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Modélisation de l’Action.[En cours d’écriture]

lundi 2 février 2015, par omedoc

Pour agir il faut partir de "l’arbre des causes" (voir sur internet les représentations possibles). La modélisation de l’action c’est donc la modélisation de l’enchaînement des causes. Je propose une modélisation plus adaptée à la compréhension de l’action.

La communication est un processus qui met en jeu deux dispositifs de traitement de l’information. l’un des dispositifs modifie l’environnement physique de l’autre. ceci a pour effet d’amener le second dispositif à construire des représentations semblables à certaines des représentations contenues dans le premier. Au cours de la communication orale, par exemple, le locuteur modifie l’environnement acoustique de l’auditeur, ce qui a pour conséquence d’amener l’auditeur à concevoir des idées semblables à celles du locuteur. [1]

Pour l’action c’est la même chose. l’action consiste à modifier l’environnement physique d’une personne ou d’un système. Ce qui va entraîner une réaction de cette personne ou du système.

La modification de l’environnement physique d’une personne consiste en général simplement en la perception de paroles ou en la lecture d’écrits (la communication). Peuvent être communiqués des faits, des ordres, des arguments, des émotions...

Je vais représenter par une ellipse un objet (une personne, un système,...) et son environnement physique. L’intersection entre deux ellipses A et B représente la modification physique faite par l’objet A sur l’objet B lorsque l’objet A est actif et l’objet B est passif. Cette modification physique appartient aux deux objets à la fois : vu de A comme action/cause, et vu de B comme réaction/effet.

Voici la modélisation correspondant à l’article sur la prescription des transports.

Cet enchaînement est orienté de gauche à droite : on va de la prescription du médecin au coût engendré au niveau sécu. et on peut remonter vers le malade qui consulte et même vers les causes des maladies.

Le modèle concerne un malade qui consulte un médecin qui prescrit un transport. Mais on peut sommer sur l’ensemble des malades, des médecins et des transporteurs, et donc avoir en dernier lieu le coût total des transports.

Le réel au sens large, c’est à dire incluant les idées, peut être découpé en objets/ensembles/structures/systèmes/sous ensembles.

Ces objets interagissent entre eux.

Les éléments en interaction peuvent être très divers. Dans la représentation ci-dessus on a des facteurs de risque ou des causes de maladies, des êtres humains, des groupes d’êtres humains, des institutions, des réglementations... On pourrait rajouter l’idée de justice qui par exemple "interagit" avec "l’objet" malade lorsque celui-ci ne peut bénéficier à tort du remboursement du transport. On doit rajouter l’objet "pression psychologique" à l’intersection du transporteur et du médecin et à l’intersection du médecin et du malade.

On peut modéliser l’interaction entre l’ensemble A et l’ensemble B par une intersection non vide. Cette intersection/interactions va provoquer une modification de l’objet ou d’autres intersections/interactions avec d’autres ensembles.

L’aliment ingéré par exemple appartient à l’intersection entre D et Ma. L’examen clinique appartient à l’intersection Ma et Me. L’intersection entre le médecin et le transporteur, c’est l’imprimé de prescription de transport. L’intersection entre le transporteur et la sécu, c’est la facture.

Dans l’enchaînement des causes, certaines peuvent être considérées comme des variables (nombre de consultations), d’autres comme des paramètres (législation), d’autre comme des constantes (personnalité du malade, médecin ou transporteur).

Les objets ont des "qualités". Les plus intéressantes sont celles qui peuvent être objectivées ou mesurées. Dans ce dernier cas ont parle de grandeur.

Dans le schéma ci-dessus, le coût du transport est une de ces "qualités".

L’action a pour but de modifier une qualité d’un objet, par exemple ici : le coût des transports.

La modélisation permet de lister les possibilités d’action : voir flèches.

Un objet contient des éléments en relation/interaction qui peuvent être d’autres objets.

Les éléments en interaction contenus dans l’objet expliquent les propriétés de l’objet, c’est à dire la façon de réagir à une interaction à une interaction avec un autre objet par une autre interaction avec un autre objet. Ces propriétés caractérisent l’objet. Lors d’une interaction il peut y avoir aussi modification ou destruction de l’objet. Une destruction fait que l’objet n’interagit plus. Une modification fait que l’objet interagit différemment. Les constantes internes ont été modifiées.

Il y a des interactions involontaires et des interactions volontaires ou actions. Dans le premier cas on ne peut rechercher que des causes à l’action. Dans le second cas il y a des raisons à l’action, en particulier il y a normalement (mais pas toujours) un objectif.

L’objectivation est une action particulière. Il peut s’agir de la constatation d’un fait ou d’une mesure. Dans les deux cas il y a nécessité d’un média (qui est un objet)entre l’observateur et l’observé (car pas d"intersection" possible directe entre l’observé et l’observateur) : c’est l’appareil de mesure. Il faut distinguer la mesure elle même (= mesure_1), c’est à dire l’interaction entre un appareil de mesure et l’objet à mesurer, l’interaction entre l’observateur et l’appareil de mesure, le couplage des deux. Les constatations sont en fait des mesures particulières.

Nous allons examiner plus précisément les actions volontaires.

Si le but final de l’action n’est pas une objectivation/mesure alors il y a en général nécessité d’un média entre l’acteur et l’objet à transformer : c’est l’outil.

Les interactions sont en général en cascades et il est toujours difficile ou du moins arbitraire de préciser ou commence et ou finit une action.

On considérera qu’une action volontaire commence à la décision et qu’elle finit à l’objectif.

Avant la décision nous avons les causes de l’action, après l’objectif nous avons les effets secondaires....

L’homme est un objet qui interagit avec l’extérieur par ses sens et par sa motricité (corporelle (manifester, s’opposer physiquement, appuyer sur un bouton, rentrer des données..) ou langagière (actes de langage, ordres, manipulations...)).

La flèche du temps permet de distinguer une cause et une effet, une entrée et une sortie, des données et des résultats.

L’objectif d’une action peut être reculé (pourquoi... pourquoi...)

L’objectif se décompose en objectifs et actions plus élémentaires si pas d’action directe sur l’objectif final.

Actions élémentaires = outils élémentaires = parole, écrits, action physique du corps.

Action nécessite de définir l’objectif final, les actions élémentaires pour atteindre l’objectif final (stratégie), la mise en œuvre de ces actions élémentaires (savoir faire).

Analyse d’une action :

  • L’action s’inscrit à quel niveau dans l’enchaînement des causes ?
  • Quel est l’objectif affiché
  • Quelles actions élémentaires : contenu du discours
  • Quels outils : argumentation, invigoration, ordres, réglementation, persuasion, information.
  • Quels supports : paroles, écrits, réunions,


ANALOGIE ACTION ARGUMENTATION

Il y a ce que l’on constate = les faits = la réalité.

Il y a ensuite les propositions/énoncés/hypothèses/affirmations/arguments, croyances et l’action.

Il y a ensuite le vrai et le faux : les propositions peuvent être dites vraies ou fausses selon qu’elles correspondent ou non à une constatation.

Les actions peuvent de même être dites vraies/justes ou fausses selon qu’elles atteignent ou non l’objectif (= constatation) qu’elles se donnent.

Si je dis que demain il va pleuvoir et que le lendemain on constate bien qu’il pleut alors l’affirmation : "demain il va pleuvoir" était vrai.

Si j’appuie sur un bouton pour éclairer une pièce et que l’ampoule de la pièce s’allume, alors l’action était juste.

De même qu’il y a des affirmations incertaines, il y a des actions au résultat incertain.

A noter que si j’affirme : "il faut appuyer sur ce bouton pour que l’aspirateur marche". Je suis aussi dans le vrai. Il y a donc une correspondance entre les actions, et les affirmations du type : "pour constater telle chose, il faut faire telle action".

On voit donc que l’analyse des affirmations permettra de comprendre aussi l’action.

Beaucoup d’affirmations sont en fait des actions : exemple résolution d’un problème mathématique (toute vie est résolution de problèmes). Elles peuvent par ailleurs un but indépendamment de leur vérité et/ou fausseté intrinsèque.

En fait ce que je vais analyser c’est le raisonnement qui amène à dire telle ou telle chose, ou à faire telle ou telle action. Puisque il y a une correspondance avec le vrai et le faux, j’analyse donc la logique (selon une certaine définition de la logique) des affirmations/croyances et des actions.

Étudier la logique des croyances et actions c’est étudier l’argumentation/démonstration, les raisonnements.

On peut étudier les raisonnements de la vie réelle ou bien les raisonnements valides, les inférences valides, les vrais arguments, les faux arguments.

De même qu’il y a des raisonnements idiots, de même il y a des actions idiotes.

Le seul raisonnement/action valide est de type modus ponens.
Pour prouver B ou obtenir B il faut trouver un A (= fait et/ou constatation et/ou point d’appui sur lequel agir) et une implication/action de A vers B.

En fait on a A1,A2,A3... => B1,B2,B3... => B,C1,C2,C3...

Donc on a plusieurs arguments et/ou actions... Et on n’obtient pas que B mais aussi B1,B2,B3... C1,C2,C3...

Le problème fondamental : comment changer

"L’homme sait assez souvent ce qu’il fait, mais il ne sait jamais ce que fait ce qu’il fait." [2]

Il faut tenir compte de la façon dont le système va réagir à notre action.
Lorsque A agit sur B c’est en vu d’un certain changement pour B.
Pour atteindre son objectif A doit se préoccuper de la façon dont B va réagir au changement induit par A dans son environnement physique.
B va réagir en fonction de sa structure/personnalité et des liaisons autre que A∩B entre B et son environnement.
Pour enfoncer un clou, il ne suffit pas parfois de taper droit d’un coup avec son marteau, il faut parfois taper à petit coups, ou émousser d’abord la pointe pour éviter que le bois ne se fendille...

Il faut tenir compte de tous les éléments/acteurs en interaction avec le système sur lequel on agit.
Par exemple, on sait qu’une baisse de 1% des prescriptions de transport entraîne 20 millions d’économie.
Si on veut faire des économies en agissant sur les prescriptions, [3] l’action doit concerner l’ensemble des acteurs du système de soins : médecins hospitaliers (60% des prescriptions, Patients demandeurs, Transporteurs faisant pression).
Il faut donc parfois agir à plusieurs endroits.

Lorsqu’on agit sur une personne il faut tenir compte du processus inférentiel.

Un processus inférentiel a pour point de départ un ensemble de prémisses et pour aboutissement un ensemble de conclusions qui sont logiquement impliquées ou, au moins, justifiées par les prémisses. [4]

Le processus inférentiel est à comparer au processus de décodage :

Un processus de décodage a pour point de départ un signal et pour aboutissement la reconstitution du message associé au signal par le code sous-jacent. En général, les conclusions ne sont pas associées à leur prémisse par un code, et les signaux n’ont pas pour conclusion logique les messages qu’ils véhiculent. [5]

Lorsqu’on veut faire changer une personne il faut donc tenir compte non seulement du décodage de l’action (= du changement de son environnement physique induit par l’action), mais aussi de l’interprétation qu’elle va faire de ce changement. Et ceci se fait en fonction de prémisses (prévisions, hypothèses scientifiques ou non, croyances, valeurs, souvenirs, préjugés culturels ou non, suppositions sur le locuteur) pour aboutir à une conclusion plus ou moins logique.

Un locuteur voulant que son énoncé soit interprété d’une certaine façon doit avoir des raisons de penser que l’auditeur pourra fournir le contexte menant à l’interprétation voulue. Si le contexte utilisé par l’auditeur ne correspond pas à celui qu’envisageait le locuteur, il peut y avoir malentendu.[...] Bien sûr, de tels malentendus sont courants et ne sont pas l’effet d’un « bruit » qui troublerait la communication. [6]

Causes d’échec de l’action

Parfois on ne peut connaître le résultat de l’action
Cas des systèmes instables : météo (effet papillon)

Parfois on peut difficilement changer le système

BROUILLON

Portfolio


[1Dan Sperber Deirdre Wilson. LA PERTINENCE.

[2Paul Valéry

[3et non sur la facturation par exemple

[4Dan Sperber Deirdre Wilson. LA PERTINENCE.

[5Dan Sperber Deirdre Wilson. LA PERTINENCE.

[6Dan Sperber Deirdre Wilson. LA PERTINENCE.