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Trouble de la personnalité et difficulté de discussion.

jeudi 17 juin 2010, par omedoc

Malgré la cohérence de leur propos, malgré leur intelligence normal, il est parfois difficile de discuter avec certaines personnes.

Mécanisme de cette difficulté.

  • Affirmations péremptoires [1]. -* Évidences assénées [2]. Pas de place au doute.
  • Pas d’écoute réelle. Le discours de la personne n’interagit pas avec le notre. Si on lui donne un document, si on évoque un fait, elle ne s’y intéresse pas. Elle ne semble intéressée que par son propre discours en situation de joute oratoire. Elle ne nous écoute pas réellement sauf pour se relancer dans son "délire".
  • La seule possibilité d’avoir un impact c’est de mettre en évidence des contradictions qui sont nombreuses. Or celles-ci ne semblent pas être perçues en tant que telles.
  • De façon générale il n’y a aucune contre argumentation structurée réelle. Il y a essentielle accumulation d’arguments.
  • La personne ne se sent pas responsable. Elle n’a aucun esprit autocritique. Aucune remise en cause ne semble possible. Si quelque chose ne va pas c’est toujours la faute de l’autre. C’est « yaka » « yaka » « yaka.. »
  • Elle se réfère essentiellement à son expérience plus qu’aux éventuelles études sur le sujet. Si on sort une statistique qui contredit son expérience elle dénoncera la statistique comme fausse sans essayer de s’y intéresser ni de l’étudier.
  • La personne mélange les affirmations vraies et le fausses.

Signification de cette difficulté.

Il est impossible de discuter avec les paranoïaques. Ce trouble de la personnalité est considéré comme une maladie.
Je fais l’hypothèse qu’il existe un trouble de la personnalité présentant la même anomalies relationnelles et conversationnelle que le paranoïaque mais sans l’idée de persécution qui fait sa particularité.
En fait il existe un continuum entre la personne pour qui la discussion est une occasion de progresser et avec qui on peut discuter « normalement » et celle pour qui toute relation — et donc discussion — est vécue comme un danger et qui de ce fait réagit de manière pathologique.
A noter un regard appuyé, inquisiteur et un demi sourire au lèvre. On ressent plus d’agressivité, de tension intérieure que d’ironie.
La personne ne semble intéressée que par elle même. L’ego est envahissant.
Cette difficulté à discuter est associé à une difficulté à supporter cette personne dans la vie quotidienne vu qu’elle veut avoir toujours raison. La discussion n’est pas faite pour communiquer avec l’autre. L’argumentation n’est pas faite pour convaincre l’autre mais pour montrer qu’on a raison.
Il n’y a pas d’évolution possible. La personne reste ancrée dans ses certitudes, d’où le coté pathologique.


[1Rarement : « je pense que », ou emploi du conditionnel..

[2fréquent : « C’est évident »