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Motivation (à l’action)

dimanche 22 juillet 2007, par omedoc

Il y a deux efficaces et justes motivations à l’action (pris au sens le plus large possible) : d’abord le plaisir, ensuite le devoir.

En général la motivation à l’action repose sur de mauvaises raisons. Recherche du pouvoir, intérêts personnels, ambition, recherche du conflit pour le conflit, déficit du narcissisme...

Le tout étant mêlé ; les intentions sont impures.
Militer pour se soigner est acceptable si fait en toute conscience, dans la recherche de la vérité, et à travers l’action elle même. Sinon l’action n’est que moyen pour la personne de s’enfermer encore plus dans sa maladie.

Dans l’action d’un groupe, le principal facteur de démotivation individuelle n’est pas la perte de l’espoir mais l’existence dans le groupe de personnes toxiques.

L’espoir n’a pas de place, la motivation par l’argent n’a pas de place.

PAR PLAISIR

Agir est un plaisir naturel, à condition d’être libre de faire ce que l’on a décidé.
Agir devient un déplaisir si, dans un groupe, l’autre devient envahissant et empêche ou dévoie toute action.

II) PAR DEVOIR

D’abord être attentif


 A force de tout voir l’on finit par tout supporter
 A force de tout supporter l’on finit par tout tolérer
 A forcer de tout tolérer l’on finit par tout accepter
 A force de tout accepter, l’on finit par tout approuver

Augustin d’Hippone

"Dans l’allemagne hitlérienne, les règles du svoir-vivre étaient d’un genre toutparticulier : ceux qui savaient ne parlaient pas, ceux qui ne savaient pas ne posaient pas de questions, ceux qui posaient des questions n’obtenaient pas de réponse. C’était de cette façon que le citoyen allemand type conquérait et défendait son ignorance qui lui aparaissait comme une justification suffisante de son adhésion au nazisme : en se fermant la bouche et les yeux, e se bouchant les oreilles, l cultivait l’illusion qu’il ne savait rien, et qu’il n’était pas complice de ce qui se passait devant sa porte."

Primo Levi Appendice à l’édition scolaire de Si c’est un homme.


Agir par devoir

"Il n’est d’éthique que dans l’action, quand l’acteur s’interroge sur le sens à donner à ce qu’il entreprend."

"Seule la passivité est infamante" Gl Philippe Morillon.. et "une application trop pointilleuse du règlement peut parfois être une incitation à la passivité." (confer nos procédures ?)

III) EN TANT QU’EXERCICE SPIRITUEL

« Dans le tir à l’arc, l’important est moins d’atteindre le but, de toucher la cible, que de bien viser.... Le tireur à l’arc, c’est bien connu, accorde tout son soin à ce qui dépend de lui, cette perfection de visée, et ne se fait nul souci quand au reste, qui ne dépend pas de lui... Tu ne dois te faire aucun souci quand au sujet lui même et te contenter d’accorder tout ton soin à bien traiter le sujet qui soudain est là.
 »
 [1]

PROBLEMES PRATIQUES

Transférer aux mobiles élevés l’énergie dévolue aux mobiles bas

(Simone Weil : la pesanteur et la grâce) :
"L’objet d’une action et le niveau de l’énergie qui l’alimente, choses distinctes. Il faut faire telle chose. Mais où puiser l’énergie ? Une action vertueuse peut abaisser s’il n’y a pas d’énergie disponible au même niveau"

Pour Simone Weil, "les sentiments bas (peur, convoitise, goût du record, des honneurs extérieurs)" sont "plus riches en énergie" que les sentiments élevés. Elle ajoute que les sentiments élevés ayant -généralement - une énergie limitée, la personne à recours aux sentiments bas pour aller au delà d’une certaine limite, d’où l’explication de "nombreux retournements".

Et aussi "Queues alimentaires. Une même action est plus facile si le mobile est bas que s’il est élevé. Les mobiles bas renferment plus d’énergie que les mobiles élevés. problème : comment transférer aux mobiles élevés l’énergie dévolue aux mobiles bas ?"

Ne laissons pas nous désespérer

"Il n’est pas nécessaire d’espérer pour entreprendre ni de réussir pour persévérer" : Guillaume le taciturne.

« La croyance que rien ne change provient soit d’une mauvaise vue soit
d’une mauvaise foi. La première se corrige, la seconde se combat.. » * -
/ Friedrich Nietzsche/

Il n’y a qu’un crime, c’est de désespérer du monde. Nous commes appelés à pleins poumons à faire neuf ce qui était vieux, à croire à la montée de la sève dans le vieux tronc de l’arbre de vie. Nous sommes appelés à renaître, à congédier en nous le vieillard amer !!!Bien des jeunes sont dans ce sens de cruels vieillards envers eux-mêmes.

A un sculpteur qui s’étonne de mon optimisme, je réponds : « Merci pour vos lignes ; oui, le essimisme m’ennuie à mourir. Il croit si bêtement que ce qui a été va se répéter. Peut-on imaginer plus d’incapacité créatrice que cette attitude-là dont je ne serais jamais adepte ? »
Christiane Singer : Derniers fragments d’un long voyage.

En fait il faut le pessimisme de la pensée et l’optimisme de l’action. Pessimisme de la pensée afin de ne pas se leurrer, et de ne pas être déçu. Optimisme de la volonté car c’est un devoir moral d’agir.

Brouillon

il me semble qu’ il a été démontré (voir les "archives" du FORMINDEP) que l’ action d’ influence obtenue est loin d’ être proportionnelle à la valeur du cadeau ;
Ceci est tout à fait vrai : être dans les premiers semble suffisant pour motiver les cons.

Une brève de Science et Vie : "être rémunéré pour effectuer une tâche n’augmente pas la motivation. Le japonais Kenji Matsumoto et son équipe ont montré, en payant des étudiants pour pratiquer un jeu que les zones de leur cerveau impliquées dans le plaisir étaient moins activées que celles des autres étudiants, bénévoles."

Différentes façons d’amener l’autre à faire ce que l’on veut qu’ils fassent : La manipulation, la contrainte, la culpabilisation, le calcul de l’intérêt ;

versus : laisser libre + faire appel à la raison.

Placebo = manipulation


[1jean Pierre Zarader : Philosophie magazine N°10. Conseils aux jeunes bacheliers qui doivent passer l’épreuve de philo.