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La décision

dimanche 22 juillet 2007, par omedoc

Développer l’esprit critique augmente l’incertitude. Il faut d’abord développer la faculté de décision en situation d’incertitude et la possibilité de vivre dans l’incertitude : pour soi même et pour son patient.
Il s’agit donc de développer la théorie de la décision en situation d’incertitude, que ce soit d’un point de vue "scientifique" : par exemple, voir le remue méninge du dernier prescrire ; ou bien du point de vue plus philosophique des valeurs.

Voir cette chronique de mon collègue..

" cette femme a choisi de croire qu’elle devait se battre ; pour ses enfants et ses petits-enfants. Fallait-il lui assener encore plus la vérité ?
Inhumain, n’est-il pas ?"

ma réaction :

On ne peut décider que pour soi-même.

Pour moi-même je n’aurai pas fait la chimio, pour des raisons morales (donc personnelles...)
 

Par ailleurs la société n’aurait pas dû accepter la mise sur le marché de tels médicaments...

Pour prendre notre décision rarement nous choisissons après avoir pesé le pour ou le contre.

Nous sommes en permanence appelés à prendre des décisions sans disposer de connaissances complètes. ... la question concrète qui se pose est de savoir quelles sont les connaissances nécessaires pour prendre des décisions satisfaisantes. Je pense que la recherche de stratégies constitue une piste de réflexion fructueuse...
lecomte p 195

En général nous décidons en fonction de l’opinion des autres sur notre opinion. Ou bien sans réflexion aucune/ sur un coup de tête ? Ou sur des considérations générales (fatalisme), ou morales (soif du gain, recherche de la gloire...)("je ne me laisserai pas influencer par la soif du gain ou la recherche de la gloire" Serment d’Hippo)cynisme économique, perte des valeurs matérielles.

Rmq : décider ou avoir une opinion, c’est une question de choix entre plusieurs décisions ou opinions possibles.

Rmq : La manipulation, Ne fait pas appel à la raison de tel ou tel choix mais aux conséquences du fait de prendre tel ou tel choix. Relation avec la privation de liberté du choix.

Rmq : ce qui mène c’est la morale : la culpabilisation et/ou l’honneur et la probité (serment d’Hippocrate : "au moment d’être admis(e) à exercer la médecine, je promets et je jure d’être fidèle aux lois de l’honneur et de la probité....... Que les hommes et mes confrères m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses ; que je sois déshonoré(e) et méprisé(e) si j’y manque".)

Rmq : décisions en fonction de l’opinion sur l’opinion
= décision en fonction des circonstances.
= décisions pragmatiques (prise en compte de toutes les raisons) ?
= manipulation
"J’informerai les patients des décisions envisagées, de leurs raisons et de leurs conséquences. Je ne tromperai jamais leur confiance et n’exploiterai pas le pouvoir hérité des circonstances pour forcer les consciences." Serment d’Hippocrate

Décider demande du courage, car les conséquences peuvent être négatives et nous en serons responsable ; cela provoque des conflits. Ne pas savoir prendre de décision est encore plus mal vu. Il est préférable de prendre une décision dans l’incertitude ; c’est alors faire preuve de caractère. C’est tellement bien vu que cela justifie aux yeux de l’opinion un salaire plus important. Pourtant, il n’y a pas que les dirigeant des entreprises qui risquent leur peau (texto ! entendu à la radio ; rue des entrepreneurs).

Décider demande aussi un effort intellectuel. C’est accompagné en général d’un sentiment désagréable probablement en rapport avec le stress. Les avantages peuvent compenser cet inconvénient.

Les médecins conseils doivent aussi décider.

Comment décider ?

L’article de la décision sur le dépistage du cancer du sein va nous servir pour élaborer un modèle.

1° Etablir les priorités. En cas de cancer du sein la priorité est évidemment de ne pas avoir de cancer. Dans le cas de la chirurgie (se faire opérer ou non), la priorité est moins invidente et toute personnelle : ne pas en mourir, chances que ça marche, ne pas souffrir.

2° Préciser les choix

3° Etablir les conséquences de ces choix en fonction des priorités.

4° Préciser les différentes probabilités.

Exemple vote utile versus vote de conviction. Le risque d’un Le pen - Sarko au second tour ne peut être absolument exclu. Le choix se fera en fonction de notre niveau d’acceptation de ce risque. Ceux qui exigent un risque zéro voteront utile, les autres, qui acceptent (consciemment si possible) un risque minime feront un vote de conviction.

Pour la chirurgie (arthrodèse CV par exemple), il faut bien préciser les conséquences des différents choix. Soit ne pas se faire opérer et alors qu’elle chance de amélioration/guérison spontanée à court, moyen ou long teme ? Soit se faire opérer, et alors qu’elle chance de succès complet, moyen, nul, ou aggravation. Quel chirurgien présente ainsi les différents choix ?

Quels sont les autres types de présentation des différents choix ?

1° Argument d’autorité : "Au total ... la balance bénéfices-risques du dépistage des cancers du sein est défavorable..." Revue prescrire Mai 2006