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L’erreur médicale

dimanche 5 juillet 2009, par omedoc

Analyse de l’erreur médicale

Analyse

Analyse à parir de ce témoignage.

Qu’est-ce qu’une erreur ? : c’est un écart entre ce qui a été fait et ce qui aurait dû être fait selon un certain référentiel. Lorsqu’on parle d’erreur il faut donc préciser ce qui aurait dû être fait et le référentiel correspondant si celui-ci n’est pas évident.

Dans le cas de la délivrance d’un médicament adulte à un enfant ; il s’agit d’une erreur dont le référentiel est évident. Afin d’éviter cette erreur le médecin traitant doit préciser sur sa prescription, si c’est un enfant, l’âge et/ou le poids. Le pharmacien est « payé » pour vérifier que le médecin ne s’est pas trompé de dosage (= sinon les médicaments pourraient être délivrés par des non pharmaciens). Si l’âge et/ou le poids ne son pas mentionnés il doit rechercher cette information. On pourrait imaginer en cas d’erreur trop fréquente que les laboratoires précisent systématiquement "adulte ou enfant" sur les boites…A mon avis, le principal responsable est donc le pharmacien qui délivre le médicament. Il est là pour rattraper les erreurs du médecin.


D’où vient l’erreur ?
il s’agit en général d’une faute d’inattention. Le médecin trop occupé à expliquer et rassurer la maman, n’a pas vérifié ce qu’il écrivait. Il a peut-être aussi trop fait confiance à son logiciel de prescription. Même un bon médecin qui à un bon diagnostic et prescrit les bons traitements peut faire des fautes d’inattention. Un bon médecin saura reconnaître son erreur, donnera une explication et prendra les dispositions pour éviter, si possible, de nouvelles erreurs.


L’erreur peut venir d’autre chose que d’une faute d’inattention ?
Cela peut être une méconnaissance de quelque chose que le médecin devrait savoir. Pour être exhaustif cela pourrait être volontaire (= écart par rapport au référentiel pour des raisons médicalement justifiables qui doivent être expliquées au patient et/ou entourage) ou aussi un problème médical grave atteignant le médecin (début alzheimer par exemple…). Dans ce dernier cas, les anomalies de comportement sont massives. C’est le seul cas qui relève d’un courrier à l’ordre.

Sur 1000 décisions/actions une partie seront erronées et une partie des erreurs donneront lieu à incident et/ou accident. Il existe des erreurs évitables et des erreurs non ou difficilement évitables. Il faut accepter celles qui sont difficilement évitables, mais il faut par contre prévenir celles qui sont évitables. Il n’y a pas de système de vigilance des erreurs médicales comme il en existe un pour les pilotes d’avion ou chaque incident est répertorié et analysé.

Que faire devant un incident/accident ? Il ne faut pas sans réfléchir taper sur le médecin, et plus l’incident sera grave plus on tapera sur le responsable de l’erreur.

Voir cet article

Il ne faut pas rechercher à tout pris un coupable. Tout incident n’est pas signe d’erreur, et toute erreur n’est pas signe de faute.

Dans le cas de l’erreur sur le médicament il faut simplement en discuter avec son médecin. Poser la question d’un éventuel recours à l’ordre quel que soit la gravité de l’incident semble anormalement exagéré (on m’a fait du mal, il faut donc que je fasse du mal).

Brouillon

Il faut différencier l’erreur médicale de la faute (morale).

Reconnaître et prouver une erreur médicale est difficile, même pour un médecin.

Lorsqu’on parle de "négligence" ceci évoque une faute morale ou déontologique.

La vrai erreur médicale c’est l’écart par rapport à un référentiel de pratique. Or il y a relativement peu de référentiel (EBM), on ne les connaît pas tous (= ceux des spécialistes) et même ils sont rarement absolus (à adapter à la personne).

Sur 100 erreur médicale 10 aboutissent à un incident (= erreur visible) et 1 à un accident (= conséquence négative anormale).

On appelle, à tort, erreur médicale les conséquences négatives anormales.

Même dans ce cas il faut définir la normalité. Mourrir d’une opération de l’appendicite est anormal. Mourrir d’une intervention complexe et difficile n’est pas anormal. Chacun à ses critères de normalité.

Les conséquences médicales négatives anormales peuvent être liées ou non à une erreur médicale à l’origine.

Ne pas se former, travailler en s’en foutant des conséquences, faire de l’abattage parce qu’on aime trop l’argent... sont des fautes morales favorisant les erreurs médicales.

On peut être un médecin attentif, empathique et tout... et faire cependant des erreurs.

Donc lorsqu’on se plaint d’une conséquence médicale anormale il faudrait préciser au moins le référentiel médical qui n’a pas été respecté ? C’est pour cela que je dis que c’est pas simple (voir les débats dans les procès).

Si, ceux qui ne prennent pas toutes les précautions pour éviter d’en faire : écoute, réflexion, FMC... Etc

par ailleurs blâmer concerne une faute morale. Nous restons responsable de nos erreurs, même sans faute morale.

Erreur de diagnostic, retard diagnostic, absence de diagnostic

Application

Ex1

témoignage sur atoute

Ex2

Geller J.L. Psychiatric Services 2000 ; 51 : 713-716.

Ex3

Comment réagir en cas de poursuites par un patient suite à un problème médical causé par une prescription hors AMM ?


Affaire du stalinon

Voir revue du praticien du 15 sept 2007 : Médicament mis sur le marché en 1953. Avait une très boenne réputation auprès des praticiens. Il a fait 100 décés et 117 intoxications avec lourdes séquelles paralytiques.

L’enquête juridique individualise 4 grands registres de fautes et de défaillances :

1) Fautes et insuffisances dans la conception et la fabrication. Dans des publications nombre d’auteurs avaient déconseillé l’emploi pharmaceutique de dérivés de l’étain. Légèreté du façonnier peu sérieux qui n’entreprend aucun contrôle de ses matières ni du produit fini. Le pharmacien vendeur ne les contrôle pas non plus. La méthode de contrôle des médicaments pour vérifier le dosage des perles est imprécise et la fabrication atteste une certaines précipitation dans la fabrication. Un précipité anoraml se forme au cours de la première fabrication, le vendeur l’attribue, sans autre recherche, à une réaction à la température et fait colorer les perles.

2) négligences face aux "alertes" adressées au fabricant par le laboratoire de contrôle, le façonnier, et des médecins individuels.

Ni les précipités dans les perles, ni l’avertissement du service central de la pharmacie au sujet de la non conformité des perles à la formule déposée, ni a fortiori les "observations cliniques troublantes" signalées par des médecins traitants ne conduisent au contrôle du Stalinon.

3° Fautes commises dans l’autorisation de vente et de la surveillance (implique l’Etat)

4° Dysfonctionnement du "système" de production et de régulation pharmaceutique en vigueur en France.

Qui est responsable ?


A lire aussi article du site docdudoc : http://docdudoc.over-blog.com/article-hippocrate-avait-bien-raison--40676543.html

Attention vous aurez une erreur si vous faites un copier coller il faut remplacer le caractère — par deux petits tirés - -.