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Connaître les médecins [version 1.92 du 13/04/2012]

dimanche 9 janvier 2011, par omedoc

INTRODUCTION : Pour une norme de sécurité : pas plus de 20 consultations par jour !

De plus en plus de médecins sont à la limite de la rupture du fait de la charge de travail. Je le perçois dans mes rencontres avec eux. Voir aussi cette étude :
"Ces praticiens voient en moyenne 26,8 patients par jour avec une durée moyenne de travail pour les hommes de 53 heures pour 5 jours de travail par semaine."
Ceci signifie qu’il y a beaucoup de praticiens qui examinent dans la journée beaucoup plus que 26 patients... Beaucoup de médecins en souffrent+++ (pas tous bien sûr) mais ils disent ne pas pouvoir faire autrement, et on peut croire ceux qui tentent sans succès de diminuer leur temps de travail. C’est un scandale absolu sur le plan sanitaire. Mais apparemment aucun syndicaliste, journaliste, politique ne s’en indigne réellement : aucune recherche urgente de solution... Comme si c’était normal et "sain" de travailler plus de x (50) heures par semaine !!!

Parmi les médecins que je rencontre, il y en a deux catégories (il s’agit de tendances !) :
 Les premiers sont des médecins qui ont connu l’époque où leur parole était sacrée, où ils travaillaient jours et nuits et sans prendre de vacances. Ils faisaient tout : de l’accouchement aux urgences... Ces médecins critiquent les travailleurs actuels (dont leurs patients qui demandent des arrêts de travail et les jeunes installés médecins), parce qu’ils ne voudraient pas/plus travailler, même s’ils admettent que leur hyperactivité a été néfaste à leur vie familiale et/ou à leur équilibre personnel... Même s’ils y ont laissé la santé, ils n’envisagent pas de moins travailler car avoir une "grosse" clientèle c’est avoir réussi, c’est être reconnu, c’est un signe de puissance phallique... (Ce sont surtout des hommes médecins....)
 La deuxième catégorie, rassemble des médecins plus jeunes, qui veulent garder une vie familiale et pour qui la médecine n’est pas le tout de leur vie...Ils s’en foutent d’avoir une grosse clientèle (surtout les femmes). Leur bonheur c’est de se sentir utile... Il ne veulent pas sacrifier leur vie, ils cherchent à limiter leur clientèle. Ils ne prennent plus de nouveau patients en tant que médecin traitant, mais cela reste difficile. Ils travaillent donc sur rendez-vous.
J’ai rencontré un médecin femme de cette catégorie qui après avoir vécu un temps ou elle faisait de l’abattage a décidé de changer complètement sa pratique. Elle a quitté un cabinet de groupe pour s’installer seule, ce qui lui a permis de mieux contrôler la charge de travail (nombre et durée prévisible des consultations en fonction des pathologies). Elle se limite à 20 patients par jour (hors épidémie...), car, m’a-t-elle expliqué, au delà je fais des bêtises, au delà je suis épuisée et pas simplement fatiguée. Elle travaille quatre jours par semaine plus le mercredi matin soit 50 heures par semaine (formation et paperasserie inclus). Elle travaille sur rendez-vous. Elle programme les consultations toutes les 15 minutes et elle se réserve 15 minutes par heure au cas où elle aurait une urgence ou déborderait... Si dépression ou consultation de prévention elle prévoit un peu plus de temps quitte à faire revenir... Elle ne "prend plus de nouveaux patients" (Elle reçoit évidemment les urgences).
Elle est heureuse et ça se voit... Ce qui est probablement en plus très thérapeutique...

Pour raison de sécurité le temps de travail est limité chez les chauffeurs routiers, aiguilleurs du ciel, anesthésistes, médecins de garde. Pour raison de sécurité le temps de travail doit aussi être limité pour tous les médecins...

La prévention de l’épuisement professionnel passe par la possibilité, pour les médecins qui le désirent, de pouvoir diminuer leur activité.

Sur le même thème : à lire cet article de Dupagne

Les études de l’ordre ?

Combien sont-ils ?

Voir stat CARMF

Atlas ordre des médecins

Démographie médicale

Démographie médicale

Démographie médicale

voir stat votants

Le sens du travail
"La valeur << travail >> a changé.... La Nouvelle génération n’accepte plus cette disponibilité totale... Hier cela pouvait se concevoir car il était persuadé d’être irremplaçable, mais cela n’a plus grand sens aujourd’hui d’autant plus que l’attachement indéfectible des patients s’effiloche" [1]

La paperasserie
"cela dit, la question du déséquilibre entre temps de travail et vie privée aurait-elle pris autant d’importance si.... Pourtant, ce qui pèse le plus lourd dans l’exercice quotidien, ce sont sans nul doute les charges de paperasserie...."

 [2]

L’idée qu’ils se font de la sécu : D’abord dépenser le moins possible.

La très grande majorité des médecins ne sont pas hostiles aux informations médico-administratives, conventionnelles ou médicales venant de la sécu. Certains sont même très intéressés. La majorité est accueillante. Certains sont critiques, et apportent donc quelque chose. Une très petite minorité est franchement réactive.

Dans tous les cas notre discours est brouillé par un a priori. On estime que le plus important pour la sécu est de faire des économies même au détriment de la qualité des soins. [3]

Pour cette raison la majorité des soignants pense que nous ne sommes pas objectifs.

La surcharge de travail

4 médecins sur 10 travaillent plus de 55 heures par semaines. 1 sur 5 moins de 40 heures. 75% des médecins estiment leur clientèle suffisante ou trop nombreuse (enquête 2006 le quot du médecin fév 2007)

Quant au temps de travail moyen d’un médecin, il atteint 57,5 heures par semaine. CYRILLE DUPUIS

Voir (cet article d’egora->http://www.egora.fr/sante-societe/assurance-maladie-et-securite-sociale/141407-suspicion-de-fraude-dans-les-coulisses-d%E2%80%99#comment-52458]

La relation au malade

La priorité c’est la relation au malade, c’est soigner ; ce n’est pas (savoir) dire non.

Les risques du métier : les agressions

Stat 2011 de l’ordre

Les soignants ont de plus en plus de comptes à rendre : à la société, au juge, au patient, à la sécu...
Pourquoi ? Trois raisons : La perte de confiance (et la suspicion généralisée), la peur (le risque zéro), la marchandisation de la santé (le management d’entreprise [entreprise = terme employé par la csmf à propos du médecin libéral dans ses 100 propositions]).
Attention de ne pas participer involontairement par ses propos à cette évolution.... en attisant la suspicion, la peur, la marchandisation...

Il est difficile de quantifier avec précision l ?insécurité que doivent affronter les professionnels de santé. Pour mieux cerner le phénomène, le conseil de l ?Ordre a mis en place en 2003 un Observatoire de la sécurité des médecins qui, en 2008, a recueilli 535 déclarations d ?incidents, émanant pour les deux tiers de généralistes.

Un chiffre relativement stable : 638 incidents avaient été déclarés en 2003, 439 en 2004, 639 en 2005, 518 en 2006, 837 en 2007. L ?an passé, près de la moitié (48 %) des incidents rapportés concernait des agressions verbales. Dans un quart des cas, il s ?agissait de vol ou de tentative de vol et une fois sur dix d ?agressions physiques. Les causes de ces incidents sont diverses : un temps d ?attente jugé excessif par le patient (9 % des cas), un refus de prescription (8 %), un reproche relatif à un traitement (6 %), une décision médicale contestée (3 %) ?

« Parfois, il ne faut pas grand-chose pour que cela dégénère. Il suffit que le médecin refuse un arrêt de travail ou de délivrer tel ou tel médicament pour qu ?il se fasse insulter ou qu ?on mette son bureau en l ?air », constate le docteur Gérard Aoustin, vice-président du conseil de l ?Ordre en Seine-Saint-Denis. « Lors de la régulation médicale de garde, on se fait quotidiennement insulter ou menacer quand on refuse d ?envoyer un médecin à domicile parce qu ?on estime que cela n ?est pas justifié », ajoute le docteur Marie-France Jacquot, qui exerce dans l ?Aisne.

Pierre BIENVAULT

Article du monde

En 2010 : Augmentation de 80 % des agressions contre les médecins en 2010 (= 920 actes en 2010) => taux de victimisation passe de 0,26 à 0,46. l’élément déclencheur étant dans 18% des cas un refus de prescription... [4]

les risques du métier : l’erreur médicale

La responsabilité médicale

La jurisprudence a évolué récemment « dans un sens défavorable aux professionnels de santé » relève le Sou médical, Une préoccupante tendance de la 1ère chambre civile de la Cour de cassation à alourdir les contours du régime de la responsabilité médicale doit être signalée. On peut ainsi citer :

 Un arrêt du 4 octobre 2010 qui semble étendre la possibilité de condamner un
médecin pour l’éventualité d’une perte de chance hypothétique ;

 Un arrêt du 17 juin 2010 qui, en matière d’infections nosocomiales, applique au profit de la victime une présomption de responsabilité à l’ensemble des établissements de santé dans lesquels elle a été soignée ;

 Un arrêt du 14 octobre 2010 qui limite la liberté de prescrire du médecin en la
subordonnant à la balance bénéfice/risque ;

 Un arrêt du 3 juin 2010 qui pose le principe selon lequel tout non respect par le
médecin de son devoir d’information cause à celui auquel l’information était due un
préjudice, indépendamment d’une perte de chance subie ». [5]

Lu sur quotimed :
Un généraliste condamné pour avoir outrepassé ses compétences
lequotidiendumedecin.fr 03/12/2010

Le généraliste « n’avait pas la qualité de médecin urgentiste pour l’exonérer de sa responsabilité, ... », a estimé la Cour de cassation. - AFP - MARTIN BUREAULa Cour de cassation a jugé responsable un médecin généraliste qui a commis une erreur médicale, alors qu’il assurait une permanence aux urgences, car il aurait dû s’abstenir de poursuivre des soins dépassant ses compétences.
EN MARS 2000, les parents de la petite Mélanie, qui était tombée de vélo, l’avaient conduite au service des urgences d’une clinique de Sète. Le généraliste, en charge du service, n’avait décelé, au vu du bilan radiographique, qu’une simple fracture du cubitus droit, alors qu’il s’agissait en réalité d’une fracture plus complexe et plus rare, la fracture de Monteggia, qui associe une fracture cubitale à une luxation de la tête radiale. Estimant que l’erreur de diagnostic était à l’origine d’un traitement inadapté et d’un retard dans la prise en charge de leur enfant, les parents avaient porté plainte contre le praticien.

En appel, en 2008, la cour de Montpellier avait rejeté leur demande, estimant qu’il ne pouvait être fait grief au médecin de n’avoir pas diagnostiqué une telle fracture, souvent ignorée par les non-spécialistes en traumatologie, et que, les soins prodigués ayant été conformes aux règles de l’art en matière de fracture classique, aucune faute ne pouvait lui être reprochée.

La Cour de cassation en a donc jugé autrement, car le généraliste « n’avait pas la qualité de médecin urgentiste pour l’exonérer de sa responsabilité, quand il est fait déontologiquement obligation à tout praticien de s’abstenir, sauf circonstances exceptionnelles, d’entreprendre ou de poursuivre des soins, ou de formuler des prescriptions dans des domaines qui dépassent ses connaissances, son expérience et les moyens dont il dispose ».

Le spleen, L’épuisement professionnel

http://www.egora.fr/actus-medicales/205014-un-medecin-sur-deux-concerne-par-le-burn-out-en-france-comme-aux-etats-unis

Le spleen des professionnels de santé

Un sondage TNS-Sofrès pour CMV Médiforce montre que les professionnels de santé ont le spleen. Sur une échelle de 1 à 10, les professionnels libéraux de santé évaluent la situation actuelle à 5,8. Les plus satisfaits sont les infirmiers, les pharmaciens d ?officine les plus pessimistes. Les médecins libéraux ont un jugement très moyen sur leur métier : seulement la moitié d ?entre eux referaient ce métier si c ?était à refaire, contre 77% pour les infirmiers et seulement 25% chez les officinaux. [6]

« 
15% des médecins hospitaliers pensent à jeter l’éponge
 » Titre d’un article du quotidien du médecin récent suite enquête SESSMAT

65,2% d’entre eux ne jugent pas satisfaisant le "soutien pychologique" qu’ils recoivent au travail.
51% sont insatisfaits de leurs conditions physiques d’exercices.
28,8% déclarent avoir été l’objet de violence des patients ou de leur famille au moins une fois par mois durant la dernière année  !!!!
46,5% estiment que leurs compétences ne sont pas correctement utilisées  !!!!
45,5% jugent qu’ils n’ont pas la possibilité de donner aux patients les soins dont ils ont besoins.  !!!!

Les médecins qui se plaignent

« La souffrance du médecin » : thème de la journée organisée par l ?Ordre des médecins à Lyon

Médecins libéraux : les faits

Plusieurs études montrent que la profession de médecin est une de celle où l’épuisement est le plus élevé, où il y a le plus de suicide, et d’alcoolisme.

 intyerview Eric Galaam

 Etude de la DREES
Résumé ici

 Thèse de Vidal-Gleizes-Razavet 2000

 Enquête de l’Union régionale des médecins libéraux de Bourgogne (2001). Selon cette étude à laquelle a participé 394 médecins bourguignons, près de un médecin sur deux souffre d’épuisement émmotionnel, 41% d’une réduction de l’accomplissement personnel et 33% de dépersonnalisation.

 La Caisse autonome de retraite des médecins français (Carmf) (lien ici à vérifier) : Le nombre de journées indemnisées (pour des arrêts de travail de plus de trois mois) pour les médecins libéraux en arrêt maladie a progressé de 12,4 % en 2001 et de 6,5 % en 2002. Et il est établi que les affections psychiatriques motivent une grande partie de ces arrêts de travail.

 Burn Out des Médecins Libéraux de Champagne Ardenne - 2003 (ou ici ?)Les femmes et les médecins des villes ont un moindre épuisement émotionnel. La gestion des cas complexes, le manque de respect, voire le harcèlement de la part des patients, pèsent davantage dans le burn out que la surcharge de travail ou la pression administrative et fiscale.

 Léopold Y. les chiffres du suicide chez les médecins. Rapport au Conseil National Ordre des médecins. Octobre 2003 (lien ici à vérifier). Cette enquête à mis en évidence le taux d’incidence majorée du suicide des médecins actifs dans 26 départements, c’est à dire un taux d’incidence du suicide de 14% (contre 5,6% dans la population générale).

 Enquête sur l’épuisement professionnel des médecins libéraux : Plus d ?un médecin sur deux menacé par le « burn out » en Ile-de-France ! (autre lien ici à vérifier)
 ; ?Parmi les causes, l ?excès de paperasserie (63%) et l ?augmentation des contraintes collectives (45,6 %) : « Ras le bol de la paperasserie démentielle, surcharge administrative insupportable » peut-on lire dans des commentaires. Ils accusent aussi la charge de travail : « la course contre la montre, la charge de travail plus de 12 heures par jour, le rythme des consultations me stressent beaucoup ». Quant à la pression des caisses, elle peut aller « jusqu ?au véritable harcèlement ». ?

 

Publié le 09/02/2009

Une équipe de l ?Institut Bergonié de Bordeaux fait le point sur le job-burnout du médecin, forme extrême du stress professionnel, marqué par un état d ?épuisement général physique et émotionnel. Le job-burnout des médecins paraît toucher les généralistes comme les spécialistes. Volontiers associé à une baisse de performances, des céphalées, des troubles du sommeil, à l ?anxiété, à la dépression, il peut contribuer à l ?alcoolisme et/ou à d ?autres addictions, voire au suicide. Les auteurs étayent ces données en présentant les résultats d ?une étude menée en 2003 dans une région test, la Bourgogne, qui révèlent que, sur 5 ans, sur 492 praticiens actifs décédés, 69 (14 %) ont mis fin à leurs jours (en population générale, ce taux est en moyenne de 6 %).

Dr Julie Perrot

Lakdja F et coll. : À propos du « job-burnout » du médecin. 8e Congrès de la Société française d ?étude et de traitement de la douleur, SFETD (Strasbourg) : 19-22 novembre 2008.

 http://www.lepost.fr/article/2009/09/22/1707935_trois-fois-plus-de-suicides-de-medecins-que-chez-france-telecom.html

http://www.jim.fr/medecine/actualites/e-docs/exclusif_la_majorite_des_professionnels_de_sante_pour_linscription_du_burn_out_dans_la_liste_des_maladies_professionnelles_153457/document_actu_pro.phtml

Synthèses

Le stress au travail est plus important chez les médecins que dans la population générale : voir ici

Voir article du site droit médical sur le suicide des médecins : "Des hommes qui souffrent de l ?image négative que l ?on donne de la médecine de proximité pour justifier les déficits d ?un système de protection sociale désuet ?"

Voir la revue de presse d’espace généraliste sur le burn out des médecins généralistes : « Le président de l ?Ordre du Pas-de-Calais, le Dr Marc Biencourt (photo ci-contre) rappelle ainsi que si le suicide représente, entre 35 et 65 ans, 6 % des décès dans la population générale, ce chiffre monte à 14 % chez les médecins libéraux, « le taux le plus fort de toutes les populations professionnelles ». »

47% des médecins libéraux présentent les symptômes du « burn out » (état de fatigue extrême, découragement, sentiment d’être dépassé par le travail et de ne pas être en mesure d’affronter la situation ?). Le conseil national de l’Ordre propose des solutions pour prévenir et aider les médecins malades. [7]

Plusieurs articles sur le burn out des médecins dans la revue Medecine de novembre, décembre 2007, et janvier 2008 : 40 % des médecins souffriraient du burn out.

Voir ici aussi

Voir mon article sur le stress des médecins

En cas de dépersonnalisation suite au burn out (ci-dessous) cela se traduit par des attitudes impersonnelles, négatives ou cyniques envers les patients.

La qualité des soins dispensés, le respect des bonnes pratiques sont également en jeu.« Comment voulez-vous qu’un médecin à bout de forces puisse réagir devant un patient qui réclame des antibiotiques ou exige un scanner ?
 » Dr régis Mouries, président de l’Aspml. Voir article savoir dire non

A l’étranger

Au canada

Sur le plan financier,

http://trocundoc.com/2015/09/30/les-remuneration-et-horaires-de-travail-des-medecins-en-france/

Source agaps

Lire l’article de Borée

Voir stat de la CARMF
Autre lien : Statistiques de la CARMF
Etude DREES

voir espace généraliste

Exemple réel

Je commence effectivement le matin à 8h30, premier rendez-vous, et termine en général les consultations vers 20 heures. Hier j’ai fait 42 actes. Mais ma moyenne annuelle est de 32 / 33 par jour. Je fais en moyenne 7200 actes par an. Tous mes courriers sont manuscrits ainsi que toutes mes ordonnances. J’ai un secrétariat efficace. Je ne travaille pas le mardi matin, je ne travaille pas le jeudi et huit heures de rendez-vous le samedi.

Donc en moyenne 720/365 = 20 actes par jour, si travaillait tous les jours..
19 minutes par acte (10h30/33)
10 heure 30 de travail par jour travaillé (une heure pour le repas)
travaille par semaine : 10h30 + 10h30 + 10h30 + 5h + 8h = 44h30/semaine
revenu par semaine : (33 + 33 + 33 + 15 + 25)*22 = 3058 soit 68 euros à l’heure
Revenu si 22 euros l’acte : 7200*22=158000 euros/an
Il faut intégrer la formation, la comptabilité, la paperasserie, la secrétaire et les congés...

Autre exemple réel (2010) :

avec une clientèle moyenne, (environ 4000 actes par an) j’ai du mal a
conserver ma secrétaire à mi temps, alors que je trouve que c’est
indispensable. Mais je
suis passé à plus de 66% de frais ce qui me fait un revenu trop bas par
rapport a ce que je souhaite. Et donc je me pose la question de
conserver cet emploi. et c’est moche.
Je bosse pas 60 heures mais 40. Je fais un CA de 90 000 euros et je
finis à 2 500 par mois, c’est le salaire d’un prof. moins les vacances
et plus ampoules à changer et plus le stress. Donc le revenu n’est
peut-être pas tout, mais il est bcp.
Alors si on me propose 3 500 ailleurs sans avoir à commander les draps
d’examen et à 40 heures voir 45h je prends ...
Même si effectivement je n’aurai pas les ordonnances que je veux ... !

Dur le libéral, dur le salariat.

egora

Une thèse sur le revenu des médecins

Voir les commentaires de cet article de terra nova

Voir le rapport "La santé au travail
Vision nouvelle et professions d ?avenir" : page 48 :

Comparativement à l ?exercice libéral, l ?accès à des revenus confortables est garanti, que le médecin soit salarié d ?un service de santé au travail ou dans un service autonome d ?une entreprise ? ces derniers étant réputés plus rémunérateurs. Le salaire brut mensuel d ?un médecin du travail à temps plein dans un service de santé au travail est aujourd ?hui plutôt supérieur à 5 000 euros en début de carrière, il est souvent de l ?ordre de 7 000 euros après 15 années d ?expérience. En 2007,
les médecins généralistes ont perçu en moyenne un revenu net mensuel de 5 600 euros au titre de leur activité libérale, une fois prises en compte leurs charges professionnelles et leurs cotisations sociales personnelles. [8] En outre, les études de mesure de l ?effet d ?expérience montrent une baisse de l ?activité et des honoraires à partir de 12 années d ?exercice, qui s ?accélère après 20 ans d ?expérience, jusqu ?à la cessation de l ?activité.
On rencontre des cas d ?usure ou d ?épuisement professionnels dans le secteur libéral, où les contraintes financières ou horaires sont particulièrement vives. Les médecins généralistes libéraux déclarent des durées de travail hebdomadaires comprises entre 55 et 59 heures, gardes et astreintes comprises. Un praticien sur deux se déclare désireux de réduire sa durée de travail hebdomadaire, d ?un volume de 12 heures environ67. En comparaison, en médecine du travail, la pratique des temps
partiels est répandue ? depuis plus de 20 ans, elle concerne une majorité des médecins (51,5% en 2008).
Enfin, les nouvelles générations de médecins aspirent, indépendamment du sexe, à une meilleure conciliation de leur vie familiale et professionnelle, et souhaitent disposer de davantage de temps de loisirs. Les hommes sont désormais attirés de la même manière que les femmes par l ?activité salariée68. L ?exercice mixte est plébiscité par les internes, qui sont seulement 15% à envisager un exercice exclusivement libéral. Un tiers des étudiants en médecine générale souhaite
partager équitablement son temps de travail entre exercice salarié et exercice libéral.

Médecin et CAPI : Ont-ils souscrit pour l’argent ? Dans mon expérience absolument pas. d’ailleurs sur 100 médecins contactés, seul 30% ont souscrit..

Entre médecins :


 Plafonné des actes par an à 6000-6500 me parait raisonnable( je ne
me souvient plus du chiffre), pour ma part je suis à environ 5500 actes par an, et cela me parait bien suffisant.
 Imagine un médecin qui ne fait QUE de la médecine : 4 actes/h x 8 h/j x
5 j/sem. x 52 sem = 8320 actes annuels pour 40h de travail par semaine.
 Tu m’épates R..,
Je ne crois pas que nous travaillons 52 semaines par an, il faut savoir se reposer.
Nous prenons 8 semaines de congés par an en nous remplaçant mutuellement( trois médecins)
La durée de mes consultations varient entre 15 minutes et 45 minutes..
Un suivi nourrisson , c’est 30 à 40 minutes.( j’en suis environ 10 par semaine)
Un suivi grossesse de même, j’en ai encore.
Je travaille plus de 11 heures( entre 11 et 12h) par jour ( sauf le Jeudi = repos) et vois une trentaine de personne par jour( rarement et ponctuellement 35).
La durée moyenne de mes consultations ( y compris paperasserie) est de 23 minutes.
23 minutes* 30 = 690 minutes et / 60 = 11h30
Au delà, c’est crevant et dangereux !!

Tu ajoutes les formations( minimum 4 par an de 2 jours)

Et le tour est joué.

Typologie [9]

Pierre Klotz [5] définit dans son livre sur l’erreur médicale une typologie fondée notamment sur les degrés :
­ - d’ajustement du médecin aux attentes et parfois aux exigences des patients et aux siens ;
 d’ajustement aux capacités qu’il s’attribue ;
­ - d’esprit critique envers les enseignements reçus et de la littérature médicale ;
­ - de prise en compte plus ou moins prioritaire des intérêts, légitimes ou non, des patients, par rapport à ceux de la collectivité et aux siens propres.

Le rapport de Truchot utilise les 4 orientations suivantes que Cherniss définissait en 1980 chez les professionnels de l’aide à partir de l’équilibre vie professionnelle/vie privée d’une part, intérêts personnels/intérêts des autres d’autre part :
­ activiste : critique d’une profession qu’il espère transformer ;
­ arriviste (carriériste) : recherche le prestige, la sécurité financière, la reconnaissance sociale ;
­ artisan : valorise l’activité professionnelle et le développement de ses compétences ;
­ égoïste : s’efforce de satisfaire sa vie personnelle hors travail.

Dans son travail, Truchot a montré que :
­ Les artisans sont un groupe protégé du burn out (épuisement émotionnel : 22,45 %).
Les activistes ont un burn out faible avec un accomplissement personnel élevé (épuisement émotionnel : 23,2 %).
­ Les carriéristes sont les plus stressés (épuisement émotionnel : 26,3 %).
­ Les égoïstes sont les moins accomplis : fort épuisement émotionnel (25,71 %), dépersonnalisation élevée, faible accomplissement personnel...

L’édition du Généraliste qui paraît aujourd’hui, montre que les revenus des médecins généralistes ont baissé de 0,6% en 2009. Mais ce n’est pas tout, l’étude met en lumière de fortes disparités régionales.

Le revenu d’un médecin généraliste, en 2009, s’élève en moyenne à 73.800 euros, soit -0,6% par rapport à l’année précédente.

Cette érosion des revenus, après une progression constante ces dernières années est le résultat du gel tarifaire et conventionnel imposé depuis 2007 par le gouvernement, avec le blocage du C à 23 ?, face à une hausse constante des charges.

Sur LA FMC

Avis de deux médecins généralistes.

Dr X
« En fait le c ?ur de l’ argumentation de G. n ’ est pas "ils sont
trop forts" mais "il n’ EXISTE PAS de possibilité de FMC hors des
labos".
Ce qui fait de ce monsieur, soit un ignorant qui devrait s’ informer
avant de parler, soit un menteur.
A moins bien sûr qu’ on l’ aie mal compris....
Ce qui me ferait néanmoins dire qu’ on l’ a, hélàs, bien compris, est
que dans le millieu hospitalo-universitaire d’ une part règne l’ idée
que la médecine de ville en général et la médecine générale en
particulier n’ a pas de FMC valable, et que d’ autre part dans NOTRE
millieu professionnel règne encore, très majoritairement, l’ idée qu’
aucune "mise à jour" de nos connaissance n’ EXISTE en dehors des labos.
NOus sommes, par exemple, encore une petite minorité à ne plus
recevoir de VM et encore trop de confrères ont , en "rencontres de
couloir" la question étonnée "mais comment peux-tu alors te tenir au
courant ?"
Ex Ecclesia Nulla Salus ?

Et pendant ce temps la le commerce des indulgences continue ( ;-)) »

Dr Y
« Cher ami, [10]
Comment ne pas être d’accord avec ce que tu dis ? Bien que je reçoive la visite médicale...(pour des raisons historiques et... sentimentales)
Quelques réflexions.
La majorité des médecins désire profiter de l’industrie.
La majorité des médecins ne sait pas ce qu’est une étude coût-efficacité (je préfère cost-effectiveness à cost-efficacy).
La majorité des médecins ne désire pas payer pour sa formation.
La majorité des médecins croit que le Quotidien du Médecin est un journal d’information médicale.
La majorité des médecins ne parle pas l’anglais.
La majorité des médecins ne sait pas se servir d’internet (à part pour consulter à la va vite doctissimo, esculape et wikipedia).
La majorité des médecins ne sait pas qui est Braun.
Ad libitum.

Y a du boulot, mon pote. »

Ces critiques s’appliquent aussi aux MC dont je fais parti...

D’un médecin

Je reconnais que la médecine générale est un beau métier.
Mais dur, trop dur. Trop dur pour moi en tout cas.
J’ai fait 10 ans d’études, et j’en ai marre de continuer à en baver.

De mes connaissances de la fac, un seul à fait le choix de s’installer en médecine générale. Il y a un an.
Il a déjà décidé de passer à mi-temps...

Les mentalités changent, comme l’a souligné JC
Quand on a fait tant d’études, on est en droit d’attendre un certain confort d’exercice.
Manifestement, les jeunes médecins ne le trouve pas dans la médecine générale.
( Combien d’étudiants en médecine choisissent la médecine générale ? Combien s’installent en libéral ? ( encore moins ) Pourquoi l’âge d’installation recule ? Pourquoi des vieux médecins finissent pas faire des remplacements ? ).

Je pense que ce que je ressens est symptomatique de toute une génération.

Finir salarié ou planqué je ne sais où, c’est peut-être du gâchis, c’est peut-être dommage mais je veux me préserver.

Brouillon

Site sur la souffrance du médecin

Article du docteurdu16

Article du monde

A quoi sert la médecine générale ?
D’un médecin :

bien sûr car 90% de la médecine est inutile

rapport bénéfice risque du dépistage colo rectal ? moi je ne le fais pas à titre personnel
combien de diagnostics par excès d’hta et de de traitements inutiles ?

La fin de la médecine à visage humain ?
Skrabaneck Petr

http://www.dailymotion.com/video/xeo1xe_medecine-generale-une-specialite-en_lifestyle

paiement à l’acte

L ?Union nationale des caisses d ?assurance maladie (UNCAM) a relevé qu ?en 2010, 25 % des médecins libéraux exerçaient dans le secteur dit à honoraires libres, avec une proportion nettement plus élevée chez les spécialistes (41 %) que chez les généralistes (7 %).

Démographie

http://www.conseil-national.medecin.fr/system/files/Atlas2011.pdf?download=1,

http://www.egora.fr/sante-societe/conditions-d%E2%80%99exercice/141322-allo-dr-je-suis-medecin-et-je-ne-vais-pas-bien


Article de droit médical sur les conditions de travail des médecins de haute normandie

Article de l’ordre des médecins sur la souffrance des soignants

Rapport Hubert

Ordre des médecins : rapport 2007 de la commission des jeunes médecins


[3Ce qui peut le laisser croire c’est :

 la culture du résultat (priorité à tout ce qui contribue à la diminution des dépenses : IJ, bizonne, contrôle des médicaments les plus coûteux (et non les plus dangeureux) : statines, antibio ...

 DAM = visiteurs médicaux

[4source egora

[5extrait d’un article de Catherine Le Borgne sur Egora

[6Info CSMF nov 2011

[7Ordre des Médecins - Newsletter 1 - septembre 2008

[8DREES, « Les revenus libéraux des médecins en 2006 et 2007 », Etudes et résultats n° 686, avril 2009

[9Extrait d’un article d’eric Galaam

[10Ce n’est pas moi