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La surconsommation médicale.[version 0.30 du 01/10/2010]

vendredi 23 juillet 2010, par omedoc

EN COURS DE REDACTION...

1° Il existe une très importante surconsommation médicale !

 Source de cette affirmation : Expérience personnelle, Discussion avec les collègues

 La notion de surconsommation est à définir

 L ?importance du coût de cette surconsommation est à préciser.

Cette surconsommation existe : tout le monde en a l ?expérience. Quel en est le surcoût réel ? Pour cela il faudrait définir la notion de surconsommation.

J ?appelle surconsommation tout écart avec une « consommation normale ». Comment définir la consommation normale ? C ?est celle qui correspond à une qualité optimale des soins. On n ?a pas suffisamment de connaissance médicale pour définir dans tous les cas ce que seraient des soins de qualité. Par ailleurs les normes sociales de la santé influent sur la définition de cette qualité. La qualité ne peut-être approchée que par les données actuelles de la science.
Au-delà de l ?impact des traitements sur la morbi mortalité, il serait aussi nécessaire de prendre en compte, pour définir la surconsommation, une bonne conception morale et philosophique du monde. Ici je fais référence aux coûts qui résultent de l ?acharnement thérapeutique ou de certains traitements purement symptomatiques.

Ma seule intuition personnelle me fait dire que le surcoût engendré par cette définition large de la surconsommation se compte en plusieurs milliards d ?euros.

Le coût n ?est pas seulement économique, il est aussi humain.

2° Qui est responsable de cette surconsommation. ?

Le médecin en tant que prescripteur qui ne dit pas suffisamment « non » ?
Le patient en tant que quémandeur de soins ?
Les politiques à l ?origine des choix économiques ?

Par leur action sur ces trois acteurs de la santé, on peut rajouter comme facteur explicatif indirect, les médias et l ?industrie pharmaceutique.

Par ailleurs l ?évolution de la pyramide des âges majore la consommation et donc la surconsommation.

3° Mon hypothèse est que le principal responsable [1] est le patient.

« Principal » dans la mesure où
 c ?est lui qui est l ?origine de la surconsommation, les autres facteurs n ?étant que majorants. - - une action sur le patient, si elle est possible, est ce qu ?il y aurait de plus efficace. [2]

Le médecin est très mal placé pour résister à la pression du patient.
 Il est souvent difficile de séparer le social du médical.
 Il est difficile de rentrer en conflit avec des patients connus depuis longtemps.
 Le médecin ne peut être à la fois soignant et contrôleur.
 Il existe un risque médical à ne pas prescrire.
 Il existe un risque légal à ne pas prescrire.

Les choix économiques en santé, l ?organisation du système amplifient les surcoûts.

4° Argumentation en faveur de mon hypothèse.

[En travaux.]

Croyance d’en savoir plus que les médecins

Ce sont des personnes qui ont une maladie, font des recherches sur internet sur cette maladie, et croient en savoir plus que les médecins. Ce sont ensuite de grand prosélytes... Par ce que cela va en général dans le sens de leur désir, les autres malades préfèrent croire cette personne plutôt que les médecins plus réalistes...

"La TSH seule n’est pas suffisante du tout.
Et si vous avez eu trois médecins qui ont prétendus que cela l’était, il faut en trouver un qui lui ne pensera pas pareil et qui fera faire les examens complets nécessaires soit : TSH, T3, T4 + les 3 anticorps.
Et une TSH correcte n’indique nullement qu’il n’y a aucun problème." [3]

Analogie avec le principe de précaution

Conséquences des décisions judiciaires :
La pratique de la médecine défensive
« Enquête incluant la participation de 2.416 médecins américains de divers modes de pratique et spécialités : cette étude confirme qu’ils sont obsédés par la crainte d’être poursuivis en justice pour faute professionnelle. C’est pourquoi 91 % d’entre eux pratiquent une "médecine défensive" avec prescriptions d’analyses et d’examens dépassant les nécessités, dans le seul but de se protéger des poursuites. » [4]
Même si la revue Prescrire de juillet 2010 p 536-541 rassure et parle du mythe de la judiciarisation de la médecine, les médecins en tiennent énormément compte à l’instar du principe de précaution.

La médecine défensive concerne non seulement le risque jusdiciare mais aussi toute les autres formes de risque.

ouais, et bé la médecine défensive ,c ’est ce que je pratiquais déjà ,comme mes collègues dans les années 96-97 aux urgences, et c’était a l’ile de la réunion, ou pourtant les gens sont pas très procéduriers ( remarque, ils ont tendance à régler leurs différents à grand coup de machette, ce qui n’est pas forcément mieux...)

Sans aller jusqu’à ces extrémités, il y a le risque de reproche du patient, le risque de non compréhension de sa part...

Article du doc du 16

Victimisation

Anxiété angoisse, peur de la mort

Culpabilisation si origine psychologique.

Pression de l ?environnement

Responsabilité des Médias

Les dérives de l’information éclairée :

La demande

Voir cette thèsesur :  ?La relation médecin-patient à l ?ère de la médicalisation :
point de vue de trois médecins généralistes et écrivains contemporains :
Christian LEHMANN, Luc PERINO et Martin WINCKLER ?

« ce fameux trou de la Sécurité sociale qui ne peut qu ?augmenter, tout simplement, et en dehors des facteurs économiques, à cause des progrès techniques médicaux, d ?une exigence sanitaire de plus en plus forte, ce qui est légitime, et, dans une moindre mesure, du vieillissement de la population. » [5]

5° Quelles solutions ?

Une action "suffisante" serait "d’éduquer" les personnes dès l’école... et par la suite... En effet sans demande indue, sans pression des patients, le système s’autorégulerait..

Ce qui permettrait de rééquilibrer les pouvoirs de décision entre le médecin et son patient.

Dans un passé relativement récent, le médecin avait tout pouvoir. Actuellement c ?est le patient qui à tout les pouvoirs. Dans les deux cas la qualité des soins s ?en ressent.

Or plus c ?est le patient qui décide plus le risque de surconsommation et de mauvaise qualité est important. Mais de même moins le patient intervient dans la décision plus il y a un risque de mauvais qualité.

On peut représenter cette situation sous forme d ?une courbe en cloche.

Pouvoir de décision X Qualité

Il ne s ?agit pas de revenir en arrière mais de redonner un certain pouvoir de décision au médecin afin que la qualité soit optimum.

Il faut surtout faire une information rationnelle et éclairée aux "futurs" patients, c’est-à-dire apporter les outils et la connaissance médicale qui rend la personne réellement libre de ces choix et évitera qu ?elle ne s ?enferme dans des croyances erronées et fera donc diminuer la pression de la demande. Eclairer le patient c ?est faire qu ?il ne se comporte plus en consommateur de soins comme il le fait actuellement mais en partenaire du médecin dans le seul but de guérir.

Le médecin doit être à l’écoute du patient mais le patient doit aussi écouter son médecin.

Dans la thèse ci-dessus on peut lire :
 ?Il n ?existe pas de politique d ?éducation à la santé en France, d ?où les usagers surconsomment de la
médecine pour tout et pour rien. L ?enseignement de la science médicale est presque inexistant à
l ?école et les médecins ne pratiquent aucune éducation sanitaire alors que ce sont les premiers
fournisseurs d ?information aux médias et au grand public.?

lire aussi le paragraphe II.4.1 Responsabilisation.

Sinon il faudrait mettre un médecin conseil derrière chaque prescription (= généraliser la mise sous accord préalable),

et/ou salarier tout les prescripteurs (mais même dans ce cas il y aurait surprescription)

et/ou supprimer 90% des médicaments du Vidal

BROUILLON

D’un pharmacien à propos du problème de la toxicomanie :

Je crois E... qu’il faut commencer par voir le problème à notre porte, comme on apprend à lire doucement. Déjà des millions de français passent à coté de la compréhension de la vie. Des centaines de médecins et de pharmaciens sont d’une inculture énorme (à l’echelle de notre président bling bling)et ne se donnent pas la peine d’analyse l’âme humaine.Combien sont capables de comprendre ce qu’écrit J.. par exemple ?
Alors la toxicomanie et bien plus encore les toxicomanes( beaucoup plus intelligents que la moyenne de mes clients) 95 % de nos députés ne s’y intéressent même pas .


[1Ce qui ne veut pas dire coupable

[2Car atteindrait le mal à la racine

[3Voir ici

[5MARC GUILLAUME. Vice-président du cercle Santé société et président des éditions Descartes. Interview lu sur egora le 30/09/2010