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Propositions pour combler définitivement le "trou".

mardi 31 juillet 2007, par omedoc

La notion de "trou" étant contestable, je donne plutôt ici des solutions pour diminuer les gaspillages.

En ce qui concerne les dépenses médicamenteuses

Médicaments les plus couteux

Suppression de la publicité pharmaceutique et en particulier de la visite médicale des labo.

Rien qu’avec cette seule décision on pourrait combler le trou de la sécu. [1]

Arguments pour la pub : aucun
Arguments contre la pub : coût+++ inutile

Il faut ajouter aux coûts directs de la promotion, les coûts indirects du gaspillage engendré.


Pour les coûts directs

Voir le récent rapport de l’IGAS sur l’information des médecins généralistes sur le médicament :
“L’industrie pharmaceutique consacre au moins 3 Mds d’euros à l’information des médecins, au trois-quarts sous la forme de la visite médicale, et encore cette estimation est-elle certainement très sous évaluée. [...] Enfin, la visite médicale, financée en fait par la collectivité à travers les prix administrés du médicament s’avère un moyen très coûteux d’apporter de l’information aux généralistes : plus de 25 000 euros par médecin généraliste et par an.”

Au niveau international

Les ventes mondiales de MSD sont passé de 5 061 millions de dollars en 1987 à 6 550 en 1989.[...] Les 1 489 millions de dollars ont été répartis de la façon suivante : +289 en taxe, +107 pour la production, +185 pour la recherche, +331 pour la promotion.
Pierre Chirac, Paul Montastruc : Revue Prescrire Sept 2007.

Pour le gaspillages engendré plusieurs sources :

  • Coût de la mise sur le marché de 200 ème antihypertenseur.
  • Les nouveaux médicaments sont beaucoup plus chers que les anciens, et rarement meilleurs.
    • Voir la revue Prescrire
    • Voir l’étude de Puppem qui démontre que les médicaments promus par l’industrie pharmaceutique influencent fortement les médecins prescripteurs. Le coût de cette influence compense largement la baisse des prix des plus anciens.

Extrait dépêche APM : « L’étude montre pour la période 2002-06, une évolution "très contrastée" des dénombrements entre les médicaments promus et non promus, avec une augmentation de 96,2% pour les hypolipémiants promus (-1,1% pour les non promus), de 85,7% pour les IPP et antiulcéreux promus (-9,7%), une baisse de 2,3% des antibiotiques promus (-24,4%), des bonds de 168,2% pour les antihypertenseurs (-30,3%) et de 126,9% pour les antiagrégants plaquettaires (+18%). »

    • Le rapport de l’IGAS déjà cité : “L’information ainsi délivrée dans une perspective commerciale est affectée de biais structurels (sur valorisation des produits promus, dévalorisation des produits anciens notamment lorsqu’ils sont génériqués...)

2) Nationaliser la recherche médicale

 Il y a dans le vidal probablement plus de 5000 médicaments, alors que deux ou trois cents sont suffisants pour soigner.
Quand on connaît le coût de la recherche et de la mise sur le marché d’un médicament on comprend le gaspillage en temps, argent et énergie.

 Depuis plusieurs années il n’y a plus de médicaments réellement innovants. Par contre beaucoup de médicaments nouveaux n’ajoutent rien à ce qui existe actuellement. Ce sont les "me too" ou les n’apportent rien de nouveau de la revue Prescrire.

Les "me too" : En colombie Britannique (Canada) ils expliquent 80% de l’augmentation des dépenses médicamenteuses entre 1996 et 2003. Article revue Prescrire de sept 2007

article de BMJ

 Il y a enfin les fausses innovations : améliorations minimes sur le plan clinique.

Exemple, certains anti cancéreux très coûteux et qui ne font gagner que quelques mois de survie (deux mois), certains antiviraux dans l’herpès qui ne font gagner que deux jours ?

En ce qui concerne les médicaments et les actes médicaux : suppression du paiement à l’acte : capitation, salariat, forfait soins...

En cas de demande de prescription d’un hypnotique (= somnifère), qu’est ce qui est le plus rentable pour le médecin ? accéder à la demande avec, en définitive une rente à vie d’une consultation par mois ? ou bien prendre ¾ d’heure pour essayer de ne pas prescrire, payé comme une consultation « normale » et surtout avec, si ça marche, la perte d’une consultation par mois, pouvant durer 5 minutes, jusqu’à sa retraite.
Heureusement qu’en général il y a d’autres pathologies permettant d’atténuer l’aberration du système.
Beaucoup de médecins seraient d’accord, mais ce n’est probablement pas la majorité, vu la perte financière pour certains. Aucune enquête cependant n’a été faite, et on pourrait avoir des surprises.

Pourquoi ne pas donner la possibilité aux médecins de choisir ?

Autre possibilité :
Rémunérer à la performance ?

En ce qui concerne les malades

Il faut diminuer la demande médicale "injustifiée" [2]. Pour cela il faut diminuer les facteurs de stress et d’angoisse, que ce soit au niveau du travail qu’au niveau de la société en général. La précarité est par exemple un facteur d’angoisse, il faut donc favoriser les CDI.
Par ailleurs devant la peur de la maladie et de la mort Il faut une formation et une information. Il faut lutter contre les a priori.

En ce qui concerne les hôpitaux

Il est difficile de proposer des économies car le manque de personnel est énorme. Il y a peut-être des choses à faire au niveau de l’acharnement thérapeutique. Je ne connais pas bien la question...

Brouillon

Propositions de Dominique Dupagne

Mon commentaire

Il serait intéressant de savoir quels sont les arguments du CPPAP

Pour ça il faudrait donc interpeller le CPPAP et/ou le ministre ?

Comment faire passer le message au gouvernement ?

Peut-on aller plus loin % pub

Pourquoi le gouvernement ne s’intéresse-t-il pas aux économies qui ne coutent rien ?

Quels sont les autres pistes d’économies qui ne coutent rien.... Par exemple sur les génériques et/ou les médicaments ? sur les médicaments à ASMR V ? Sur les médicaments qui vont à la poubelle (4 milliards d’euros) : http://www.egora.fr/sante-societe/assurance-maladie-et-securite-sociale/140645-trop-de-medicaments-finissent-la-poubelle

Pourquoi ne pas aller plus loin ? En dehors des économies à faire il y aurait aussi à tailler dans les gaspillages....

Voir mon article sur les médicaments :

Et mes solutions :

* Primum non nocere = évaluer le rapport bénéfice risque. Si le risque est probable et le bénéfice incertain alors ne pas prescrire.

* Ne pas prendre un marteau pilon pour écraser une mouche = privillégier les traitements non médicamenteux (Hygiènes de vie facile à mettre en pratique, savoir faire/être... )avant de prescrire un médicament à risque.

* Informer les patients :

o Bronchite aigues : "Informer les patients semble diminuer les consultations itératives et la consommation d’antibiotique". [Prescrire N° 325 ]

o ne pas se fier à tout ce qui est dit ou écrit dans les medias.

o valeur scientifique quasi nulle de l’expérience personnelle versus valeur psychologique très importante.

* Suppression de la publicité pharmaceutique et de la visite médicale des labos

* Renationalisation de la recherche médicale

* Renationalisation de l’industrie pharmaceutique.

* Suppression du paiement à l’acte

* Changer le regard sur les médicaments

Solutions de l’IGAS : Rapport sur la pharmacovigilance et gouvernance de la chaîne du médicament, Dr Anne-Carole BENSADON, Etienne MARIE et Dr Aquilino MORELLE, juin 2011.

* suppression de la visite médicale

* réduction du nombre de médicaments

http://www.romandie.com/news/n/_USA_le_pharmacien_GSK_paiera_une_amende_record_pour_une_fraude_historique58020720121942.asp


aux


[1Pourquoi ce choix n’est il pas fait ? Pour une raison idéologique et économique : la publicité est la base du néolibéralisme. Toucher à la pub, c’est toucher à la possibilité de créer des besoins, donc du commerce, donc des échanges, de la croissance... Sur le plan planétaire, les seules dépenses de publicité représentent 700 milliars de dollars par an (voir mon article). C’est ensuite au nom de la préservation des emplois (c’est la même raison qui justifie le remboursement des cures thermales). Là aussi il s’agit de fausses/mauvaises raisons. Le progrès c’est de moins travailler (c’est ce qui a été possible les siècles précédents, actuellement nous sommes en pleine régression). Cela ne peut passer que par la diminution du temps de travail si l’on ne veut pas que certains travaillent trop alors que d’autres pas du tout. C’est aussi un tabou néolibéral pour les mêmes raisons.

[2selon un certain point de vue

Messages

  • Voir le récent rapport de l’IGAS sur l’information des médecins généralistes sur le médicament.
    L’industrie pharmaceutique consacre au moins 3 Mds d’euros à l’information des médecins, au trois-quarts sous la forme de la visite médicale, et encore cette estimation est-elle certainement très sous évaluée. L’information ainsi délivrée dans une perspective commerciale est affectée de biais structurels (sur valorisation des produits promus, dévalorisation des produits anciens notamment lorsqu’ilms sont génériqués...) [...] Anfin, la visite médicale, financée en fait par la collectivité à travers les prix administrés du médicament s’avère un moyen très coûteux d’apporter de l’information aux généralistes : plus de 25 000 euros par médecin généraliste et par an.

    Ainsi au coût direct de la pub de 3 milliards, il faut rajouter le surcoût gênéré, au moins égal (bénéfice oblige). Le coût de la pub par les labos pharmaceutiques est donc supérieur à 6 Milliards d’euros..

    C’est pourquoi le rapport préconise, non pas de supprimer la visite médicale des labos (ce qui serait logique) mais de la réduire de moitiè les dépenses de promotion.

    Le rapport reprend la remarque que j’avais faite l’année dernière : il est illogique d’un côté de pousser les médecins à prescrire (VM des labos) et de l’autre de freiner cette prescription (DAM). Encore du gaspillage !