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Peut-on travailler avec des discopathies, un canal lombaire étroit, une lombalgie chronique.....[version 0.00 du 07/11/2008]

samedi 1er novembre 2008, par omedoc

questions posées à un moteur de recherche :
 « peut-on obliger un patient à retravailler s’il souffre de lombalgies chroniques »

 « peut-on travailler avec des discopathies »

 « peut-on travailler avec un canal lombaire étroit »

je vais essayer de répondre à la question plus large : peut-on travailler (et/ou nous obliger à travailler) avec telle ou telle pathologie.

On trouvera toujours des cas exceptionnels, Je m’attacherai donc au raisonnable [1].

Les seuls éléments indiscutables sont les données statistiques.
En effet l’opinion du patient est importante mais sujette à caution, non seulement parce qu’il peut nous tromper, mais aussi le plus souvent parce qu’il peut se tromper :
 Pour la même pathologie certaines personnes travaillent et d’autres non : Voir cet article
 Voici un modèle explicatif
 Il y a de nombreux exemples de patients mis en invalidités ou déclarés inaptes par le médecin du travail qui réussissent ensuite à retravailler dans leur ancien métier (ou un autre).
 Il existe des exemples de patients qui croyaient ne pas pouvoir travailler à tort. [2]

L’examen du patient et les données médicales objectivables peuvent aider : La fatigue, la dépression, une réelle douleur se voient. Les résultats d’examens complémentaires sont plus souvent trompeurs.

Dans tous les cas on ne peut relier automatiquement une pathologie à une capacité de travail. La seule possibilité de savoir serait que le patient essaye de bonne foi de reprendre le travail.

Données statistiques

Quelle est la fréquence des arrêts de travail par pathologie ? Difficile de trouver l’information. J’essaierai de remplir ce paragraphe au fur et à mesure.

Un patient sur cinq se dit incapable de travailler du fait de la fibromyalgie. [3]

Par ailleurs

  • Il faut distinguer l’impossibilité physique de travailler [4] avec le risque d’aggraver sa pathologie du fait du travail.
    • Est-ce que les pathologies de la colonne vertébrale peuvent être aggravées par le travail physique ? Cela semble logique mais cela ne semble pas avoir été démontré, et on peut se poser la question. En effet il était logique de penser qu’en cas de lumbago on doive observer le repos strict. Pourtant ceci s’est avéré faux. Je suspecte qu’il en soit de même, par exemple, en cas d’entorse de la cheville, mais je n’ai pas d’argument à apporter en dehors de mon expérience et je suspecte que les chirurgiens "platrent" les chevilles parce que, sinon, le patient ne comprendrait pas.
      Exemple : 30 ans, maçon depuis 14 ans. Premier épisode à l’armée. Souffre depuis 14 ans du dos de temps en temps mais sans arrêt de travail ni consultation spécialisée.
      Dit avoir soulevé une série de bordure au travail (300 bordures de 100 kg à deux, dans la journée). Le soir douleur plus intense. arrêt depuis (n’a pu se lever le lendemain). Espère aller mieux pour retravailler. Garde l’espoir.
  • Il faut préciser la pathologie
    • Le canal lombaire étroit peut-être plus ou moins étroit et avoir plus ou moins de conséquences neurologiques visibles à l’IRM.
      Le canal carpien peut être plus ou moins sévère.
      Cependant il n’y a souvent pas de corrélation entre les signes objectivables et l’impotence fonctionnelle. Un patient peut être très handicapé par une fissure d’un tendon de la coiffe des rotateurs, et un autre peut se retrouver "sans coiffe" et sans avoir jamais souffert. Seule une minorité de patient souffrent de la rhizarthrose.
  • Il ne faut pas confondre aptitude à son travail, et même à son poste de travail et aptitude à un travail. Un maçon peut ne pas pouvoir continuer son travail mais être reclassé dans un autre emploi moins physique. Il ne faut pas confondre non plus consolidation d’un accident du travail et aptitude au travail.

En conclusion

Actuellement il me semble impossible de répondre à ce type de question. On ne peut décider qu’au cas par cas.

Exemples


[1même si j’ai connu deux patients sous chimiothérapie qui n’ont pas arrêté de travailler, je ne vais pas dire qu’on peut travailler sous chimiothérapie avec un peu de volonté !

[2Et inversement certains espèrent pouvoir travailler mais ne le peuvent pas

[3Enquête dans 8 pays de l’European Network of Fibromyalgia Association de février à avril 2008

[4Est-ce qu’on peut forcer ? Est-ce qu’on peut être rentable, performant ?