce vraiment la vérité qui apparaît ?

BROUILLON

On couche volontiers le sens des escris d’autrui à la faveur des opinions qu’on a préjugées en soi : et un athéiste se flatte à ramener tous autheurs à l’athéisme : infectant de son propre venin la matière innocente.Apologie de Raymond de Sebonde Montaogne.

"Entre
 ce que je pense
 ce que je veux dire
 ce que je crois dire
 ce que je dis
 ce que vous avez envie d’entendre
 ce que vous croyez entendre
 ce que vous entendez
 ce que vous avez envie de comprendre
 ce que vous comprenez

Il y a 9 possibilités qu’on ait des difficultés de communiquer" [5]

Autre version

"Ce que je veux dire : 100%
Ce que je sais dire :
Ce que je pense à dire
ce que je dis : 40%
ce qu’il retient : 40%
Ce qu’il comprend
Ce qu’il accepte
Ce qu’il entend : 100%"

« Avant d’expliquer aux autres mon livre, j’attends que d’autres me l’expliquent. Vouloir l’expliquer d’abord c’est en restreindre aussitôt le sens ; car si nous savions ce que nous voulions dire, nous ne savons pas si nous ne disions que cela. - Et ce qui surtout m’y intéresse, c’est ce que j’y ai mis sans le savoir - cette part d’inconscient.[...] Attendons de partout la révélation des choses ; du public, la révélation de nos œuvres. »
 [6]. "l’auteur parle du sens, c’est à dire de ce qu’il a voulu dire, grossi de ce que le lecteur y ajoutera." [7]

Voir le patient qui se ment à lui-même l’article croyez moi docteur

"... le discours d’importance(dont une part essentielle est consacrée à dire l’importance du discours), ses formules incantatoires et auto-légitimatrices (on se proclame « radical », « contre-intuitif », « nouveau »), son ton péremptoire (il faut être renversant)..." Pierre Bourdieu. Science de la science et réflexivité.

Comparaison entre la "présentation formelle" et le "compte rendu
informel" d’une expérience scientifique. Pierre Bourdieu. Science de la science et réflexivité citant G. Nigel Gilbert, Michael Mulkay - Opening Pandora’s Box : A Sociological Analysis of Scientists’ Discourse.

What he wrote What he meant
On sait depuis longtemps.. Je n’ai pas pris la peine de chercher la référence
Bien qu’il n’ait pas été possible de donner des réponses définitives à ces questions.. L’expérience n’a pas marché, mais j’ai pensé que je pourrais au moins en tirer une publication
Trois des échantillons ont été choisis pour une étude détaillée.. les résultats des autres n’avaient aucun sens et ont été ignorées
Endommagé accidentellement pendant le montage.. Il est tombé sur le sol
D’une grande importance théorique et pratique... Intéressant pour moi
On suggère que.. ; On sait que... Il semble... Je pense
On croit généralement que... D’autres types le pensent aussi

[1Le canard Enchaîné du 11 juillet 2007

[2Voir le site Acrimed.

[3Frédéric Le Houezec Journal Medecine Mai 2007

[4Tiré de la Chronique de Michel Bellemare Le Québec sceptique N° 62.

[5Communiquer selon Bernard Weber ?

[6André Gide en préambule à un de ses ouvrages : "Paludes"

[7Commentaire de Guy Roudière dans son livre :"traquer le non-dit"