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Argumenter

lundi 28 janvier 2008, par omedoc

Bonjour [1],

Pour "maximiser" l’impact d’une "lettre d’étonnement" :

 veillez à bien identifier dans la lettre ce qui relève du fait constaté, et le séparer de ce qui relève de la déduction/supposition et séparez les encore de l’analyse ou du jugement (le lecteur doit pouvoir identifier les constats et les déductions).

 une fois cela fait, faites l’exercice suivant : surlignez sur un brouillon les passages relevant de faits d’une couleur, les passages relevants de déductions de l’autre et une dernière couleur pour l’analyse. Laissez en blanc ce qui serait de la pure forme. Prévoir une éventuelle autre couleur pour ce qui peut paraitre "hors sujet" avec un peu de recul.

 si vous obtenez une grande part de couleurs "d’interprétation" ou de "HS"-> refaire le courrier en vous attachant aux faits.

 théoriquement vous devriez avoir la majorité du texte en couleur "faits", et une fin de lettre relevant de l’analyse et d’ouverture sur votre "questionnement "(ce qui est bien différent de la conjecture).

 le revers de la médaille est de devoir être sûr des faits que l’on énonce, par exemple si ici vous parlez de "cadre" et qu’il s’avère que c’est une situation qui ne peut arriver, cela risque de porter un lourd préjudice au témoignage.

il est très dur de réussir spontanément une bonne lettre quand on est touché, d’ailleurs cela transparait ici, utiliser une méthode est le seul moyen de rester factuel, à moins d’être surhumain.

NB : En pleine forme, en plein jour, le cerveau est déjà un outil médiocre pour ce qui est de capter et retenir objectivement ce qui se passe , pis encore pour ce qui est de restituer ce qui s’est passé (les biais cognitifs, les biais de confirmation sont légions). Alors en étant hospitalisé, la nuit, en ayant mal,et pas chez soi, il faut aussi se rappeler qu’il est dur d’être performant en mémorisation et restitution, ce qui rend d’autant plus important les appels aux faits.

Introduction

Il y a argumentation lorsqu’il y a défense d’une vérité/croyance (à laquelle on adhère plus ou moins)

« Les preuves de l’existence de Dieu n’existent pas, ce sont des arguments. Entre arguments et preuve il y a cette différnece qu’une preuve vous ne pouvez pas dire le contraire, tandis qu’un argument c’est vous qui décidez du poids de cet argument. Si Dieu existe comment expliquer le mal (= qui est l’injustifiable selon tout les points de vue possible). Les chrétiens ne s’inclinent pas devant cet argument (= ce n’est donc pas une preuve), sauf mauvaise foi » Marcel Conche

Discours brillant

Un discours brillant peut endormir l’esprit critique.

Discours difficile à comprendre :

 Le récepteur ne possède pas les connaissances requises pour suivre l’exposé.
 L’émetteur est mauvais pédagogue.
 Le discours est un non sens ou des banalités habilement dissimulées derrière un jargon fait pour intimider l’auditoire

NOMMER

Comparaisons

 « Mais pourquoi comparer ces milliers de victimes aux millions d’Indiens d’Amérique, d’Arméniens, de juifs, de Rwandais victimes, eux, de génocides ? ce mot serait-il devenu l’étalon minimum qui déclenche la compassion et la solidarité, le seuil permettant d’éviter la réflexion politique et d’interdire le débat. »
L’opinion ça se travaille p 11

Extrapolations de concepts d’un domaine à l’autre.

  • Termes techniques forts : Abus de vocabulaire scientifique, philosophique, littéraire.
    • En les invoquant totalement en dehors de leur contexte, sans donner la moindre justification empirique ou conceptuelle à cette démarche.
    • En les invoquant pour briller sans égards pour leur pertinence ou même leur sens.
    • Loin de clarifier les idées, obscurci le discours.
  • Termes techniques usage courant
    • Chaos, énergie.
  • A titre métaphorique
    • Eclaire un concept peu familier en le reliant à un concept qui l’est plus (et non l’inverse).

Démonstration

Ce que nous prétendons avoir démontré :
 Le doute n’est pas raisonnable.
 Pas d’argument rationnel contre la thèse.
 Pas de défense d’un seul des textes critiqués
 Arguments contre se reposent sur des considérations abstraites et non sur la critique à partir de citations précises.
Ce que nous considérons comme des conjectures raisonnables
Thèses auxquelles nous ne souscrivons nullement.

mauvaise argumentation :

 On ne perçoit que ce à quoi on est sensible (les daltoniens).
 incompétence grossière mais sincère
 fraude délibérée
 Manque de pertinence de la terminologie et effet d’obscurité que cela entraîne ne préjuge pas de la vérité ou de la fausseté de la thèse sous jacente illustrée par l’argumentation.

  • Choisir les hypothèses
    Le canard enchaîné 10 mai 2006. Un client d’un opérateur téléphonique a sa facture qui fait un bond prodigieux. L’opérateur ne reconnaît aucune anomalie : une faille technique est « impossible », tout comme un quelconque piratage, affirme le service client. Si sa facture a décuplé, c’est qu’on a utilisé son téléphone en douce.
    « Vos enfants, peut-être ? Suggère un responsable clientèle.
    Ils ont 26 et 32 ans, répond Christian.
    Alors votre épouse ?
    Impossible
    Oh vous savez, on n’est jamais sûr de rien..
     »
    En fait il s’agissait bien d’un piratage. Du fait que c’était « impossible » le problème n’avait pas été traitée par l’opérateur tél.

Débattre

 Absence d’argumentation : Ex : l’origine de l’homme et la religion
Vocabulaire violent pour pourfendre les erreurs :“ Théories absolument « contraires » à la foi et « honteuses »”.
L’évolution est admissible” : Hypothétique
Les multiples recherches n’ont apporté rien de positivement clair et certain.
Interdiction de poursuivre leurs recherches. Se met en position de devoir admettre un jour ce qu’elle a commencé par déclarer impossible.
Refus de regarder la vérité en face, à seule fin de respecter un dogme que n’évoquent clairement ni l’ancien ni le nouveau Testament

Hélas, les invectives et les coups bas semblent ici prendre le pas sur les arguments !
L’ensemble des trois débats devrait pouvoir être traité sans passion et sans rage.

Adepte de la « fausse profondeur », et se cachant derrière leur jargon pour masquer la banalité de leur pensée.

Mais qu’est-ce qui donne aux analystes cette certitude, si palpable dans leur propos, d’être dépositaire de la seule bonne vision de l’homme.

Le conflit est sans doute une chance offerte à la psychanalyse pour l’aider à sortir des impasses et dérives dans lesquelles elle s’enfonce

Echapper à la raideur qui toujours guette la grandeur (Alain)

Compendre ce qui se passe.

Limites de l’argumentation

Tout peut se démontrer. En un certain sens, on peut toujours avoir raison.... Une relation unique n’est pas maintenu entre le mot et la pensée...
Bouveresse p 43.

Comme Debré lui-même semble prêt à accepter tout cela mais n’en tire aucune des conséquences qui s’imposent, cela s’appelle une façon de tout abandonner sans rien perdre.

Bouveresse p 80

(la rhétorique et la belle « forme »)... on ne les invoque trop souvent que pour justifier la décision que l’on a prise de se désintéresser finalement du contenu.
Bouveresse ?


Si l’on ne commence pas par être tout à fait précis, on aboutit rapidement, de façon directe ou, plus fréquemment, en passant par des transitions plus ou moins insensibles d’une approximation à une autre, à des choses qui sont à peu prés aussi aberrantes que le prétendu « principe de Gödel-Debray ».

Bouveresse p 53.

Malheureusement, le bel esprit philosophique de notre époque, perverti par ce que Schiller appelait l’ »abus des belles formes » dans la pensée et amolli par la jouissance immodérée des effets littéraires, semble finir souvent par perdre tout intérêt pour le contenu proprement dit. Schiller déplore que les critères de goût, qui, dans le domaine de la pensée, n’ont à rien à faire en matière de jugement, tendent à devenir finalement les critères du jugement lui-même, ce qui introduit évidemment un changement important dans le concept même de la pensée. « L’abus du beau, écrit-il, et les prétentions de l’imagination, là où elle ne possède que le pouvoir exécutif, à accaparer également le pouvoir législatif ont causé tant de dommages aussi bien dans la vie que dans la science qu’il est d’une importance non négligeable de déterminer exactement les limites qui sont imposées à l’abus de belles formes. »
Bouveresse p 59

Accepter d’avoir été trompé n’est généralement guère plus facile que d’accepter de s’être trompé. Ce n’est pas le roi, mais celui qui explique qu’il est nu qui est habituellement soupçonné d’abuser de son autorité et ce n’est pas le pouvoir de l’illusion, mais plutôt celui de la vérité, qui est idntifié le plus facilement à une forme de violence.
La raison de cela est sans doute qu’on aime mieux être séduit que d’être convaincu par des analyses et des arguments et que la séduction passe même pour une façon plus démocratique d’imposer aux autres ses propres conceptions. J’ai toujours considéré, au contraire, que ce qui est le plus conforme aux exigences de la démocratie est de faire appel aux capacités de jugement et de raisonnement du lecteur, plutôt qu’à ses sentiments et ses émotions.
Bouveresse p 150

On doit pouvoir argumenter sans qu’aucun fait essentiel ne fût soustrait à notre analyse.
L’opinion, ça se travaille p 18.

Types d’argumentation

Argument scientifique

Parmi tous les mécanismes de production de la persuasion et de la croyance, celui qui consiste à donner l’impression d’être scientifique et même de s’appuyer directement sur les dernières découvertes de la science n’est pas nécessairement le plus important ou le plus inquiétant.
Bouveresse p 40

Manipulation
Pour vendre une nouvelle éponge à gratter, une marque a fait étudier la typologie des ménagères. Un anthropologue commente les résultats : « Une partie des biens de consommation va subir un processus de réenchantement. ... Un mécanisme de transsubstantiation, c’est à dire de transformation d’un produit merveilleux, qui, grâce à la marque et au packaging, acquiert des pouvoirs magiques pour améliorer la mise en scène de notre moi. »
Le Canard en chaîné du 10 mai 2006 qui site un article de Libération

A trier

 Chantage à la preuve formelle.
 Pédantisme de l’exactitude.

On passe des raisons à l’interprétation”. Entendu à la radio

« Faut-il, en effet, comparer aussi au nombre des ressources de la culture auxquelles les sciences humaines doivent recourir sans distinction et sans scrupules les paralogismes, les équivoques et les confusions grossières dont Sokal et Bricmont analysent certains exemples, la rhétorique sans contenu et le verbiage pur et simple, les fantaisies et les délires conceptuels et théoriques de toutes sortes, les para- et les pseudo-sciences, les dogmes des religions ou ceux des sectes, etc.? »
Bouveresse p 107

Autant il est normal de récuser les critiques inspirées essentiellement par des mobiles de cette sorte, autant il est indispensable de se souvenir que cela ne peut pas constituer une raison de se dispenser de répondre sur le fond. On a assurément le droit de protester contre les critiques injustes, ignorantes ou absurdes. Mais ceux qui le font seraient certainement mieux placés pour se plaindre, s’ils n’avaient pas donné à ce point l’impression de ne faire aucune différence entre elles et les critiques informées et argumentées, qu’ils ont toujours eu tendance à traiter à peu prés de la même façon. Si l’on veut être critiqué intelligemment et équitablement, il ne faut évidemment pas commencer par décréter a priori que toutes les critiques auxquelles certains pourraient songer ne peuvent reposer que sur l’incompréhension, la malveillance et la haine (de l’auteur concerné, de la discipline qu’il représente ou de la pensée en général.)
Bouveresse p 140

« Presque tous les grands philosophes du passé ont souligné que, même dans les questions les plus intellectuelles, le sentiment et l’émotion jouent la plupart du temps un rôle nettement plus important que la raison. »
Bouveresse p 141

« On est bien obligé de se demander, en tout cas, en quoi le fait d’avoir remplacé les analyses et les arguments « politiques » d’autrefois qui, bien que souvent absurdes, étaient tout de même généralement un peu plus sophistiqués, par un simple recours aux données et aux évidences de la psychologie populaire (la critique comme manifestation de jalousie ou de ressentiment purs et simples) pourraieent bien constituer un progrès réel. »
Bouveresse p 144

« Derrida n’arrive apparemment pas à concevoir qu’il puisse y avoir des raisons objectives de critiquer sérieusement la conception et le mode de fonctionnement d’une institution de cette sorte... La seule motivation possible est, en pareil cas, purement politique ou, ce qui est encore pire, psychologique et à peu près sans rapport avecc l’objet du débat. »
Bouveresse p 145

BROUILLON

Argumenter c’est mettre en forme une thèse ou une opinion.

Le fait qu’un medicament n’ait pas prouvé son efficacité ne signifie pas qu’il est impossible qu’il le fasse : peut etre qu’on n’a pas fait les bonnes études.
Par contre si l’inefficacité a été prouvée la messe est dite.

Il me semble les critères statistiques pemettant d’ affirmer avec une marge d’erreur acceptable une inefficacité existent.
Ils sont par contre effectivement plus difficiles à remplir que ceux nécessaires à prouver un effet bénéfique ou meme délétère, surtout s’il est net.

> Par contre si l’inefficacité a été prouvée la messe est dite.
>
> Oui, mais il est impossible de prouver globalement l’inefficacité d’un
> médicament.

L’absence de preuve d’efficacité serait donc équivalent à la preuve de l’absence d’efficacité ?

>
> Attends, je réfléchis.
> Je n’ai jamais vu un essai clinique programmé pour montrer une inefficacité.

Moi non plus :-) mais j’ai vu des études prouvant malgré l’intention initiale une inefficacité voire un effet délétère.
ex : l’étude CAST en 91 sur l’"efficacité" des anti-arythmiques dans le post IDM avec troubles du rythme ventriculaire, qui a montré une surmortalité par rapport au placebo.
Et ce n’est pas un essai cas-témoin de bricolage de big pharma.

> Ah si : les essais cas-témoins où les industriels veulent montrer que leur produit n’entraîne pas une incidence augmentée d’une pathologie qui existe dans la population générale et que pourrait induire le dit produit. Cela s’appelle sous-dimensionner l’essai, c’est à dire déterminer un nombre de malades ou de témoins insuffisants pour montrer la nocivité du médicament.

C’est pour ça qu’il faut des études bien montées sur le plan statistique.
Ce dont tu parles c’est du bricolage marketing.

> Mais revenons à nos moutons : les essais cliniques servent à montrer l’efficacité statistique d’une molécule par rapport à un placebo ou la non différence par rapport à un produit déjà considéré comme efficace. Si la nouvelle molécule ne montre pas son efficacité elle n’est pas considérée comme efficace.
> Ce qui ne veut pas dire que ce qui n’est pas démontré n’existe pas. Nous en convenons.
> Mais cela ne veut pas dire qu’elle est efficace parce que le docteur B par exemple, trouve (expérience interne) que cela marche.

Bien évidemment ;-)

> Ainsi, le professeur X, dit que le clonazepam, par exemple, n’a jamais montré son efficacité dans des essais contrôlés sur les douleurs nociceptives (et il fournit nombre d’explications à cet échec qui sont d’une grande respectabilité), mais que dans son service, ça marche. Avis d’expert.
>> L’absence de preuve d’efficacité serait donc équivalent à la preuve de l’absence d’efficacité ?
> Non, mais ça y ressemble.
> Cependant, l’efficacité du Rivotril®
> dans le traitement de la douleur, même neuropathique, n’est pas démontrée dans les études cliniques.

Certes, mais l’inefficacité du RIVOTRIL dans le traitement de la douleur a-t-elle été démontrée ?

Ce n’est pas tout à fait la meme chose.
On croit rêver.
C’est exactement ce que disent les industriels avec leurs produits !
Ce renversement des preuves est renversant (ou stupéfiant).

Je dirais meme plus :

feu ma grand mere Marguerite est morte le 13 mai 1988, 5 jours apres la réélection de Mitterand.

C’est une victime du socialisme !

Prouve moi le contraire !

C’est peut être stupide de s’attacher à la forme, mais cela rend le discours
plus crédible .

Argumentation pathologique

« Un vent de dictature dans votre ton et vos intentions. »

« je vais vous mettre les preuves sous les yeux
 »
« Dûment prouvé par nombre d’études scientifiques
 »
« Ils montrent clairement que.. n’a rien à voir avec.....
 »
« Vous avez tout faux »
« donc moi , tu ne me crois pas ? »

Pathologie de la communication :

ne pas écouter ce que dit l’autre de façon persistante

Ils se prennent le choux, ils nous gavent.

Ils n’écoutent aucun argument
Ils ne répondent pas au bon intervenant
Ils ne répondent pas à vos questions
ils ne suivent pas le fil de la discussion
Ils ne lisent pas ce que vous écrivez
Comment pouvez-vous imaginer ce qu’ils disent soit vrai

Classification arguments

Ils peuvent être
 non valides : pseudosyllogisme.
 totalement faux : confondre corrélaton et causalité. affirmation gratuite.

Communication, discussion

Dans "99,9%" des cas on ne comprend pas immédiatement ce qui est dit. Il faut reformuler ou chercher les différents sens et faire préciser.

Subjectivité et connaissance scientifique

« Que tout le monde se fasse son opinion »

« Chacun pourra juger de la véracité de ce qui est dit en fonction de son propre vécu »

Analyse des faits

Def du pb à résoudre
Choix de ce qu’on veut mesurer
choix de l’instrumant de mesure
La mesure proprement dite

Cécité
malhonnêteté intellectuelle

L’homme n’est plus au centre du dispositif : normes, protocoles, plans, culpabilisations, déni de fragilité, etc..

Comment déborder la logique utilitariste de la simple survie "en longue méditation sur la joie" (Spinoza)

Aucune entreprise intellectuelle ou politique n’étant vraiment désintéressée, le risque d’une malformation de la vérité est omniprésent ;

Le flou entretenu autour des critères d’admission permet de les adapter au cas par cas.

Pour mieux comprendre l’histoire il faut la systématiser au moyen de grands concepts-clefs.


[1intervention dans un forum d’un certain "Finwe"