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Revenu de base inconditionnel [Version du 19 mai 2013]

lundi 13 mai 2013, par omedoc

Pétition "officielle" engageant la commission européenne à "étudier
la demande d’un revenu de base inconditionnel".

Pour plus d’information voir cet article de l’excellent site d’ actuchomage

DISCUSSION

Quel montant ?

Suffisant : Le montant devrait permettre un niveau de vie acceptable, c’est à dire qu’il permet de satisfaire aux standards sociaux et culturaux de la culture du pays concerné. Il devrait prévenir de la pauvreté matérielle et donner l’opportunité de participer dans la société. Ceci signifie que le revenu net devrait être, au minimum, équivalent au niveau du risque de pauvreté selon les critères européens, qui correspond à 60% du revenu net médian national. En particulier dans les pays où la majorité de la population ont des revenus bas, et donc où le revenu médian est bas, une référence alternative (i.e. un panier de biens) devrait être utilisé pour déterminer le niveau du revenu de base, et ce afin de garantir une vie dans la dignité, la sécurité matérielle et une pleine participation dans la société.

Pour les belges ça donnerait ça..?

Le critère appliqué pour mesurer le risque de pauvreté est le seuil de 60% du revenu net médian équivalent. La possession d’une habitation n’y est pas prise en compte. Lorsque le revenu net total d’un ménage se situe en-dessous de ce seuil, on parle d’un risque de pauvreté. Selon les données d’EU-SILC 2011, 15,3% de la population belge appartiennent au groupe courant un risque accru de pauvreté. Concrètement, cela signifie que 15,3% de la population vivent dans un ménage ne disposant pas d’un revenu de 12.005 € net par an, soit 1000 € net par mois pour un isolé, ou de 25.209 € net par an ou 2.101 € net par mois pour un ménage composé de deux adultes et deux enfants (source : SPF Économie - Direction générale Statistique et Information économique, EU-SILC 2011).

Une autre proposition ancienne indépendante de l’initiative donnait ce calcul..

Pour mettre en route le système, on devra prendre en compte le pouvoir d’achat de chaque région de l’UE. A titre d’exemple, en Belgique le BIA pourrait être à 9000 euros/PA (750 eur/mois) et de 4000 euros/PA (333 eur/mois) en Hongrie, mais les valeurs exactes doivent être basées sur une étude approfondie de la présente proposition. Les valeurs données ici sont un exemple pour clarifier le concept de la "proposition 40/30".

Tout est bien expliqué ici... pour les 60%

Voir aussi...

http://www.monde-diplomatique.fr/2013/05/A/49101

http://le-revenu-de-base.blogspot.fr/

Un ch parle de "créer un véritable bouclier social" et fait allusion aux propositions du CDJ. Eux mettent la barre à 400 euros sans aucune condition, de la naissance à la mort. C’est une idée qui fait son chemin,mais en temps de crise...

il faudrait déjà en discuter avant de décider si c’est utopique ou pas... L’article du diplo est d’ailleurs intitulé : "Une utopie à portée de main".

A mon avis ce n’est pas utopique à condition de répartir les richesses autrement et d’avoir un autre mode de consommation : voir l’article du diplo..."Compte tenu des défauts du système actuel, on pourrait sans doute s’accommoder d’un recul de l’activité économique ; mais, si la capacité de la société à répondre à ses besoins étaient remise en question, chaque actif, confronté à la baisse de son revenu inconditionnel, serait amené à travailler pour compléter ce revenu, contribuant ainsi à répondre aux besoins de tous..."
Il est certain que c’est impossible dans le système actuel. D’où l’intérêt de le remettre en cause par la discussion sur la pauvreté (au parlement européen) et la richesse... [1] [2]

J’ai principalement regardé les deux interview de Friot( à partir des liens). Il dit des phrases un peu utopiques : le travail qui ne sera plus subi ou dévalorisé....le travail redeviendra motivant... ” .

C’est un point important. Est-ce que le revenu inconditionnel va faire de nous tous des feignants... Il y a toute une argumentation à faire (J’ai écris des articles sur le sujet... Il y a déjà l’important problème du sens du travail et de ce qui doit motiver au travail : survivre ? vivre ? travailler plus pour gagner plus ? être utile aux autres ?...).


[1Ambroise de Milan : " Ce n’est pas de ton bien que tu distribues aux pauvres, c’est seulement sur le sien que tu lui rends. Car tu es seul à usurper ce qui est donné à tous pour l’usage de tous. La terre appartient à tous et non aux riches....."

[2confer aussi populorium progressio :

La propriété

23. "Si quelqu’un, jouissant des richesses du monde, voit son frère dans la nécessite et lui ferme ses entrailles, comment l’amour de Dieu demeurerait-il en lui (21) ?" On sait avec quelle fermeté les Pères de l’Église ont précisé quelle doit être l’attitude de ceux qui possèdent, en face de ceux qui sont dans le besoin : "Ce n’est pas de ton bien, affirme ainsi saint Ambroise, que tu fais largesse au pauvre, tu lui rends ce qui lui appartient. Car ce qui est donné en commun pour l’usage de tous, voilà ce que tu t’arroges. La terre est donnée à tout le monde, et pas seulement aux riches (22)." C’est dire que la propriété privée ne constitue pour personne un droit inconditionnel et absolu. Nul n’est fondé à réserver à son usage exclusif ce qui passe son besoin, quand les autres manquent du nécessaire. En un mot, "le droit de propriété ne doit jamais s’exercer au détriment de l’utilité commune, selon la doctrine traditionnelle chez les Pères de l’Église et les grands théologiens". S’il arrive qu’un confit surgisse "entre droits privés acquis et exigences communautaires primordiales", il appartient aux pouvoirs publics "de s’attacher à le résoudre, avec l’active participation des personnes et des groupes sociaux (23)."