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La fabrique des malades [version 0.33 du 19/02/2010][version 0.28 du 07/08/2009]

mardi 5 mai 2009, par omedoc

En cours d’écriture

Qu’y a-t-il de juste dans la formule entendue dans la bouche d’un médecin :
"Evitez les médecins si vous voulez être en bonne santé"

Le coût de la santé explose. Il n’y a que deux explications possibles : il y a de plus en plus de traitements [1] et/ou il y a de plus en plus de malades.

Ce dernier facteur me semble être le plus important, même si l’espérance de vie augmente.

S’il y a de plus en plus de malades, ce n’est pas à cause de l’environnement qui se dégrade mais c’est directement à cause de l’entreprise médicale qui menace la santé.

Sans l’avoir voulu au départ j’ai ainsi retrouvé l’idée d’Ivan Illich développée dans son livre Némésis médicale. je ne reprendrai pas à mon compte toute son argumentation car il y a des exagérations. je développe une autre argumentation.

De médecins :

la médecine est devenue une menace majeure pour la santé et si les gens ne se présentent pas au dépistage c’est peut-être qu’ils l’ont compris. Une pomme par jour éloigne le docteur pour toujours, ... à condition de bien viser ! évitez les docteurs si vous vous sentez en bonne santé, c’est le conseil que je donne aux patients

docteur, cette patiente ( leur mère par exemple ) , 80 ans, est d’une
bonne constitution ... jamais un médicament ... elle ne voit jamais de
médecin ... "
je leur répond : " c’est justement parce qu’elle n’a jamais vu de médecin
quelle est en bonne santé "

imaginer si elle avait pris des statines qui foutent en l’air les muscles
dont le coeur, des AINS qui détruisent des néphrons ... , des
antibiotiques qui sélectionnent des germes de + en résistants , des
somnifères qui font perde la méoire ( c’est noter sur la notice) et qui
font chuter d’où des fractures du col, des complications opératoires , des
décompensations ... et la mort plus rapide ...

quand est-ce que nous allons nous pencher sur le scandale de la
chimiothérapie, de la radiothérapie ... chez des agonisants ...

Comment trop de médecine rend malade...

Lu dans un forum...

Coucou tout le monde,

Et oui, me revoilà ici .. pourquoi ? Car on m’a reparlé de fibro ... c’est mon ostéopathe mais bon ... comme je le dis depuis des mois, tant qu’on ne saura pas d’ou vient ce syndrome inflammatoire dans ma prise de sang, je n’y croirai pas pour le moment.

Par contre, et Christiane va être ravie [2] (sourire), mon nouveau médecin généraliste vient de me faire une belle ordonnance pour la TSH, T4 et anti corps + une scintigraphie de ma thyroide car il y a 5 nodules autour.... c’est pas beau ça ?
EN plus, je passe un IRM de l’épaule, IRM cervco dorsal, IRM cérébral, un autre électromyogramme fin aout car ma main gauche c’est toujours pas le top malgré l’opération.

Une tite question, est ce qu’il y a un traitement pour les douleurs de l’arthrose ? Car j’en fais sur TOUTE ma colonne vertébrale (peut-être ça mes douleurs hum ...)

Voilà les nouvelles rapides.
Ah au fait, mon ostéo m’a remis une vertèbre en place, depuis, certaines douleurs ont disparu :)

Bisoussss à tous et toutes

Mécanisme

1) Examens trop précoces : IRM

Voir mon article sur le sujet (lien à créer)

2) Bénéfices « secondaires ».

Lu dans un forum :

ho sophia je suis de tout coeur avec toi bon courage pour l’intervention entre nous fait toi chouchouter t y a le droit.

Qui ne s’est pas rendu plus malade qu’il ne l’était pour ne pas aller à l’école ?

Qui ne connaît l’excuse de la migraine…

On se justifie même parfois de ne pas vouloir faire certaines choses par le risque de mal au dos, de fatigue, d’attraper un rhume....

3) Consultations au moindre bobo

Le médicament en tant qu’objet transitionnel est créateur de malades (= illness et sickness)

Il a semblé étonnant que vous n’ayez pas soigné vos gosses de leur maladies infantiles. Pas même des bisous ?
Car depuis l’aube, le guérisseur a utilisé un objet transitionnel de soin : le médicament.
Par exemple mes gosses à moi se seraient battus pour avoir du médicament, comme Obélix une goutte de potion magique.
Je me souviens, l’âme à présent attendrie, de la "crise" de l’aîné quand le puîné est passé du Bristamox 125 (entouré d’un carton rose) au Bristamox 250 (bleu) ; or c’était le B125 qui était jusque là son lot de bébé crétin de puîné que nous aurions dû mettre à la poubelle depuis sa naissance !
Seul le cœur d’une maman attentive avait pu faire valoir que le vermisseau braillard et entouré de couches était un être humain, un membre de notre famille qui plus est.

Vous en avez fait surtout un futur consommateur ! L’antibiotique comme objet transitionnel ! chapeau !
Dans mon enfance on ne se soignait jamais pour un rhume, et même une otite (ce qui était quand même un peu trop !). On n’a pas été en manque d’objet transitionnel pour cela….

La France est championne du monde de la consommation d’antibiotique (en fait derrière la Grèce). On consomme deux fois plus d’antibiotiques que l’Allemagne !

Donner un médicament, même un placebo, au moindre pet de travers est un des mécanismes de fabrication des malades !

L’équation maladie-médicament est bien ancrée dans notre société (au point de se demander si ce n’est pas le médicament qui institutionnalise la maladie), même la cérémonie de l’eau sucrée ou de la (fausse) pilule miracle, parfaitement efficace dans 90% des cas si elle est associée à une relation d’attention, relève malgré tout de cette équation.
Il faut « donner » quelque chose à qui se sent mal. C’est la base archaïque. La forme de ce don est conditionnée par la médecine médicamenteuse ; il doit avoir, quel qu’il soit en réalité, l’apparence d’un médicament. Et c’est tout aussi valable pour les granulés homéopathiques, il me semble.

Je ne suis pas sûre que ce soit le seul risque.

Vouloir à tout prix traiter une douleur ou un malaise par des médicaments, c’est peut-être faire passer certains messages :

 Qu’il faut toujours être performant, qu’on n’a pas le droit de se coucher et de se reposer lorsque notre corps nous le demande

 que la maladie nous guette à chaque instant : la moindre égratignure devant être désinfectée, pansée...

 que le médicament est la solution à tous nos maux.

Je me demande même si cela ne ferait pas le lit de dépendances à toutes sortes de produits licites comme l’alcool ou les anxiolytiques et illicites.

Une demande de santé plus importante : Synthèse INSERM sur la lombalgie.

L’évolution des techniques et de la connaissance médicale et leur diffusion ont
engendré une demande de santé plus importante et rendu la souffrance inacceptable
ou vécue comme une injustice. Le seuil de maladie acceptable a diminué on accepte
difficilement, en 1994, un handicap considéré comme normal par le passé [3]
(enquête sur les conditions de travail – DARES1, 1993, [4]).

4) Se doper pour être plus performant.

Le dopage

Enfin, justement c’est grâce aux quatre milieux de diffusion précités – les militaires, le show
business, le body building et le sport – que les entreprises pharmaceutiques, à partir des années septante, ont pris conscience d’une réalité économique particulièrement alléchante bien que surprenante et perverse : beaucoup de personnes saines, dans le seul but de paraître mieux,
voire plus, sont disposées à prendre des doses massives de médicaments conçus à l’origine pour soigner des maladies, prenant ainsi le risque de devenir des personnes malades. Avec un calcul de stratégies de production et de distribution à cheval entre la légalité et l’illégalité, quelques entreprises pharmaceutiques ont déversé sur le marché d’énormes quantités de médicaments, surtout de type hormonal, les mettant en circulation de cas en cas comme adjuvant pour de graves pathologies, comme complément alimentaire ou comme remède miracle contre le vieillissement.

5) Le travail qui rend malade :

(( d’un certain coté je suis, sommes toutes très déprimé par le fait qu’au bout de 20 ans de travail honnête etc. etc. on vous jette comme un vulgaire mouchoir usagé et, de plus, en voulant éviter toutes indemnités legales, ils décident de chercher la petite bête (c’est mon job m’indique même le DRH, je suis payé pour cela !! )-je passe volontairement les détails, ils sont ignobles ...))
Au bout d un an de " dépression ", on me force à voir un psychiatre, pour faire plaisir j y vais....
et aujourd’hui ’hui ,2 ans après ce nouvel épisode alors que je suis complètement "" shooté "" par toutes ces drogues légales ...le médecin de la S.S. me donne le choix entre reprendre le travail ou me mettre en invalidité 2 éme catégorie…
Alors que mon dos est en vrac, que je prends toujours de la morphine quotidiennement...que je suis "au delà " de toute réalité sociale avec les médocs a haute doses pour juguler cette dépression

L’employeur peut-il vous trouver un autre poste correspondant à vote aptitude ?
prouver un harcèlement moral, n’est pas facile !!dans mon service (hospitalier )on a toutes été à un moment ou à un autre au bord du gouffre, mais il faut tenir tête aux pestes qui vous rendent la vie impossible. Tout dépend de qui vous harcèle, pour ce problème il suffit parfois d’en parler pour que cela cesse… bon courage mais ne démissionnez pas pour ne pas perdre vos droits.

6) La prévention et le dépistage :

Discussion entre médecins :

pour toi, par principe il ne faut pas s’occuper des patients asymptomatiques
 ?.

c’est effectivement ce que je crois.

je crois que dans ce cas là la médecine fait beaucoup plus de mal que de
bien

elle peut faire plus de bien que de mal chez les patients symptomatiques (
mais pas toujours :-) )

A propos du diagnostic précoce de la maladie d’Alzheimer :

mais n’en tirent pas non plus d’inconvénient, si ce n’est de se savoir
malade un peu plus tôt.

Ce qui, s’agissant d’une maladie dont le diagnostic est très mal reçu,
reste un inconvénient majeur ! Apprendre un ou deux ans plus tôt que
l’on est atteint d’une maladie potentiellement mortelle n’est pas
anecdotique en termes de qualité de vie.

Voir articles sur mon site-lien à créer)

Le sujet est très complexe. La controverse est rude. Que cela puisse fabriquer des malades ne peut être éliminé.

Sur le dépistage du cancer de la prostate.

Message récent de Jacob Cukier, pape de l’urologie des années 80 au Dr Dupagne (lien à créer).

De fait, comme vous le démontrez, les deux grandes statistiques
récentes, l’une américaine et l’autre de l’EORTC montrent fort bien que
le traitement "curateur" du cancer de la prostate n’apporte rien si ce
n’est de l’angoisse, des examens inutiles (et au demeurant onéreux mais
combien profitables pour certains), des traitements agressifs et de
fausses espérances, sans compter les effets secondaires. Ne serait-ce
que le taux de patients incontinents après chirurgie, comme le
démontrent les frais d’appareillage remboursés par les compagnies
d’assurances américaines. Ce fait n’est jamais souligné. Et ne parlons
pas de l’impuissance. Le dépistage peut s’avérer le pire ennemi du
patient.

Exemple le cancer du sein :

Le dépistage a peut-être permis de diminuer la mortalité, mais a probablement augmenté la morbidité. En effet selon certains avis spécialisés, plus on dépiste tôt les cancers du sein (et donc a des tailles de plus en plus minimes), plus on risque de diagnostiquer des cancers qui n’auraient pas évolués, et donc, plus on risque de traiter à tort.

Vois par exemple cet article publié dans un journal non médical. [5]
si on dépiste régulièrement, pendant 10 ans, 2000 femmes on évite une décès par cancer mais on met sous chimiothérapie10 femmes inutilement. Il précise bien 10 femmes en bonne santé deviennent des malades cancéreux : « At the same time, ten healthy women will, as a consequence, become “cancer patients” and will be treated unnecessarily.”

La source des affirmations est ici.. Voir l’information à donner aux patientes : en anglais, en espagnol.

Ceci explique peut-être l’évolution de la morbidité et mortalité depuis 1980 : La mortalité diminue légèrement et la morbidité augmente (malgré l’arrêt du traitement hormonal de la ménopause dont on a démontré qu’il a un effet sur la morbidité).

Il en est de même pour le cancer de la prostate en ce qui concerne la morbidité et la mortalité.

C’est un article du Lancet de 2000 qui avait
déclenché la polémique. La conclusion finale de cet article est que pour 1 000 femmes dépistées durant 12 ans, une mort par cancer du sein peut être évitée, Mais le nombre total de morts est multiplié par 6 dans le groupe dépistage, ce qui pousse les auteurs à conseiller l’absence de dépistage par mammographie.
voir ici

trop d’intérêts sont en jeu.

7) Le mensonge médical :

D’une fibromyalgique :

j’ai vu mon médecin et il s’agit de rhumatismes que j’ai aux mains.
VPC... Viellesse Prématurée du Corps ! Me voilà à nouveau sous corticoïdes en plus du reste...

Quelques jours après…

Quelques jours de trêve, et depuis dimanche midi, je suis repartie dans les mauvaises journées : grosse crise, chute de tensions et mes fameux rhumatismes dans les mains

L’effet des corticoïdes s’estompe, mon corps s’habitue très vite aux traitements et comme j’en prends régulièrement... ensuite vous connaissez le refrain.
Je ne serais pas longue car mes poignets me font très mal ( et les genoux, et chevilles).

8° Multiplier les examens

Multiplication des examens biologiques par méconnaissance de la médecine.

Voir un exemple ici

Multiplier les examens augmente la probabilité de trouver une anomalie non significative. Voir mon article sur le sujet (lien à faire).

9° Paroles "malheureuses"

 De médecins
Vous avez trop attendu pour vous faire opérer
 De l’entourage (lien à préciser)

10° Invention des maladies

Article dans USA TOday

En gros : en dix ans le nombre d’Américains prenant des antidépresseurs a doublé.

Soit 27 millions d’Américains (10 % de la population).

Mais la majorité ne sont pas traités pour dépression : douleurs dorsales, douleurs nerveuses, troubles du sommeil, et autres.

Seuls 20 % des patients ont une psychothérapie associée.

La majorité des enfants traités par antidépresseurs n’ont pas de psychothérapie accompagnante.

La publicité directe pour les antidépresseurs est passée de 32 à 122 millions de dollars par an.

11° Le progrès médical

"La médecine a fait tellement de progrès que plus personne n’est en bonne santé."

Aldous Huxley

Brouillon

Réflexion d’un médecin

Mon opinion est que la société est trop médicalisée
pour une rentabilité minime.De ce point de vue on forme et il y a
trop de médecins
Surtout pour faire ce que tu as défini dans le post précédent
Ceci dit si on pense que les bébés qui toussent, les grands qui ont
la diarrhée ou mal au dos ont besoin de consulter un professionnel
bac +10 (maintenant) .......

Médicaments les plus vendus

Du docteurdu16

Une étude britannique indique que la prise trop fréquente de la PA chez des patients traités pour HTA conduit à un renforcement abusif des traitements (augmentation des doses ou adjonction d’une autre classe pharmacologique) et, finalement, à une augmentation des effets indésirables.
Je rappelle ici une étude ancienne de Yusuf (Montréal) qui montrait que 30 % des patients inclus dans les "grands" essais dans l’HTA avaient été enrôlés à tort : ils n’étaient pas hypertendus.
Le problème de cette étude britannique vient de ce qu’elle préconise le traitement polypill à petite dose comme plus efficace que les interventions des médecins sur la PA, le cholestérol, et cetera.

Psychiatry is to medicine what astrology is to astronomy. Leonard Roy Frank

je suis d’accord : 90% de la psychiatrie n’est ni de la science, ni de la médecine, c’est souvent de la philo.
Il y a la citation d’Huxley, le livre d’illich, Le bon Dr knock... On peut rajouter Rostand...
« La médecine est pourvoyeuse de tares, elle recrute ses clients ; elle crée des hommes qui auront besoin d’avoir recours à elle. » Jean Rostand


[1utiles ou inutiles. je n’aborde pas la question de l’efficacité

[2pour cette christiane tout vient de la thyroïde et il faut faire tous les examens biologiques sans en oublier aucun pour faire le diagnostic...

[33. ALLAN DB, WADDELL G. An historical perspective on low back pain and disability.
Acta Orthop Scand 1989, 60 (234) : 77-84

[4D.A.R.E.S. Ministère du travail et de la formation permanente. Conditions, organisation
du travail et des nouvelles technologies en 1991. Dossiers Statistiques du Travail et de
l’Emploi (DSTE) 1993, 90-92 : 1-327

[5Le Prof. Baum de Londres qui a consacré sa vie à promouvoir ce dépistage vient de faire l’amère constatation que ce dépistage ne sert absolument à rien. Mais personne ne veut l’écouter dans la presse médicale. Alors, il s’adresse à la grande presse